Les artistes de l’exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine »

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Le MO.CO. Hôtel des collections présente sa nouvelle exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine. ». Une exposition d’une qualité extraordinaire, unissant les œuvres des artistes africains : Léonce Raphaël Agbodjelou, Aston, Ishola Akpo, Joël Andrianomearisoa, Sammy Baloji, Pierre Bodo, Frédéric Bruly Bouabré, Seyni Awa Camara, Chéri Chérin, Jérémy Demester, Jean Depara, Omar Victor Diop, Kifouli Dossou, Rotimi Fani-Kayode, Samuel Fosso, Pauline Guerrier, Romuald Hazoumè, Seydou Keïta, Adama Kouyaté, George Lilanga, Ibrahim Mahama, Esther Mahlangu, Emo de Medeiros, Moké, Zanele Muholi, Rigobert Nimi, J.D. ’Okhai Ojeikere, Kwesi Owusu-Ankomah, Gérard Quenum, Sadek Rahim, Lyndi Sales, Chéri Samba, Amadou Sanogo, Malick Sidibé, Aïcha Snoussi, Sanlé Sory, Cyprien Tokoudagba

Léonce Raphaël Agbodjelou

Léonce Raphaël Agbodjelou a appris la photographie auprès de son père, le célèbre artiste photographe béninois Joseph Moïse Agbodjelou.   

À travers les portraits des habitants de Porto-Novo, il tente de saisir la perspective d’une époque entre coutume et progrès. Ces sujets, photographiés à l’extérieur ou en studio, sont mis en valeur par des tenues et des froufrous explicites aux pratiques béninoises, établissant un discours entre un passé pré-pionnier et un futur post-pèlerin. 

Ses photos ont été exposé à la Saatchi Gallery de Londres, au Seattle Art Museum, au Brooklyn Museum de New York et au Musée Guggenheim Bilbao

Aston

De son vrai nom Serge Mikpon, Aston a été rebaptisé par ses amis en reconnaissance de ses talents de guitariste. 

Cet artiste autodidacte utilise les déchets pour créer des modèles, offrant la vie à ce que nous jetons pour mieux affronter la débâcle écologique, d’une manière libérale et énergique.  

Exposées dans de nombreuses nations dont le Bénin, la France et le Brésil, ses œuvres font désormais partie d’importantes collections, comme celle du Musée du Nouveau Monde à La Rochelle.  

En 2012, il a obtenu le premier prix de la Biennale Regard Bénin

Ishola Akpo 

La pratique d’Ishola Akpo va au-delà de la simple photographie, puisqu’il saute sur l’occasion de mélanger diverses méthodes pour d’autant plus exiger l’incertitude de ce qu’il nous montre, entre monde réel et fiction. 

Le caractère individuel et agrégé est au centre de son œuvre, qui convoque l’histoire, les traditions et l’héritage, et honore ce qui est de la demande pour l’indétectable et le négligé. 

En 2013, il a obtenu le prix « Visa pour la création » de l’Institut français. En 2015, son travail est entré dans la collection du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris

Il a été présenté dans plusieurs événements significatifs dans le monde, notamment la Biennale internationale de photographie de Tenerife, la Biennale de Venise O, le Festival international de photographie de Cabo-Verde, le Festival Afreaka au Brésil et la Nuit blanche de Port-au-Prince à l’Institut français d’Haïti.

Les artistes de l’exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine »
Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine du 3 Juillet au 10 Octobre 2021 au MO.CO. Hôtel des collections. © Marc Domage

Joël Andrianomearisoa

Joël Andrianomearisoa a suivi une formation d’architecte à l’École Spéciale d’Architecture de Paris. Sensible à tous les matériaux, il travaille beaucoup plus avec des matériaux comme le bois et le papier.  

Ses œuvres comportent généralement des conditions équipées pour amener l’invité dans des espaces spécifiques délicats, ce qui est soutenu par les titres souvent exceptionnellement idylliques que l’artiste décide pour ses pièces.  

Joël Andrianomearisoa a réalisé le premier pavillon malgache à la Biennale de Venise en 2019, avec son installation « I Have Forgotten the Night ». 

En 2017-2018, la Fondation Zinsou lui a consacré l’exposition « Sur un horizon infini se joue le théâtre de nos affections » .

Sammy Baloji

Sammy Baloji est sculpteur, photographe et crée des installations. 

Il travaille avec des matériaux comme le cuivre, lié à l’économie de Lubumbashi, sa ville natale. Son travail s’exprime essentiellement autour de la toile de fond historique de sa nation, et plus particulièrement celle de la région du Katanga, image de la force moderne de l’ancien Congo belge.  

Il tente de ressusciter les liens entre abus, colonisation et échanges transfrontaliers pour mettre en évidence les traces qui ne sont pas encore apparentes.  

Sammy Baloji a eu des expositions monographiques au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris, au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, en Belgique, et au Museum for African Art à New York. Il a exposé à la documenta 14 de Kassel et d‘Athènes, ainsi qu’à la 11ème Biennale de Shanghai.

Pierre Bodo

Peintre autodidacte décédé en 2015 à Kinshasa, Pierre Bodo participe à l’exposition « Art Partout » en 1970, qui fait découvrir à l’ensemble de la population la peinture figurative zaïroise, un art métaphorique animé par le quotidien, la politique et les rencontres, dont il est l’une des figures de proue avec Moké et Chéri Samba.  

Dans un univers surréaliste, il dispose des créatures hybrides mêlant nature et figures humaines.  

L’œuvre de Bodo a été largement exposée, rejoignant la collection de Jean Pigozzi en 1990. Il a été exposé à la Pinacothèque Giovannie et Marella Agnelli de Turin, à la Tate Modern de Londres, au Guggenheim de Bilbao, au Museum of Fine Arts de Houston, à Bruxelles, à Montréal, tout comme à Charleroi, Lille, Monaco, et à la Fondation Cartier, dans le cadre de l’exposition Beauté Congo, 1926-2015 : Congo Kitoko en 2015.

Frédéric Bruly Bouabré 

Décédé en 2014 à Abidjan, Frédéric Bruly Bouabré aurait sauté sur l’occasion de limer le monde. Son œuvre est celle d’un encyclopédiste : ordonner, nommer pour envoyer le monde dans un état donné.  

Pour ce faire, à la suite d’un rêve qu’il a fait en 1948, il a concocté un syllabaire propre à déchiffrer la langue bété, propulsé par des figures mathématiques trouvées sur les pierres d’un village de son pays, la Côte d’Ivoire. À l’aide de cette composition, il a traduit des contes, des écrits et des sonnets de sa tradition.  

Son œuvre a fait l’objet d’une présentation sans précédent en Europe en 1989 lors de l’exposition « Les Magiciens de la terre ».  

En 2006, le MAMCO de Genève lui a consacré une exposition intitulée « Informations sur le monde ». Ses œuvres sont présentes dans d’importantes collections privées comme Jean Pigozzi, André Magnin et François Pinault

La Fondation Zinsou lui a consacré une salle à l’occasion de l’inauguration de son Musée à Ouidah.

Seyni Awa Camara 

L’art de Seyni Awa Camara est important pour la tradition sénégalaise de la poterie, transmise de mère en fille. Plutôt que des articles utilitaires, l’artiste s’oriente vers des structures complexes de représentations humaines déformées ou dupliquées, créant un panthéon phénoménal en terre cuite qui lui est propre. 

Cette transgression fait suite à une initiation des génies de la forêt. Elle a d’ailleurs été congédiée par sa moitié après quelques grossesses difficiles. Ses sculptures sont réalisées suite à l’obtention d’un rêve.  

Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux musées d’art moderne en occident, au Centre Pompidou en 1989 et à la Biennale de Venise en 2001

Les artistes de l’exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine »

Chéri Chérin

Au Congo-Kinshasa, une scène créative, particulièrement puissante s’est forgée, dans une écume qui traverse tous les ordres au cours des années 1970 : musique, design, photographie et peinture.  

Aux côtés de Chéri Samba et de Moké, Chéri Chérin – « Créateur Hors (série) Expressionniste Remarquable INégalable (C.H.E.R.IN.) unique dans son genre » – aborde ce schéma bien connu de la peinture qui raconte des histoires tout en censurant le cadre avec incongruité et gaieté lumineuse.  

Les œuvres de Chéri Chérin sont exposées dans de nombreux musées et lieux d’art du monde entier, et ont été éminemment présentées lors de l’exposition « Beauté Congo », 1926-2015 : Congo Kitoko à la Fondation Cartier à Paris en 2015 – 2016.  

Jérémy Demester

Jérémy Demester a foi en la présence de connexions et de similitudes entre les convictions de divers groupes. 

En 2015, il s’est aventuré à Ouidah et s’est baigné dans le monde du Vodoun. Une série d’œuvres a été créé avec notamment comme matériaux des parasols qu’ils détournaient de leur fonction première les transcender. 

Jeremy Demester a installé un atelier au Bénin, et les liens qu’il a tissé avec la Fondation et le Bénin en général se sont poursuivis, et ont également donné lieu à une exposition intitulée OUIDAH à la galerie Max Hetzler de Berlin en 2020 et « Gros Câlins » en 2021 au Musée de Ouidah

Jean Depara

Jean Depara, décédé en 1997 à Kinshasa, était le chroniqueur des nuits zaïroises. Entre 1951 et 1975, il a enquêté sur l’écume apportée dans le monde de l’Indépendance, nourrie par le symbolisme de la culture américaine, dupliquant les fêtes nocturnes et examinant à travers des photos entre des scènes arrangées et des représentations. 

L’œuvre de Jean Depara a été jugée tardive par le public. C’est à partir de l’année 2000 que ses photos seront introduites dans diverses institutions dans le cadre d’expositions collectives. 

En 2004, il fait l’objet d’une importante revue après décès « E la Nave Va, Jours tranquilles à Kinshasa » au MAMCO de Genève.

Omar Victor Diop

Omar Victor Diop a d’abord suivi des études de communication, avec un intérêt pour la mode et le design. Sa participation à la Biennale de Bamako en 2011 l’a incontestablement orienté vers la photographie. Dans la lignée de Malick Sidibé et Seydou Keïta, il se revendique cet héritage de la tradition des incomparables portraitistes africains.  

Au cours de ces dernières années, le travail de Omar Victor Diop a fait l’objet de diverses expositions globales sur les terres africaines, européennes et américaines. Il signe l’identité visuelle de la Saison Africa2020 et montre une Afrique en pointe, idéaliste et nourrie de ses expériences. 

Kifouli Dossou

Kifouli Dossou sculpte des masques Guèlèdé depuis l’âge de dix ans. Ces sculptures sont portées lors des cérémonies dans les communautés Yorubas.  

Ces masques Guèlèdé comportent deux parties : un visage avec des traits simples et des scarifications sur les joues, et une scène assez complexe sur une plaque au-dessus.  

Vainqueur du prix Orisha en 2014, il participe cette même année à la Biennale de Dakar. Il a exposé à l’Institut français de Cotonou et de São Paulo, à Paris et à Bruxelles.

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Rotimi Fani-Kayode

Décédé en 1989 à Londres, Rotimi Fani-Kayode est né au Nigeria. Il a suivi ses parents, devenus réfugiés politiques en Grande-Bretagne en 1966. Après ses études aux États-Unis, il est revenu à Londres en 1982, rejeté par ses proches lorsqu’il a révélé son homosexualité. 

Membre fondateur d’Autograph ABP (Association of Black Photographers), il poursuit alors son travail de photographe avec son compagnon Axel Hirst

Ses travaux utilisent des éclairages baroques pour mettre en scène le corps masculin dénudé et sombre dans des scènes qui font appel à la tradition Yoruba, qui est la sienne, mais aussi à l’iconographie chrétienne.  

Malgré sa courte carrière, son œuvre a été exposée dans les années 1990 à Londres, puis aux États-Unis et en Europe.  

En 1990 et 1991, il a eu deux rétrospectives à la 198 Gallery et à la Black Art Gallery de Londres. Ce n’est qu’en 2008, près de vingt ans après son décès, que son œuvre a été exposée sur le continent africain. 

Samuel Fosso

Samuel Fosso est né au Cameroun avec une paralysie ayant poussé sa mère à l’envoyer au Nigeria chez son grand-père, un guérisseur. Guéri, il échappe à la bataille du Biafra en 1967 avec son oncle, puis s’installe à Bangui en République Centrafricaine où il ouvre son premier studio photo à treize ans. Il participe à la Biennale photographique de Bamako en 1994, ce qui lui a ouvert des voies à l’art contemporain. En 2014, il s’installe à Paris.   

Ses autoportraits sont présents dans les collections de plusieurs musées dans le monde tels que la Tate Modern à Londres, le Centre Pompidou et le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris

Il a participé à diverses expositions sur les continents africain, européen et américain. Il a été exposé en 2008 aux Rencontres d’Arles. En 2014, la Fondation Zinsou lui a consacré une exposition. 

Pauline Guerrier

Pauline Guerrier aime explorer différentes voies en matière de matériaux, se nourrir avec des techniques éprouvées, souvent désuètes et locales. Elle passe alors au crible ces méthodes et matériaux pour les jouer sur de nouvelles partitions propres, les répétant dans de nouveaux cadres.  

Ancienne élève de l’École des Beaux-Arts de Paris en 2014, son travail a depuis fait l’objet d’expositions personnelles et collectives à Paris et à Bruxelles. Après sa résidence au Musée de Ouidah en 2018, la Fondation Zinsou lui consacre une exhibition indépendante en 2019.  

Les artistes de l’exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine »

Romuald Hazoumè

Romuald Hazoumè véhicule un solide engagement dans ses installations, sculptures et photos qui reprennent à l’occasion des composantes de la culture yoruba avec des matériaux de récupération, et condamnent l’asservissement et la persécution.  

Artiste universellement perçu, Romuald Hazoumè a eu des expositions importantes en Europe, en Afrique, en Russie, en Australie et aux Etats-Unis

En 2006, le musée du Quai Branly – Jacques Chirac lui a consacré une exposition personnelle, « La Bouche du roi ». 

Seydou Keïta

Seydou Keïta, décédé en 2001 à Paris, est considéré comme l’un des plus grands photographes du continent africain. Il a contribué au développement de la pensée d’une école malienne de photographie, notamment avec Malick Sidibé

Autodidacte, il ouvre son premier studio de photographie à Bamako en 1948. Il devient le preneur d’images attitré de l’administration malienne en 1962 à l’heure de l’Indépendance, et ce, jusqu’en 1977, date à laquelle il prend sa retraite. 

Découvert en Occident dans les années 1990, le travail de Seydou Keita est actuellement exposé dans de nombreuses institutions mondiales comme le Guggenheim Museum et le MoMA à New York, la Tate Modern et la Whitechapel Gallery à Londres, ainsi que la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain et le Grand Palais à Paris

Adama Kouyaté

Né en 1928 et décédé en 2020 à Ségou, au Mali, c’est en 1947 à Bamako que Adama Kouyaté commence son apprentissage avec les pionniers de la photographie Bakary Doumbia et Pierre Garnier

En 1949, il installe son premier studio à Kati, près de Bamako. Il axe fondamentalement son action sur la photographie de studio. L’accent est mis sur le traitement des ombres et des lumières. Les photos réalisées avec la complicité des sujets gardent une sorte de validité et d’aisance dans le choix des positions et des figurants. 

Après la diffusion en 2010 du livre Adama Kouyaté : Studios d’Afrique, la galerie Jean Brolly a organisé en 2011, en France la première exposition personnelle du photographe. En 2020, la galerie Fifty One d’Anvers lui rend hommage dans le cadre de l’exposition Studios d’Afrique. 

George Lilanga

Né en 1934 et décédé en 2005 à Dar es Salaam, George Lilanga a été considéré comme le diffuseur d’une culture Makondé contemporaine. Les raisonnements enchantés, les prédécesseurs, les génies et les pouvoirs naturels occupent une place importante chez les Makondés. C’est tout sauf une solide analyse sociale, et un sentiment aigu d’exagération, que George Lilanga donne vie dans un univers vivant peuplé de personnages expressifs.  

En 1973, il a créé en Tanzanie avec différents spécialistes la Maison des arts Nyumba ya Sanaa, une école de peinture et de sculpture. 

Il a porté cette culture traditionnelle dans les milieux contemporains mondiaux, en exposant aux États-Unis depuis 1978, puis, à ce moment-là, en Afrique, en Asie et en Europe

Ses œuvres sont exposées dans des biennales, par exemple à Dakar en 1996, Johannesburg en 1997 et Shanghai en 2001.  

En 2016, la Fondation Zinsou lui a consacré une exposition indépendante ayant présenté les œuvres de la collection.

Ibrahim Mahama

Ibrahim Mahama assemble des matériaux pour en découvrir les caractéristiques stylistiques, mais aussi pour faire passer un message social et politique. Il réalise de vastes installations, parfois synergiques, qui utilisent des objets courants repensés, agencés ou déconnectés, afin de mettre plus facilement en évidence leur matérialité, leur origine ou leur rôle dans une société représentée par des règles d’exploitation abusive. 

En 2019, Ibrahim Mahama installe un centre d’art dans sa ville natale. Le Savannah Center for Contemporary Art est proposé pour contribuer au développement de la scène artistique au Ghana. Cette même année, pour la première participation du Ghana à la Biennale de Venise, il est choisi pour représenter son pays. 

Esther Mahlangu

Esther Mahlangu est une célèbre peintre sud-africaine. Elle a porté la culture Ndébélé au-delà de sa structure habituelle. Les Ndébélé se sont installés confortablement dans la future région de Pretoria en 1600. Une culture s’est créée dans laquelle les dames étaient chargées de peindre les cloisons des maisons avec des exemples géométriques vivants, offrant des informations à l’alliance familiale et dénotant l’entrée dans l’âge adulte de l’enfance du clan. 

Esther Mahlangu a été invitée par Jean-Hubert Martin pour l’exposition « Les Magiciens de la terre » afin de reproduire ces peintures dans la Grande Halle de la Villette à Paris.  

L’œuvre de Esther Mahlangu a été présentée dans diverses expositions en Europe, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et en Russie.

Emo de Medeiros

Le travail d’Emo de Medeiros repose sur ses idées de contexture et de métissage. La contexture exige le tissage de tous les types de langage. Le Métissage, avec un accent pour souligner le lien avec le grec métis (un archétype de connaissance typée par Ulysse, qui consent de s’adapter à toutes les circonstances), décrit ses œuvres, à la fois performatives et plastiques. 

Son travail a été présenté en France au Centre Pompidou et au Palais de Tokyo, au MARKK Hamburg en Allemagne, au Videobrasil Contemporary Art Festival São Paulo au Brésil, à LagosPhoto au Nigeria, au Royaume-Uni, en Asie, tout comme aux biennales de Marrakech, Dakar, Gwangju et Casablanca

Les artistes de l’exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine »

Moké

Moké, décédé en 2001 à Kinshasa, était une figure incontournable de l’école de Kinshasa. Il se présentait comme un journaliste peintre. Peu après l’indépendance du Congo belge dans les années 1960, une scène artistique s’est créée, avec Chéri Samba et Chéri Chérin.  

Les œuvres d’art exposées dans les rues, devant les ateliers, le bouillonnement de la vie quotidienne, la musique, la photographie et les sapeurs décriraient le climat de la capitale. Ce n’est que dans les années 2000 que le travail de Moké sera montré essentiellement en Europe, mais aussi en Australie, en Corée du Sud, au Maroc et aux Etats-Unis

En 2002, le MAMCO de Genève consacre une importante exposition-bilan à Monsenguro Kejwam, dit Peintre Moké, Grand Maître de la peinture zaïroise (1950-2001)

Zanele Muholi

Se caractérisant elle-même comme une « activiste visuelle », Zanele Muholi est un artiste et militante pour les droits et les libertés des communautés noires LGBTQI + sud-africaines ; sa démarche artistique est intrinsèquement liée à son engagement. 

Forçant une sorte d’instantanéité, les photos et les autoportraits de Muholi défient le spectateur et affirment un personnage dans l’intégralité de sa particularité complexe.  

L’œuvre de Muholi a été présentée à la Biennale de São Paulo en 2010, à la Documenta 13 de Kassel en 2012 et à la Biennale de Venise en 2013 et 2019.  

Elle a bénéficié d’une rétrospective à la Tate Modern de Londres en 2021 et figure dans d’importantes collections publiques, notamment au Solomon R. Guggenheim Museum, au MoMA de New York, au San Francisco Museum of Art, à la Tate Modern de Londres et au Victoria and Albert Museum de Londres

Rigobert Nimi

Surnommé « l’ingénieur », Rigobert Nimi met son expertise acquise en mécanique appliquée au service de l’innovation des stations d’ambiance et objets robotiques.  

Depuis 2000, il réalise un univers de maquettes vivantes et percutantes. Captivé par l’espace et extraordinairement amateur de films de science-fiction, il conçoit avec minutie et précision ces machines produites à partir d’éléments réutilisés comme des capsules, des tuyaux en PVC, du carton ou de l’aluminium.  

À partir de 2005, ses œuvres sont régulièrement exposées, principalement en Europe et aux États-Unis. Cette année-là, il est présenté au Musée des Beaux-Arts de Houston lors d’African Art Now, une exposition collective consacrée sur un choix dans la collection de Jean Pigozzi, tout comme à Monaco pour l’exposition Arts of Africa, sur un thème similaire.   

En 2015 il participe à la Biennale de Lyon et en 2017, il a été présenté à la Fondation Louis Vuitton pour l’exposition Art/Afrique

J.D. ’Okhai Ojeikere

Né en 1930 et mort en 2014 à Lagos, J.D. ’Okhai Ojeikere étudie la culture nigériane à travers des séries de photos très contrastées. Les images de J.D. ’Okhai Ojeikere se situent dans une période de progrès culturelle postcoloniale et étudient l’autoportrait mental et le caractère social de ces images. À la manière d’un ethnologue, il développe des corpus de photos qui reflètent la particularité d’une culture et d’un public.  

Le travail de J.D. ’Okhai Ojeikere se retrouve dans les collections d’institutions importantes, comme le MoMA de New York, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, l’Art Institute of Chicago et le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris

Kwesi Owusu-Ankomah

Le travail d’Owusu-Ankomah mélange les cultures et les traditions pour en faire une image de concordance. Ses toiles abordent des figures masculines dénudées, pratiquement indécelables, couvertes d’indications de différents commencements. 

Il place la personne au centre de réflexions profondes et d’un autre monde. Entre 2004 et 2008, il s’est lancé dans une sorte de contemplation, déterminé à trouver une image définitive qu’il a nommée « Microcron ».  

Kwesi Owusu-Ankomah est fréquemment exposé en Allemagne, où il travaille et vit depuis 1986, tout comme en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Europe, en Afrique du Sud, en Amérique du Sud et en Asie

Gérard Quenum

Gérard Quenum est un peintre et sculpteur. Il peint ses personnages avec d’énormes touches sans contrainte, dans une gamme chromatique restreinte. Une partie de ses œuvres sont la déclaration d’une sorte d’indignation ou de condamnation.  

Imprégné de la toile de fond historique du Bénin et plus largement du continent africain, l’artiste communique fréquemment les dérives de la consommation, l’exploitation et les abus de toute sorte et parfois la misère et le désespoir. 

En 2000, Gérard Quenum a participé au premier Salon béninois d’art contemporain à Cotonou.  Il a eu diverses expositions en Europe, en Afrique et au Brésil. Ses œuvres sont présentes dans diverses collections comme le British Museum à Londres, le Museu Afro-Brasil à São Paulo et la Collection Pigozzi à Genève

Sadek Rahim

Sadek Rahim enquête sur les facteurs sociaux et politiques réels de l’Algérie. Particulièrement attentif au sort final de la jeunesse de sa nation et au lien entre l’Orient et l’Occident, il traite de sujets tels que l’exclusion, la perplexité et l’éloignement. 

Pour ce faire, il utilise des objets, des structures et des matériaux explicites de la culture algérienne et de la vie locale. 

Artiste incroyablement célèbre, il expose en Europe, en Afrique, aux Émirats arabes unis, en Corée et aux États-Unis.  

En 2013, il a lancé le premier Salon du dessin contemporain d’Algérie, à Oran. Il est également co- fondateur et commissaire général de la Biennale méditerranéenne d’art contemporain d’Oran

Lyndi Sales

Lyndi Sales travaille avec du collage la broderie, le tissage, le dessin, pour élaborer des œuvres qui traitent de ses tensions, intimes ou partagées. Elle aborde le thème de l’impression du monde et c’est à travers la similitude et la symbolique qu’elle trouve comment interpréter ses propres intérêts.  

En 2011, elle représente l’Afrique du Sud lors de la 54e Biennale de Venise. Depuis une quinzaine d’années, elle est généralement exposée en Europe, en Australie, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Asie

Son travail fait partie d’un grand nombre de collections, par exemple, la National Gallery of Art à Washington, the McGill University à Montréal ou la collection de livres d’artistes Jack Ginsberg en Afrique du Sud.  

Chéri Samba

Chéri Samba a commencé sa vocation en peignant des annonces publicitaires, avant de rejoindre un mouvement à Kinshasa qui a réuni Moké et Chéri Chérin autour d’une peinture qui reflétait l’écume de la vie quotidienne, mêlant les grandes et petites occasions.  

Ses œuvres d’art sont toujours accompagnées d’écrits, de légendes ou de remarques. Il s’intéresse à de nombreux sujets qui dépassent la stricte représentation d’une occasion, recevant par exemple une manière élémentaire d’aborder le contexte historique de l’art occidental tout simplement.  

Chéri Samba est un artiste de renommée mondiale et présent dans les collections de musées tels que le MoMA à New York, le Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, en Belgique et le Centre Pompidou à Paris.

Amadou Sanogo

Amadou Sanogo crée dans son œuvre picturale un langage à la fois riche et raffiné – des figures assises, allongées, rassemblées, sur des fondations parfois dynamisées par ce qui pourrait sembler, à tout point de vue, des tentures aux thèmes ressassés.  

Cette composition, où structure et contenu se confondent, a une personne sans âge d’où découle une sorte de distance par rapport à l’histoire, comme pour attraper des morceaux de sagacité. 

L’œuvre de Amadou Sanogo fait l’objet de diverses expositions au Mali et en Europe. En 2014, il a créé l’Atelier Badialan, un espace de travail et d’échange entre treize artistes du Mali. En 2020, La Criée Centre d’art contemporain de Rennes lui a consacré une exposition.

Malick Sidibé

Né en 1936 à Soloba et décédé en 2016 à Bamako, au Mali, Malick Sidibé a ouvert son atelier à Bamako en 1962. Chroniqueur de l’existence des soirées maliennes, il saute sur l’occasion pour organiser ses clients, qui jouent la ronde d’une photo présentée sans en avoir l’air. 

L’habileté et la virtuosité de Sidibé résident dans cette expérience entre soudaineté et organisation, qui semble déployer toute une histoire de vie joyeuse, à la fois douillette et festive.  

Malick Sidibé a fermement contribué à l’affirmation d’une « école de Bamako ». Artiste mondialement reconnu, ces œuvres de Malick Sidibé ont fait l’objet de nombreuses expositions collectives et individuelles. En 2007, il a obtenu le Lion d’or de la 52ème Biennale de Venise.  

Aïcha Snoussi

Le travail d’Aïcha Snoussi interroge les idées sur l’identité et la légitimité des normes et des ordres à travers des dessins et des établissements qui mêlent fictions et archives.  

En brouillant les pistes de la réalité pour faire apparaître les vestiges ou les indices d’un ensemble d’expériences qu’elle a ressassées, l’artiste nourrit un folklore individuel qui fait allusion à des scènes de notre histoire contemporaine (identité sexuelle et mouvement) tout en rassemblant un tas de références personnelles. 

Lauréate du prix SAM pour l’art contemporain en 2020, qui lui offrira une exposition au Palais de Tokyo, elle a effectué plusieurs résidences à la Fondation Zinsou.  

Les artistes de l’exposition « Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine »

Sanlé Sory

Sanlé Sory a découvert la photographie lorsqu’en 1957, il a eu besoin d’une photo pour sa carte d’identité. Il s’initie auprès d’un guide ghanéen, Koja Adamko, avant d’installer son studio, Volta Photo, dans le sud du Burkina Faso

À la manière de Malick Sidibé, il a ensuite, à ce moment-là, suivi la ferveur de ce temps de liberté après les indépendances, jouant avec les postures de ses clients, les photographiant avec des accessoires et des fonds au cas où ils le souhaiteraient.  

Les œuvres de Sanlé Sory sont exposées en Europe, en Afrique et aux États-Unis et font partie des collections permanentes du Victoria and Albert Museum de Londres, du MoMA de New York, du Minneapolis Institute of Art et du North Carolina Museum of Art, entre autres.

Cyprien Tokoudagba

Né en 1939 à Abomey et décédé en 2012 au Bénin, Cyprien Tokoudagba peint et façonne l’ensemble des expériences et des convictions de son pays. 

Initié au Vodoun, il est appelé à embellir les sanctuaires. En 1987, il devient le restaurateur du Musée du Dahomey. Tokoudagba a eu l’option de faire une symbolique unique des divinités et des figures du Panthéon Vodoun en déplaçant ce travail rigoureux dans les espaces d’exposition. 

Les figures et les images abordées permettent à son travail d’être assuré de la transmission d’un ensemble d’expériences, d’une culture, entre le monde réel et le mythe.  

En 1989, il participe à l’exposition « Les Magiciens de la terre ». En 2006, la Fondation Zinsou lui consacre une exposition importante, « Dahomey, Rois et Dieux », pour laquelle il crée 64 œuvres, 10 sculptures et un sanctuaire.  

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