Jusqu’au 04 mai 2024, la Salle des Casques de la Fondation Montresso présente « The fiction of control« , un projet issu de la résidence artistique d’Abi Salami, artiste nigériane. À travers des peintures profondes et expressives, elle partage sa propre expérience en tant que femme noire artiste avec le public.
Née en 1986, Abi Salami est une artiste autodidacte basée à New York. Ses débuts artistiques se concentrent sur la représentation sociale et familiale de la femme noire aux États-Unis. Après avoir suscité l’intérêt du public lors de l’exposition Blackness à la 1-54 Marrakech, l’artiste contemporaine explore les nuances de la notion de contrôle. « The fiction of control » est le résultat de cette réflexion profonde et inspirante, où Abi Salami se libère à travers une expression artistique impulsive.
Les toiles servent d’exutoire à ses propres doutes, créant une mythologie personnelle où des êtres hybrides symbolisent une conscience partagée entre le désir de contrôle et le consentement passif. Abi Salami peint des paysages troublants où l’urbain et la nature se confondent, offrant un ensemble d’œuvres portant sur les dépendances et les possibilités d’affranchissement d’une approche nuancée du contrôle.
Son travail artistique est une critique des contes de fées américains qui ont façonné son enfance. À travers les contrastes de son individualité, elle remet en question la mythologie entourant la femme noire. Ses peintures traduisent librement ses émotions en tant que femme, noire et artiste, offrant de la profondeur à ses toiles qui prennent vie dans l’espace de la Fondation Montresso*. Elle propose une critique visuelle du contrôle obsessionnel qui pèse souvent sur les femmes dans la société actuelle à travers « The fiction of control« . En créant son propre langage artistique, elle confère à ses œuvres un caractère profondément intime et personnel.
À travers son art, Abi Salami explore ses propres doutes, reflétant nos luttes pour le contrôle. Son récit personnel croise les tensions sociales liées à l’apparence. Malgré les dépendances, elle offre des voies vers l’émancipation. Ses coups de pinceaux nous confrontent à nos illusions de contrôle, souvent coercitives. Elle interroge nos croyances profondes, utilisant des teintes de rose, bleu et violet, évoquant les cristaux. Comme Salvador Dali, elle défie les conventions, créant une peinture libre. Sa palette, instinctivement façonnée, incarne son récit artistique. Son identité complexe reflète des problématiques explorées avec brio dans sa peinture. Ancré dans son expérience, son travail au Jardin Rouge est une exploration artistique, offrant une réflexion créative. Abi Salami adresse avec dualisme les enjeux de son discours intime.
En 2020, l’artiste nigériane est sélectionnée pour le Prix Saatchi, le célèbre prix récompensant un artiste de moins de 35 ans. Les œuvres d’Abi Salami sont également exposées au Women’s Museum, à l’African American Museum of Art à Dallas, au Viridian Artists Inc à New York et ont intégré la collection permanente de la Fondation Montresso* à Marrakech.