C’est autour du thème « Refuge » que la troisième édition de la biennale de Lagos regroupera ses participants. Ils sont conviés à réfléchir sur des productions visant à solutionner la nébuleuse pandémie de la Covid-19 et ses restrictions, rendant l’accès aux soins difficile pour certains, facteur accentuant les inégalités sociales.
Les problèmes auxquels l’humanité fait face aujourd’hui affectant plus les communautés locales et leurs voisins, c’est en leur sein et avec elle qu’il faut examiner les moyens d’y palier. C’est dans cette logique que s’inscrit cette édition de la biennale de Lagos pour l’année 2021. Le délai limite de soumissions des candidatures est fixé au 30 avril 2021.
La biennale de Lagos est un rendez-vous artistique qui permettra de peaufiner les stratégies nécessaires au renforcement de la vie communautaire, au partage et à la fraternité. C’est pour rester dans cette ligne qu’il est exigé aux participants, des propositions portées par un collectif d’artistes et promoteurs culturels, ou des architectes qui ont axé leur travail sur la reconsidération du principe de l’Etat-nation et de la notion de refuge.
Les diverses créations validées seront enrichies par une documentation à des fins de publication. Elles permettront également de classifier les deux précédentes éditions, qui, pourront faire office d’une amélioration, et seront présentées au public sur le terrain historique de la place Tafawa, qui accueillera l’édition de 2023.
L’édition de cette année 2021 à Lagos a pour ambition de repenser le modèle extraverti de reproduction, d’exposition et d’organisation des biennales en Afrique. Elle projettera les bases d’un cadre de concertation sur les accords politiques et réexaminera le concept de souveraineté et d’appartenance. A cet effet, aucune exigence conventionnelle n’est imposée aux participants afin de mettre cet événement au profit des productions itératives.
La particularité de cette biennale réside dans le fait qu’elle privilégie la réalisation des édifices ou des maquettes à grande échelle pouvant accueillir ou non, diverses formes artistiques.
Les productions à caractère sonores, vidéos, danse et/ performances sont également attendues et il est d’ailleurs recommandé aux candidats de tenir compte de la nature matérielle ou visible de l’exposition.
Les exigences de participation à la troisième édition de la biennale de Lagos
Les candidatures doivent indiquer les noms et biographies de :
- Conservateur (s)
- Artistes
- Commissaire / Sponsor
Un refuge pouvant varier en taille d’un minimum de 50 m2 à un maximum de 500 m2
Les candidatures doivent inclure
- Une note conceptuelle (500 mots maximum)
- Croquis / dessins / rendus 3D / photographies
- Liens Web vers des travaux antérieurs ou un portefeuille de membres de l’équipe.
- et doivent être envoyées UNIQUEMENT à l’adresse mail : opencall@lagosbiennial.org
Le jury tiendra compte de la rigueur conceptuelle qu’imprime l’artiste à la production, sa faisabilité et l’interprétation dans les conditions prévues tout en mettant en avant le concept de « Refuge ».
Les candidatures peuvent être déposées par les ambassades, les conservateurs, les collectifs d’artistes (États imaginés), les musées nationaux, les conseils nationaux des arts, les conseils artistiques.
Le jury de la troisième édition de la biennale de Lagos ou « Refuge »
Ce jury sera composé de Kathryn Weir, N’Goné Fall et Kunlé Adeyemi, trois grandes figures de différentes spécialités. Ils examineront ensemble les candidatures pour décider de la sélection de cette troisième édition.
Les candidatures retenues seront rendues publiques en juillet 2021.
Kathryn Weir
Directrice artistique du musée d’art contemporain Madre Donnaregina à Naples, la britano-australienne Kathryn Weir est conservatrice et écrivaine résidant à Paris. Membre du jury pour la sélection des productions artistiques de la biennale de Lagos, l’ex directrice des programmes pluridisciplinaires au Centre Pompidou, fait des analyses critiques sur la technologie, la race, la classe, le genre et l’environnement politique qui favorise l’émergence d’une exposition.
L’initiatrice de la plateforme de pratiques artistiques fondées sur l’engagement social et collaboratives est invitée à poser son regard critique sur les propositions des candidats à cette biennale.
Habituée aux vocabulaires critiques à travers des histoires et des géographies reconfigurées, Kathryn Weir lance au Centre Pompidou en 2017, le festival annuel « MOVE : performance, danse, image en mouvement ».
Fort de ses expériences, l’ancienne directrice de la Cinémathèque australienne et conservatrice en chef de l’art international à la Queensland Art Gallery of Modern Art (QAGOMA), va avec ses paires juger de la qualité, la pertinence et la faisabilité des propositions des candidatures enregistrées.
Dans ce genre d’exercice, Kathryn Weir n’est pas à sa première expérience. Elle a été parmi les conservateurs des 5eme, 6eme et 7eme Triennales d’art contemporain d’Asie-Pacifique. Son parcourt en dit long sur sa présence dans ce jury.
N’Goné Fall
Professeure adjointe pour le programme de maîtrise des industries culturelles de l’Université Senghor d’Alexandrie de 2007 à 2011, N’Goné Fall est diplômée de l’École Spéciale d’Architecture de Paris.
Commissaire, éditeur, consultant culturel et universitaire sénégalaise, N’Goné Fall fit la connaissance du critique d’art Jean-Loup Pivin en 1992, puis devient en 1994, la directrice éditoriale de la Revue Noire à vocation africaine, poste qu’elle occupa jusqu’en 2001. Auteure de Anthologie de l’art africain du XXème siècle, un ouvrage traduit du français à l’anglais sous le titre « Une anthologie de l’art africain », elle a été plusieurs fois, consultante auprès de plusieurs gouvernements sur les questions de politique culturelle.
N’Goné Fall a organisé des expositions un peu partout dans le monde et est aujourd’hui la commissaire générale de « Saison Africa 2020 », une initiative visant à voir le monde d’un point de vue africain. Elle est attendue à la biennale de Lagos en qualité de membre du jury pour la sélection des meilleures propositions soumises.
Kunlé Adeyemi
Architecte-designer et chercheur en développement, Kunlé Adeyemi a occupé plusieurs postes universitaires dans de nombreuses institutions réputées. Il a également collaboré avec Rem Koolhaas pendant environ 9 ans.
Fondateur du cabinet dénommé NLÉ, spécialisé dans l’architecture, le design et l’urbanisme, il a dirigé la conception et le développement d’importants projets dont la tour de la Bourse de Shenzhen en Chine, la Bibliothèque nationale du Qatar et le siège de la Qatar Foundation à Doha…
Lauréat en 2016, du prix du Lion d’argent à l’occasion de la 15e exposition internationale d’architecture à la biennale di Venezia, il est désigné parmi les super-groupes d’influenceurs africains pour le développement (AI4D) du PNUD. Il a été en position de juré de par sa capacité à distinguer de nombreux talents de l’industrie, notamment le prix international RIBA, les prix AIA, le jury de la Biennale de Venise et le programme Rolex Mentor.
Critique de design Aga Khan en architecture 2017 à la Harvard University Graduate School of Design, avec N’Goné Fall et Kathryn Weir, il est appelé à apprécier les propositions des candidatures et juger de leur faisabilité dans le contexte de ‘’Refuge’’ que propose la troisième édition de la biennale de Lagos.