La Galerie Cécile Fakhoury a ouvert ses portes à Abidjan en septembre 2012. Au printemps 2018, elle initie un autre espace à Dakar, et un espace d’exposition à Paris, en France.
En mars 2020, elle ouvre le Project Space, dédié à la programmation à venir, puis en octobre 2021, la Galerie Cécile Fakhoury ouvre un autre espace d’exposition dans le triangle d’or à Paris.
La Galerie Cécile Fakhoury tente de faire progresser l’art contemporain sur le continent africain. Elle offre une visibilité à la créativité et à la variété de la création contemporaine en Afrique par le biais de son programme d’expositions, mais aussi par sa coopération à des foires et des biennales internationales ou ses partenariats avec des galeries étrangères.
Les artistes auxquels s’adresse la Galerie Cécile Fakhoury, avec leurs caractères et leurs chroniques distincts, sont reconnus par un langage plastique qui s’affranchit des frontières et refuse la stigmatisation géographique. Spectateurs d’un univers dont ils sont les pairs, ces artistes portent un regard édifié et élémentaire sur notre société. La variété de leurs signaux de bon goût, des développements axés sur la maîtrise des méandres de l’histoire, participe à la composition d’une mémoire vivante de leurs nations et pousse à repenser notre rapport au monde.
C’est par ce cadre que la Galerie Cécile Fakhoury dans ses différents espaces donne des dispositions à la rentrée.
Dalila Dalléas Bouzar présente « territoires de pouvoir » dans le nouvel espace parisien
Pour sa plus mémorable exposition indépendante dans le nouvel espace de la Galerie Cécile Fakhoury à Paris, l’artiste franco-algérien Dalila Dalléas Bouzar présente un bouquet d’œuvres d’art et de tissages jusqu’au 8 octobre 2022 à l’espace situé au 29 avenue Matignon, 75008 Paris.
Le corps, la mémoire, la protection contre le contrôle, la puissance du corps et du cerveau sont des domaines que Dalila Dalléas Bouzar investigue dans ses œuvres.
Son style métaphorique, à la jonction du réalisme et de l’onirisme, nie le pouvoir d’attraction d’une bénédiction trop aiguë d’un tâtonnement sans limite des variétés et d’un traitement différencié de la lumière.
Du politique à l’authentique, du naturel au mental, son œuvre interroge les pouvoirs de la représentation picturale sur quelques niveaux, plutôt que sur un quelconque penchant expressionniste ou illustratif. Sa fixation sur la peinture des corps et des visages, les siens comme ceux des autres, reflète son désir de penser l’image pour explorer le caractère ou communiquer des liens de maîtrise, qu’il s’agisse d’une société contrôlée par les hommes ou de l’expansionnisme.
Dans l’exposition « territoires de pouvoir », sa série « My life is a Miracle » est une progression d’auto représentations sauvegardées par une couverture.
La couverture reste un article représentant l’état des dames en Algérie, c’est un cadeau de naissance, de mariage. Objet de premier stade, cette couverture est également un objet lié au voyage, au nomadisme, au mouvement. Il devient ici un point d’endurance physique et mentale et offre une forme d’équilibre au voyageur qui se couvre, se protège, se réchauffe.
Les œuvres tissées « Cœur Pur » sont suscitées par la méthode algérienne habituelle du karakou, un tissage à la ficelle d’or sur du velours foncé lié aux spécialités féminines. Les scènes sont motivées sans retenue par des œuvres tissées du Moyen Âge, comme la femme à la licorne. Créature fabuleuse, la licorne est une image de vertu et de pouvoir, et ici elle se transforme en une structure défensive pour une représentation du corps et de la sexualité libre et sans jugement.
L’exposition « territoires de pouvoir » présente quelques œuvres de la série « Dames d’Alger » qui porte sur le sujet orientaliste que l’artiste traîne régulièrement depuis longtemps se trouve la mise en place d’une réflexion sur la représentation physique et mentale des femmes arabes.
Dalila Dalléas Bouzar a toujours été une dessinatrice, mais elle s’est d’abord préparée aux sciences avant de trouver la peinture dans un atelier de Berlin. L’épreuve s’étant avérée extrêmement durable pour elle, elle a choisi les Beaux-arts de Paris pour parfaire cette formation qui est devenue son médium de prédilection.
Son style métaphorique rejette le pouvoir d’un dessin trop immaculé pour un tâtonnement illimité des variétés et un traitement différencié de la lumière.
Son œuvre interroge les pouvoirs de la représentation picturale à quelques niveaux, à l’opposé de toute propension expressionniste ou illustrative, car elle considère la peinture comme une méthode pour protéger, récupérer ou réexaminer l’intégrité.
En 2022, elle est lauréate du prix SAM pour l’art contemporain et met en place une exposition indépendante qui se tiendra au Palais de Tokyo en 2023.
La Galerie Cécile Fakhoury présente un soloshow de Roméo Mivekannin pour la première édition de Paris + par Art Basel
Pour la première édition de PARIS + PAR ART BASEL, la Galerie Cécile Fakhoury présente du 20 au 23 octobre 2022 une exposition indépendante de l’artiste béninois Roméo Mivekannin qui manie l’imperceptible et le dissimulé.
Par des moyens plastiques et calculés, Roméo Mivekannin cherche autant à éviter les liens de maîtrise qui perdurent dans nos représentations agrégées qu’à se réapproprier certains souvenirs pris.
Quelques zones de force d’œuvres uniques seront mises au jour, dans un échange entre une progression de compositions sur ces peintures libres animées par une iconographie européenne et une progression d’œuvres en céramique qui convoquent les spiritualités ouest-africaines.
Les œuvres sur toile libres sont animées par des peintures orientalistes, un imaginaire né en Europe au XIXe siècle, elles sont le cas de généralisations construites par un regard blanc et occidental, entre dédain, rêve et intérêt.
Cette série fait suite aux séries « Modele Noir » et « Barnum », introduites il y a quelque temps dans les espaces d’exposition de la Galerie Cécile Fakhoury d’Abidjan et de Dakar.
Roméo Mivekannin relève le défi de se réapproprier cette iconographie et passe d’une focalisation durable sur un regard cueilli. Le style des toiles présentées en dit long sur l’essentialisme orientaliste, entre l’insatiabilité des variétés, la suggestion, l’idiosyncrasie des tenues et l’extravagance fantasmée des décors.
Roméo Mivekannin reprend ces codes équivalents en y ajoutant, cas par cas, une forme d’incongruité provenant en grande partie de la prise en compte de son autoportrait dans chacune des œuvres, opérant ainsi une rupture dans les rapports de force comme pour dire que l’autre n’est généralement pas seulement écarté et généralisé, il cherche à son tour le voyeur et sollicite par conséquent par son regard un rapport d’équité.
Les œuvres en céramiques introduites à proximité de cette collection constituent également un écart mineur par rapport à la culture visuelle et profonde de l’Afrique de l’Ouest. Ces modèles suivent une ligne spécifique, calculée et de bon goût, fixée sur le noir, que Roméo Mivekannin a développé tout au long de sa série initiale.
Ces structures incompréhensibles, vases clos séduisantes, puisent autant dans les types d’une coutume céramique béninoise que dans la facture contemporaine. Elles ouvrent la perspective sur la production de la faïence africaine en passant en revue sa substance différente, profonde, mystérieuse, mais aussi normale, décorative et liée aux milieux humains, sociaux et politiques.
La Galerie Cécile Fakhoury d’Abidjan présente Roméo Mivekannin et Thibaut Boudjoro-Camus
Du 22 septembre au 22 novembre 2022, la Galerie Cécile Fakhoury d’Abidjan propose un solo show de Romeo Mivekannin pour faire suite à sa découverte lors de la première édition de Paris + par Art Basel.
Introduit dans l’espace primaire de l’exposition pour sa deuxième exposition indépendante à Abidjan, Roméo Mivekannin unira une progression de peintures sur la toile, de céramiques et des installations énormes. On connaît bien l’exploration de l’artiste contemporain qui se penche sur les questions de représentation des noirs dans l’iconographie occidentale, mais ici, il a puisé dans son héritage profond et social béninois pour réaliser une progression d’œuvres nouvelles, de productions de faïence et d’installation à grande échelle.
Quant à Thibaut Boudjoro-Camus, il présentera dans le project space une exposition intitulée « Bonne nouvelle » qui rassemble dans sa composition des enquêtes personnelles et collectives qui prennent pour décor l’histoire de la Côte d’Ivoire.
S’appuyant sur des personnages, des occasions et des articles cruciaux, Thibaut Bouedjoro-Camus commente la toile de fond historique de la Côte d’Ivoire à travers le cristal de sa double culture.
Ainsi, dans l’exposition « Bonne nouvelle » on retrouve une combinaison de références à différents personnages, par exemple Marie Koré, lobbyiste politique et chef de la révolte des femmes à Grand-Bassam en 1949, Louis-Gustave Binger, cadre frontalier français ou William Wade Harris, évangéliste libérien et créateur de l’église Harriste.
À l’instar de ces personnages que Thibaut Bouedjoro-Camus met en relation avec leurs homologues dans ses œuvres, les objets, par exemple, des Djidji Ayokwé semblent canaliser la puissance d’affrontements sur un laps de temps important, et deviennent les sujets d’œuvres parfois proches et loufoques, à la limite du fantastique.