Présentée jusqu’au 28 juillet au KINDL – Centre du Contemporain Am Sudhaus 3 de Berlin, l’exposition collective intitulée « Ré-imaginer le passé » offre une occasion unique de revisiter l’histoire à travers le prisme captivant de l’art contemporain africain. Cette initiative, qui a pris forme à Dakar il y a plus d’un an, réunit une diversité impressionnante d’artistes et de médiums artistiques.
Sous la direction d’une équipe de commissaires venant d’Allemagne et du Sénégal, cette exposition a bénéficié de la collaboration étroite d’artistes et de penseurs issus de divers horizons africains, de la diaspora, d’Allemagne et même d’Inde. L’objectif était d’explorer la possibilité de créer des récits alternatifs pour l’avenir en réinterprétant le passé et en donnant voix aux marges de la société.
À travers une variété d’installations, de photographies et d’objets, les artistes de l’exposition « Ré-imaginer le passé » réévaluent les outils historiques, réinterprètent les récits du passé, redécouvrent des connaissances oubliées et tissent des liens entre espace et temps. En offrant un programme discursif complet, cette exposition vise à ouvrir de nouvelles voies d’accès à des formes alternatives de savoir et de transmission des connaissances, ouvrant ainsi la voie à l’émergence de perspectives inédites et de récits novateurs.
Imaginer un avenir décolonial implique inévitablement un retour réflexif sur le passé. C’est dans cette perspective que ce projet se focalise sur les héritages persistants de l’histoire coloniale qui continuent d’influencer les structures et les dynamiques de pouvoir actuelles – ce que l’on pourrait qualifier de « colonialités » dans notre société contemporaine. L’exposition « Ré-imaginer le passé » s’érige en une fenêtre ouverte sur une relecture du passé à travers des prismes remettant en question les récits eurocentriques établis. Au cœur de cette démarche réside la question fondamentale : une réinterprétation de nos histoires peut-elle engendrer un nouveau cadre éthique pour guider les relations entre le Sud et le Nord ?
Les protagonistes engagés dans cette relecture du passé incluent des artistes tels qu’Elsa M’Bala, Fatou Kandé Senghor, Caroline Gueye, Nathalie Anguezomo Mba Bikoro, Ibrahima Thiam, Viyé Diba, Mansour Ciss Kanakassy, Uriel Orlow, baobab création et le C& Centre des Affaires Inachevées. Sous la houlette des commissaires Mahret Ifeoma Kupka, Isabel Raabe, Ibou C. Diop et Malick Ndiaye, ce collectif d’artistes offre une vision singulière et engagée.
Présentée pour la première fois en 2023 au Musée Théodore Monod de Dakar, l’exposition « Ré-imaginer le passé » s’inscrit dans le cadre du projet de recherche artistique TALKING OBJECTS LAB – Decolonizing Knowledge. Ce projet, initié en 2020, propose une série d’événements, de résidences d’artistes et d’expositions au Sénégal, au Kenya, en Allemagne et dans d’autres pays. Il bénéficie du soutien financier de la Fondation culturelle fédérale allemande, du Délégué du gouvernement fédéral à la culture et aux médias, de l’ifa – Institut des relations extérieures et de Pro Helvetia.