Figure emblématique de la nouvelle peinture congolaise, l’artiste héroïne du «Système K», Geraldine Tobé est connue pour ses toiles en fumée noire.
Mettant l’art au service de la médecine, elle s’est rendue célèbre grâce à sa méthode de traitement révolutionnaire des pathologies psychologiques, à l’aide de la peinture et du dessin. A travers son projet intitulé «Handicap Mental», l’artiste contemporaine utilise le potentiel d’expression artistique et la créativité des malades mentaux à des fins psycho-thérapeutiques en vue d’accélérer la guérison de ces derniers. Convaincue qu’il y a des valeurs dans chaque humain, Géraldine Tobé s’assigne cette mission pour rendre hommage à son frère aîné qui, malgré son handicap mental l’a initié à la pratique artistique.
Très proche de la population, elle participe à des performances dans les rues de Kinshasa, pour sensibiliser et éveiller les consciences. Au détriment des pinceaux et des couleurs, elle utilise le feu et la fumée d’une vieille lampe à huile comme médiums pour la création de ses œuvres.
Pourquoi la fumée? La fumée est utilisée dans ses œuvres pour ressortir ses anxiétés et douleurs mais aussi les injustices faites aux femmes dans les sociétés africaines et occidentales. Car, pour cette artiste contemporaine, la femme incarne « force, énergie et mystère ».
Consciente d’être un idiome entre le monde immatériel et celui physique, Géraldine Tobé est plus à l’écoute et inspirée par les esprits que l’on ne perçoit pas. Elle assure une transition entre les mondes visible et invisible et reste aussi un intercesseur entre ombre et lumière.
Dans une démarche autobiographique, elle communique ses émotions, peurs, joies, peines, douleurs et prises de position au public et aborde également une nouvelle conception de la mort et de l’acceptation de l’autre.