Le DAS MINSK Kunsthaus de Potsdam présente actuellement l’exposition “I’ve Seen the Wall“, qui retrace la légendaire tournée de concerts de Louis Armstrong en RDA en 1965. Jusqu’au 4 février 2023, les visiteurs peuvent revivre cette visite historique et son impact sur la musique, la politique et la culture de l’époque. L’exposition transporte les visiteurs dans une atmosphère rétro des années 60, offrant une expérience immersive qui leur permet de ressentir l’excitation et la liberté que le public a connues lors des concerts de Louis Armstrong en RDA, malgré l’oppression et le racisme qui prévalaient à l’époque. Elle offre une occasion unique de découvrir l’histoire de la musique de jazz et son rôle dans la diplomatie culturelle, ainsi que de réfléchir aux questions sociales et politiques de l’époque.
Pendant la guerre froide, le célèbre musicien de jazz afro-américain Louis Armstrong a effectué une tournée à Berlin-Est, Leipzig, Magdebourg, Erfurt et Schwerin. Cette tournée intense comprenait 17 concerts en seulement neuf jours, et les salles de concert, d’une capacité d’environ 2 000 à 3 000 personnes, ont été rapidement remplies, donnant à plus de 45 000 personnes la chance de découvrir Louis Armstrong et ses All Stars en RDA.
L’exposition “I’ve Seen the Wall” à DAS MINSK utilise cet événement historique comme source pour examiner l’équivoque de cette invitation officielle dans le contexte du mouvement des droits civiques aux États-Unis et du rideau de fer en Europe. Les principales questions soulevées par l’exposition sont les suivantes : quelles sont les implications d’un voyage à travers le monde et de la visite de systèmes oppressifs et de dictatures au nom de la liberté ? Que signifie faire l’expérience simultanée de la reconnaissance et du racisme au cours de ces voyages, pour ensuite retourner chez soi et être à nouveau confronté au racisme ?
La prestation de Louis Armstrong en RDA apparaît comme un signe de liberté, qui ne dure que le temps de sa prestation. Il s’agit d’une analyse convaincante et véridique de la musique noire. L’amour et l’émerveillement du public sur scène démentent les difficultés auxquelles les musiciens sont confrontés en coulisses. L’exposition rétrospective “I’ve Seen the Wall” présente des peintures, des photographies, des documents d’archives et des installations d’Adrian Piper, Andy Warhol, Darol Olu Kae, Dan Perjovschi, Evelyn Richte, Gordon Parks, Glenn Ligon, Jason Moran, Louis Armstrong, Lorna Simpson, Norman Lewis, Peter Brötzmann, Pina Bausch, Romare Bearden, Rosemarie Trockel, Ruth Wolf-Rehfeldt, Terry Adkins, Willi Sitte et Wadada Leo Smith.
Des documents provenant du Louis Armstrong House Museum de New York, ainsi que des fonds de Sammlung Berliner Verlag / Archiv et Agentur DDR Fotoerbe feront également partie de l’exposition, notamment des photographies de Kurt Böttger, Manfred Dressel, Christa Hochneder, Volkhard Kühl, Tassilo. Leher, Peter Leske, Helmut Raddatz et Horst E. Schulze. Le quatrième volet de la série INTERPLAY présente une trompette originale de Louis Armstrong, juxtaposée à une œuvre d’Andy Warhol provenant de la collection Hasso Plattner. Organisée par Paola Malavassi et Jason Moran, l’exposition a été réalisée en étroite collaboration avec le Louis Armstrong House Museum (LAHM) à Corona, Queens, New York, et sera accompagnée d’un catalogue publié par Hatje Cantz Verlag avec des essais de Tina M. Campt, Paola Malavassi et Jason Moran.