“Re-Connect” : une exposition engagée qui révèle l’art africain et les répercussions de l’immigration en RDA

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Solomon Wija, Der Sucher 2000, Privatbesitz, © Solomon Wija
Solomon Wija, Der Sucher 2000, Privatbesitz, © Solomon Wija

Leipzig, une ville emblématique de l’Allemagne de l’Est, se prépare à accueillir une exposition artistique exceptionnelle intitulée “Re-Connect Art and Conflict in Brotherland“. Du 18 mai au 10 septembre 2023, le Musée des Beaux-Arts de Leipzig (MdbK) présentera une exposition collective en trois parties, mettant en lumière l’histoire de l’immigration en République démocratique allemande (RDA) et ses répercussions. Au cœur de cette exposition se trouve l’art contemporain africain, qui retrace les parcours et les conflits vécus par les artistes originaires des pays frères socialistes.

 La première partie de l’exposition offre un regard unique sur l’influence de la diplomatie culturelle internationale de l’époque. De nombreux artistes africains ont eu la possibilité d’étudier dans des écoles d’art renommées de Leipzig, Dresde, Berlin-Est ou Halle, grâce aux liens tissés entre les pays frères. D’autres ont fui leur pays d’origine pour trouver refuge en RDA. Cette partie de l’exposition, composée de 80 peintures, d’œuvres sur papier et de vidéos, vise à élargir le spectre de l’art de Leipzig et à enrichir l’histoire transnationale de l’art et de la culture. Les noms tels que César Olhagaray, Getachew Yossef Hagoss, Michael Touma, Mona Ragy Enayat, Rimer Cardillo, Solomon Wija, Teresa Casanueva et Semir Alschausky résonneront à travers les salles, témoignant de la diversité et de l’importance de l’art africain dans l’Allemagne de l’Est.

"Re-Connect" : une exposition engagée qui révèle l'art africain et les répercussions de l'immigration en RDA
Alina Simmelbauer, Garcías Tochter (Ausstellungsansicht, Detail), 2022/23, Privatbesitz, © Künstlerin, Foto: Alexander Schmidt/PUNCTUM

La deuxième partie de l’exposition “Re-Connect Art and Conflict in Brotherland” est consacrée à la promotion des jeunes artistes. Le MdbK offre ainsi une plateforme à de jeunes artistes ayant des références biographiques (post-)migrantes en RDA. Des talents tels que Philipp Farra, Minh Duc Pham, Alina Simmelbauer, Sarnt Utamachote et Phuong Phan présenteront leurs œuvres, explorant notamment leurs propres histoires familiales et le thème de la migration. Cette partie de l’exposition offre une perspective fraîche et contemporaine, donnant une voix à la nouvelle génération d’artistes africains qui ont émergé dans le pays des frères.

La troisième et dernière partie de l’exposition “Re-Connect Art and Conflict in Brotherland” aborde un sujet délicat mais crucial : le tabou du racisme en RDA et les conditions de vie des travailleurs sous contrat, des étudiants étrangers et de leurs descendants. Les photographies saisissantes de Mahmoud Dabdoub, photographe de Leipzig, apportent une vision poignante sur cette réalité. Les archives de l’exposition recueillent également les témoignages actuels des (post-)migrants de Leipzig, qui partagent leurs perspectives sur la vie en RDA et leur expérience de grandir en tant que BIPOC (Black, Indigenous, and People of Color) dans la province de Saxe.

Re-Connect Art and Conflict in Brotherland” est bien plus qu’une simple exposition d’art contemporain africain. C’est un voyage à travers l’histoire complexe de l’immigration en RDA et une invitation à réfléchir aux conflits et aux luttes auxquels sont confrontés les artistes africains. Cette exposition collective met en lumière leur créativité, leur résilience et leur capacité à surmonter les barrières culturelles et politiques.

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