Sous le commissariat de Jeremy Demester, l’artspace Atlantic de Ouidah accueille jusqu’au 25 août, Esther MAHLANGU et Cyprien TOKOUDAGBA en exposition collective. C’est dans une atmosphère communicante mêlant savoir-faire, expérience et créativité que les œuvres de ces deux figures imminentes de l’art contemporain africain meuble avec esthétique les murs du nouvel espace artistique béninois.
Dans un dialogue artistique subjuguant, ces deux acteurs de la scène créative sud-africaine pour l’une et béninois pour l’autre, partagent leurs cultures au-delà des frontières. Les démarches artistiques se heurtent, s’embrasent communiquant des récits propres à chaque protagonistes de l’exposition. Esther MAHLANGU et Cyprien TOKOUDAGBA se servent des œuvres tels des ponts entre les continents pour dépeindre avec passion et créativité leur patrimoine culturel, le Ndebele pour Esther MAHLANGU et le Fon pour Cyprien TOKOUDAGBA.
De simples couches picturales aux figures géométriques complexes en passant par des peintures aux personnages mythiques captivants, ses œuvres exposées dans l’enceinte de l’espace artistique représente un amas bref de la diversité historique et philosophique des terres et régions qui ont vu naître et grandirent ces artistes et leurs arts.
Tous deux meut d’une volonté de préservation et de protection, leurs créations revêt cet intérêt immuable. Transcendant les barrières traditionnelles en soustrayant les œuvres de leurs cadres d’origines, Esther MAHLANGU et Cyprien TOKOUDAGBA parviennent à conserver l’essence même de leurs toiles grâce à leurs expériences du terrain. Le contact direct avec les peuples permet de transcrire avec émotion et précision les valeurs culturelles identifier tout en facilitant leur transport par-delà les contrées.
Extraire une part de son héritage n’est pas là un geste anodin, mais plutôt un acte qui vient d’un réel souci d’utilité commune. Celui d’éduquer, de faire découvrir au monde d’autres cultures et traditions hétérogènes à la leurs. Du mur à la toile tels des tapis volants, ces œuvres immuables voyagent tels des messagers, traversent les continents dans le but d’instruire, de faire connaître les régions d’Afrique d’Esther MAHLANGU et de Cyprien TOKOUDAGBA.
Ces peintres et figures imminentes de la scène artistique africaine naviguant entre traditionnel et contemporain, décident dans un bel ensemble créatif de partager leur perspective avec le monde. De par leur apport, ils nous enjoignent à regarder le temps comme une matière, la peinture comme le message.
Au fil du temps, les murs, à la fois fragiles et témoins de récits historiques, s’effritent, s’écroulent, pendant que les œuvres, elles perdurent. Elles deviennent alors des gardiens discrets et sages avec pour mission de nous enseigner l’humble désir d’écrire une histoire non-verbale au plus prés de l’expérience d’une vie humaine.
L’artspace Atlantic de Ouidah jusqu’au 25 août est le lieu où les peintures inédites d’Esther MAHLANGU et de Cyprien TOKOUDAGBA font la paire dans un but précis, celui d’éduquer les visiteurs sur la culture et les traditions béninoises et sud-africaines.