L’exposition « Globalisto, fragments of a community » réunit quatorze artistes talentueux, chacun apportant sa propre voix et sa propre perspective à travers une variété de médiums, tels que la peinture, la vidéo, la photographie et le textile. En s’aventurant dans ces œuvres d’art captivantes, les visiteurs sont invités à explorer la complexité de l’identité, du temps, de la mémoire et des productions culturelles.
Le curateur de l’exposition, Ntshepe Tsekere Bopape, a créé une véritable constellation d’artistes, venant de divers territoires et époques, formant ainsi une communauté éphémère dédiée à l’expression artistique. L’objectif de cette exposition est de mettre en lumière la polyphonie des récits et la fragmentation de nos réalités détachées et fracturées. Elle cherche à déconstruire et à réinventer notre compréhension de la communion, en naviguant entre les enchantements du passé et les chuchotements dissonants du présent.
Inspirée par la philosophie Globalisto, cette exposition explore les systèmes de connaissances africains, les transitions post-apartheid et les principes humanistes du Botho, basés sur le respect de la culture sud-africaine. Elle fait également appel aux idées d’Achille Mbembe sur un monde sans frontières, au panafricanisme et à l’avenir spéculatif noir. Les artistes présents questionnent les frontières de l’identité et de la culture, invitant les spectateurs à réfléchir et à repenser leur appartenance au monde.
« Globalisto, fragments of a community » invite les visiteurs à explorer les notions d’hospitalité radicale, de soin et de réparation, à la fois envers soi-même et envers les autres. Chaque voix artistique résonne avec sa propre vibration unique, créant ainsi un espace de réciprocité, de dissonance et de réflexion. L’exposition encourage une prise de conscience plus profonde, en embrassant l’étrangeté et en accueillant “l’étranger dans le village“, selon les mots de James Baldwin.
Chaque œuvre d’art présentée dans cette exposition est une pièce essentielle du puzzle, représentant une perspective unique et une voix de résistance. Ces œuvres sont à la fois des fragments de mémoire et des symboles de lutte contre le pouvoir établi. Réunies collectivement, elles remettent en question les récits dominants et invitent les spectateurs à explorer les dynamiques complexes du pouvoir et de la dissidence.
En visitant « Globalisto, fragments of a community », les visiteurs sont invités à plonger dans les connexions qui se créent au cœur de la fragmentation. Ils auront la chance de faire l’expérience de la fraternité à travers ces œuvres d’art fascinantes, qui transcendent les barrières culturelles et temporelles. Cette exposition éveille les esprits, suscite une réflexion profonde et offre une expérience artistique immersive. Chaque visiteur est invité à se confronter aux complexités de l’identité et de la culture, tout en explorant les liens qui unissent les fragments dispersés de notre réalité.
Les artistes présentés dans cette exposition captivante explorent une multitude de thèmes et de questions fondamentales. Ils interrogent la notion d’identité à travers des perspectives individuelles, remettant en question les récits dominants et défiant le statu quo. Leurs œuvres sont des témoignages puissants de mémoire et de résistance, incarnant la lutte contre les structures de pouvoir oppressives.
Au sein de cette exposition, l’hospitalité radicale, le soin et la réparation occupent une place centrale. Les artistes appellent à créer un espace sûr de dialogue, de compréhension et de reconnaissance mutuelle. Le public est invité à remettre en question ses propres préjugés et à embrasser la diversité des voix artistiques présentées. Il s’agit d’une opportunité de dépasser les limites de notre vision du monde et d’explorer de nouvelles perspectives.
« Globalisto, fragments of a community » offre également une réflexion profonde sur le concept du temps. Les artistes explorent la mémoire collective, les héritages culturels et les transformations historiques, créant ainsi une connexion entre le passé et le présent. Ils nous rappellent l’importance de comprendre notre histoire pour construire un avenir plus éclairé et inclusif.
L’exposition incite à la réflexion et à l’engagement envers la communauté. En explorant les complexités du pouvoir et de la dissidence, elle encourage une prise de conscience sociale et politique. Les visiteurs sont invités à devenir des agents de changement, à remettre en question les normes établies et à contribuer à la construction d’un monde plus équitable et harmonieux.
Au-delà des frontières : les voix captivantes de l’art contemporain africain à l’exposition « Globalisto, fragments of a community »
L’art contemporain africain connaît un essor passionnant et diversifié, et l’exposition « Globalisto, fragments of a community » offre une vitrine exceptionnelle pour certains des artistes les plus talentueux et innovants du continent. Parmi ces artistes figurent Bianca Baldi, Jean-Charles de Castelbajac, Ines Di Folco et Kendell Geers, Binelde Hyrcan, Hélène Jayet, Monica de Miranda et bien d’autres qui partagent tous une vision unique et captivante de l’art.
Bianca Baldi, une plasticienne originaire d’Afrique du Sud et résidant à Bruxelles, utilise la narration comme un outil puissant pour créer des connaissances au sein de contextes fictionnels et historiques. Ses recherches s’expriment à travers divers médias tels que la photographie, la vidéo, l’écriture et l’édition, qu’elle combine habilement sous forme d’installations lors d’expositions prestigieuses. Elle a déjà été exposée lors de la 8e Berlin Biennale, de la Biennale de Shanghai et de la Kunsthalle de Bern.
Jean-Charles de Castelbajac, quant à lui, est un créateur visionnaire originaire du Maroc et basé à Paris. Il est considéré comme l’un des pionniers de la nouvelle création, alliant l’art et la mode, l’upcycling et l’utilisation d’icônes de la culture pop dans ses créations. Passionné d’héraldisme, de vexillologie, de sémiotique, de pop art et du monde de l’enfance, son univers artistique se déploie à travers une palette chromatique restreinte, mettant en valeur les dualités entre l’épique, l’histoire, les traditions et l’alternatif, l’underground et l’expérimental. Ses œuvres s’expriment également à travers des installations, du street-art à la craie, des dessins et des peintures.
Ines Di Folco, une talentueuse peintre française résidant à Paris, explore les concepts de temporalité, de fiction et d’archive dans sa démarche artistique. Ses œuvres, composées de strates d’histoires et de scènes entrelacées tels des palimpsestes, communiquent entre elles et reflètent son attachement à des géographies multiples, des lieux où elle a vécu et des découvertes qu’elle a faites. Elle aborde des notions d’exil, de gestation, de rapport à l’au-delà et met en lumière les mythes et pratiques rituelles à travers le monde. Ses expositions, notamment à la galerie SISSI club à Marseille, à la fondation Fiminco à Romainville et récemment au MOCO de Montpellier, témoignent de son talent et de son impact sur la scène artistique contemporaine.
Kendell Geers, originaire d’Afrique du Sud et résidant à Bruxelles, propose une œuvre polymorphe qui transcende les frontières entre les objets, les installations et les œuvres vidéo. En tant qu’artiste “terroriste” auto-déclaré, Geers affirme la nécessité de prendre position dans le champ de l’art. Son travail explore depuis près de 15 ans l’effondrement des systèmes de croyance et des idéologies, utilisant une variété de matériaux et de symboles pour repousser les limites sociales et interpeller le spectateur. Ses installations incluent des images pornographiques, des réinterprétations d’œuvres emblématiques de l’histoire de l’art comme la Victoire de Samothrace, des références à l’histoire des religions peintes avec le motif “Fuck“, ainsi que des sculptures réalisées à partir de fils de fer barbelés et de matraques.
L’art de Kendell Geers est profondément engagé et interroge les spectateurs sur leurs propres choix et convictions. Son approche artistique unique est ancrée dans une conscience aiguë du monde qui l’entoure, cherchant à susciter des réactions, des réflexions et des remises en question. Il ne cherche pas à imposer ses propres points de vue, mais plutôt à confronter le public à des problématiques sociales et à les inciter à se forger leur propre opinion.
Binelde Hyrcan, originaire de l’Angola, est un plasticien polyvalent qui mêle la peinture, la sculpture, la vidéo et la performance pour donner vie à son exploration artistique. Utilisant l’histoire de son pays comme matière première, Hyrcan parodie habilement les constructions du pouvoir, de la pauvreté, de la migration et de l’inégalité. Son sens de l’humour délicatement négocié ajoute une dimension captivante à ses créations, invitant le spectateur à remettre en question les normes établies.
Hélène Jayet, une artiste française basée à Montpellier, se concentre sur l’étude du cheveu afro dans ses œuvres plastiques et photographiques. À travers son projet intitulé “Chin-up – colored only!“, elle explore les communautés afro-descendantes et la pratique du portrait et du studio photo. Parallèlement, Hélène Jayet développe une pratique du dessin, en utilisant des images glanées dans des ouvrages historiques, photographiques ou sur le web pour créer des paysages imaginaires. Son travail minutieux et méticuleux sur papier Canson crée des compositions visuelles fascinantes qui racontent des histoires uniques.
Maurice Mboa, originaire du Cameroun et résidant à Genève, est un artiste plasticien dont les peintures interrogent l’origine des choses. Utilisant de larges feuilles de métal comme toile, Maurice Mboa grave, imprime et peint pour créer des figures anthropomorphiques évoluant au sein de décors au graphisme affirmé. Ses paysages et portraits étranges dégagent une poésie envoûtante, offrant un témoignage plastique de sa quête de spiritualité à travers sa pratique artistique. L’exploration de l’identité et de l’histoire se mêle harmonieusement dans ses compositions.
Monica de Miranda, une cinéaste et chercheuse d’origine portugaise, établit des liens entre la politique, le genre, la mémoire, l’espace et l’histoire dans son travail interdisciplinaire. Ses créations, allant du dessin à l’installation en passant par la photographie, le film et le son, se situent à la frontière entre documentaire et fiction. Elle examine les stratégies de résistance, les géographies de l’affection, la narration et les écologies de soins. En tant que fondatrice de Hangar, un centre d’art et de recherche à Lisbonne, Monica de Miranda joue également un rôle essentiel dans la promotion de l’art contemporain.
Sabelo Mlangeni, originaire d’Afrique du Sud, explore les notions d’intimité, de quotidien et de communautés marginalisées à travers ses photographies en noir et blanc. Pour saisir l’essence de ses sujets, il s’immerge pendant de longues périodes dans leur vie, partageant leurs pensées, leurs émotions et leurs histoires. Son approche de la photographie est une quête perpétuelle des aspects les plus difficiles, les plus beaux et les plus déroutants de l’expérience humaine. Les œuvres de Sabelo Mlangeni ont été exposées dans des galeries prestigieuses telles que la Blank Projects Gallery, le Palais de Tokyo et la Triennale de Sao Paulo, laissant une empreinte durable dans le paysage de l’art contemporain.
Obi Okigbo, artiste basée entre Bruxelles et Abuja au Nigeria, travaille sur divers supports, allant de l’encre de Chine sur lin à la peinture à l’huile et au collage. Son travail est profondément ancré dans l’héritage poétique de son père, Christopher Okigbo, célèbre poète nigérian décédé pendant la guerre du Biafra en 1967. Obi Okigbo fusionne cette héritage poétique avec les influences des maîtres hollandais et la mythologie Igbo. Récemment, elle a également exploré la vidéo, l’installation et les performances en Spoken Word. Sa participation à des événements de renom tels que DOCUMENTA 14 et au CCA de Lagos témoigne de l’importance de son travail dans le monde de l’art contemporain. En ce moment, ses créations sont exposées au Musée Picasso à Paris, dans le cadre de l’exposition “Célébration Picasso, la collection prend des couleurs !“.
Gerard Sekoto, pionnier de la peinture moderne sud-africaine, a joué un rôle crucial dans l’histoire de l’art africain. À une époque où les artistes noirs étaient souvent marginalisés, Gerard Sekoto a réussi à faire reconnaître son talent en Afrique du Sud. Cependant, confronté à la ségrégation raciale, il a choisi l’exil en France dans les années 1940. Son art politique et engagé capture la condition humaine dans la vie quotidienne à travers des gouaches, des peintures et des dessins. Aujourd’hui, l’œuvre de Gerard Sekoto est réévaluée et redécouverte par les institutions muséales et le marché de l’art, témoignant de son influence durable.
Divine Southgate-Smith, originaire du Togo et basé à Londres, est un artiste multidisciplinaire dont la pratique artistique englobe la vidéo, l’écriture, la poésie parlée, la performance, l’installation, la sculpture, le design et l’animation 3D. Le travail de Divine explore les intersections de l’expérience noire, queer et féminine, remettant en question les normes et les stéréotypes établis. Les thèmes de l’oppression, des stéréotypes, de l’intersectionnalité et de la joie sont abordés dans son approche transdisciplinaire et collaborative de la création artistique. Divine a présenté son travail dans des institutions renommées telles que la Royal Academy of Arts, le Sainsbury Center for Visual Arts et Desterro Lison.
Le sculpteur Songye anonyme, originaire de la République démocratique du Congo à la fin du 19e siècle, est représenté par un masque d’une grande maîtrise sculpturale. Ce masque se distingue par ses volumes puissants et son décor gravé en stries, témoignant de l’autorité politique et économique qu’il représentait. Les masques kifwebe et kikashi étaient utilisés lors de cérémonies et vénérés sur des autels. Ce masque en particulier est considéré comme l’un des plus anciens de son corpus illustre. Sa présence dans l’exposition Globalisto témoigne d’un dialogue entre les époques et les trajectoires, honorant l’histoire de ce sculpteur anonyme dont l’œuvre s’inscrit pleinement dans la notion de globalité.
Raquel Van Haver, originaire de Colombie et résidant à Amsterdam, se distingue par ses fresques audacieuses dépeignant des scènes de la vie quotidienne. Ses œuvres, souvent sombes et animées, captent l’énergie viscérale de son sujet. Van Haver représente avec franchise son cercle intime ainsi que la communauté diasporique. Son choix de matériaux non conventionnels, tels que la toile de jute, le goudron, la craie, la résine, les cheveux, le papier, les cendres, les bouchons de bouteille et les perles, confère à ses compositions une texture unique. Cette utilisation innovante crée une narration alternative, permettant à Van Haver d’explorer des thèmes sociaux et culturels complexes. Son travail a été exposé dans des institutions prestigieuses telles que l’Amsterdam Museum, le Stedelijk Museum, BOZAR Brussels et le Breda Photo Festival.
L’exposition « Globalisto, fragments of a community » offre une occasion exceptionnelle de découvrir l’art contemporain africain à travers les œuvres fascinantes de ces artistes. Leur diversité d’approches, de médias et de thématiques reflète la richesse et la vitalité de la scène artistique africaine actuelle.