L’artiste sud-africaine Frances Goodman investit pour la première fois l’espace artistique de la Galerie Les Filles du Calvaire pour son exposition personnelle intitulée « Red Runs Through« . Jusqu’au 20 avril 2024, le lieu d’exposition se pare d’une teinte rougeâtre en parfaite harmonie avec les œuvres exposées. Cette couleur vibrante reflète avec éloquence les thèmes qui sous-tendent la pratique artistique de Frances Goodman, tels que la puissance, la vitalité et la féminité.
Née en 1975 et résidant à Johannesburg, Frances Goodman a obtenu son diplôme en arts plastiques de l’Université de Witwatersrand à Johannesburg en 1998, et au Goldsmiths College de Londres en 2000. Son art d’une pertinence saisissante et sa capacité à exprimer des émotions vives et percutantes en font aujourd’hui une figure majeure de la scène artistique de son pays.
Son exposition « Red Runs Through » présente une collection d’œuvres issues de différentes séries, allant de portraits brodés en sequins à une installation monumentale en crochet, en passant par des sculptures élaborées à partir de faux ongles serpentant sur les murs et des totems de pilules et de cachets en céramique.
Au cœur de cette exposition, l’œuvre monumentale intitulée « Comforter » offre une expérience visuelle et tactile unique au public où le rouge et les matériaux collaborent et recouvrent l’espace artistique créant une atmosphère empreinte de compassion et d’empathie. Cette pièce incarne un discours visuelle puissant et captivant au sein de l’exposition, capturant l’essence vibrante du rouge dominant.
Dans ses créations, Frances Goodman assimile avec aisance le sequin dans son répertoire artistique, le détournant de son usage d’origine, celui affilier à l’industrie de la mode. L’artiste contemporaine attribue une nouvelle utilité à cette matière créative en l’utilisant pour la conception de portraits éblouissants qui confèrent une grandeur enchanteresse à ses oeuvres.
« Red Runs Through » propose également des sculptures faites de faux ongles colorés et tressés. Si certains rappellent des serpents sinueux, d’autres se confondent aux formes des rubans et des drapeaux. Des messages variables et répétitifs tels que « GIVE AND TAKE« , « BE BETTER » et « NO REGRET » s’inscrivent sur ces créations, rappelant des affichages numériques.
Toujours en quête d’offrir une expérience visuelle percutantes, l’artiste présente des sculptures en céramique, nommées « piliers » toutes construites à partir de pilules et de comprimés aux couleurs vives. Elles sont soigneusement appareillées pour rappeler des formats de tours ou des totems. Ses sculptures « pharmaceutiques » apparaissent comme des œuvres sarcastiques de la surabondance des produits de santé vantés comme des remèdes pour une « meilleure vie« .
À travers une esthétique splendide, Frances Goodman détourne l’utilisation de matériaux associés à la mode et au maquillage pour en proposer une interprétation novatrice et non conventionnelle. En explorant les représentations traditionnelles de la féminité et en s’inspirant des normes contemporaines de beauté, elle propose une critique audacieuse et sans compromis.
Artiste contemporaine émergente, son travail est présent dans de nombreuses collections dont la Chase Manhattan Collection (New York) ; la Johannesburg Art Gallery et UNISA (Johannesburg) ; la Fondation Sindika Dokolo (Luanda). Ses œuvres ont récemment été exposé au Palais de Tokyo à Paris et seront prochainement présenté au Stedelijk Museum Schiedam à Schiedam, aux Pays-Bas.