Dans une atmosphère empreinte d’art, de technologie et de psychologie, la galerie Compound House présente l’exposition JOJO ABDALLAH : PSY-TECH, une exploration personnelle de l’artiste contemporain orchestrée par Robin Riskin. L’événement, qui se déroule jusqu’au 28 juillet, offre au public l’opportunité d’admirer les récentes oeuvres et archives immersives de Jojo Abdallah au Musée national du Ghana à Accra. Cette présentation fascinante mêle subtilement peinture et techniques mixtes, offrant ainsi un regard saisissant sur l’univers artistique de l’artiste.
Le titre évocateur “Psy-Technology” tire son origine d’une oeuvre réalisée à la main par Jojo Abdallah pour le département d’ergothérapie de l’hôpital psychiatrique d’Accra à Adabraka. Originaire d’Accra et imprégné de divers horizons, l’artiste africain est un explorateur des mondes quantiques, dont les créations ouvrent des portes vers des réalités alternatives. Profondément inspiré par l’univers culturel, politique et spirituel du Ghana, il tisse des récits captivants où histoire et imagination se rencontrent harmonieusement.
Jojo Abdallah a étudié les arts et l’artisanat à l’école technique secondaire du Ghana (GSTS) à Takoradi, et envisageait de poursuivre ses études en beaux-arts au College of Art, KNUST à Kumasi. Depuis 45 ans, il tient un studio à l’hôpital psychiatrique d’Accra, où son rôle oscille entre celui de patient, de membre du personnel et d’artiste en résidence. Il exprime sa profonde passion pour l’art en déclarant : « L’art est quelque chose que je ne peux pas abandonner. Même en vieillissant, vous me verrez dessiner. C’est un engagement à vie, un don divin qui m’est si précieux qu’il est difficile de m’en séparer, à moins de perdre mon identité. »
L’exposition “JOJO ABDALLAH : PSY-TECH” marque la troisième collaboration de l’artiste avec le Conseil des musées et monuments du Ghana, offrant cette fois une exploration curatoriale approfondie de sa pratique artistique. À travers ses tableaux, il illustre des scènes tirées du quotidien des hôpitaux psychiatriques, de rituels traditionnels, de sciences naturelles et de spiritualités éclectiques. Ces œuvres offrent une vision originale des peuples, des lieux et des pratiques, mêlant réalité et fiction de manière suggestive.
Les peintures historiques utopiques de Jojo Abdallah racontent des récits émouvants sur la construction nationale, la préservation des traditions, la croissance et la foi, explorant des thématiques allant de l’espoir à la terreur en passant par la guérison. Pour cet artiste contemporain, l’art transcende les domaines de la vie quotidienne, transformant médecins et plombiers en artistes, et les espaces commerciaux en lieux dédiés à l’artisanat, à la culture et à la gastronomie.
L’exposition “JOJO ABDALLAH : PSY-TECH” propose un contenu curatorial schizophonique qui reflète la vision fragmentée et fusionnée de l’artiste Jojo Abdallah, exprimant ainsi la dualité des médias visuels et sonores contemporains. À travers une tapisserie acoustique et textuelle envoûtante, les personnages ayant croisé le chemin de l’artiste ghanéen prennent vie, matérialisant son art. Les voix et les perspectives des artistes, écrivains, médecins et designers se mêlent, offrant ainsi une pluralité de vérités sur la pratique artistique de Jojo Abdallah.
L’objectif central de l’exposition est de remettre en question les états psychologiques alternatifs et de déplacer l’attention de la norme sociale établie. En mettant en lumière l’état clinique de Jojo Abdallah, l’exposition invite à interroger nos certitudes en matière de savoir curatorial et à explorer la diversité des réalités personnelles. Elle soulève également la possibilité pour les musées de transcender les frontières conventionnelles et d’explorer les outils polyrythmiques des mondes marginaux.
Dans le cadre de cette exposition, des séances de thérapie musicale Kpanlogo seront organisées en collaboration avec Nii Noi Nortey et le groupe MUZIKI, en plus de la mise à disposition de ressources psychologiques et du soutien de l’Autorité ghanéenne de la santé mentale. Des partenaires tels que la cathédrale du Saint-Esprit, blaxTARLINES KUMASI et Robin Beth Inc. apporteront également un soutien intersectoriel à cette initiative artistique.