Faire intervenir les cadres de l’histoire de l’art et leur conférer un nouveau symbolisme est l’une des raisons d’être de l’art. Cette démarche qu’apporte l’artiste contemporaine Ja’Tovia Gary dans son exposition « The Giverny Suite » au ZOLLAMTMMK de Frankfurt am Main jusqu’au 31 août 2021.
Ja’Tovia Gary remet en cause l’image dans un contexte où elle suscite constamment l’émanation d’un point de vue, d’une perspective et d’un présent particulier.
Dans son œuvre « The Giverny Suite », l’artiste Ja’Tovia Gary montre à quel point les images influencent, mais aussi la façon dont nous les voyons et leurs impacts philosophiques.
Entre paysages notoires et contre le fondement de ce développement total de la nature, elle use du corps de la femme noire pour donner l’impression d’être assuré par le regard exotique habituel.
Cependant, si l’on tient compte de la structure de force manifestement déréglée, la figure de la négresse dans son film prend une position transgressive. Dans les entretiens, l’inéluctable faiblesse est tout aussi importante que le sentiment solide et chaleureux d’appartenance des femmes et jeunes filles noires.
Entre des images d’émancipation – par exemple Nina Simone lors de son spectacle à Montreux ou du militant des Black Panthers Fred Hampton – se mêlent les images de Joséphine Baker en oiseau confiné, les plans des frappes de drones effectuées en Afghanistan sous le mandat de Barack Obama avec les successions de films que Diamond Reynolds a pris avec son téléphone après le tir mortel de son complice Philando Castile lors d’un contrôle de police.
Ces nombreuses images semblent converger vers la question posée par Joseline Hernandez : « Puis-je vivre ? Est-ce que je peux vivre ? Can I fucking live ? »
L’exposition « The Giverny Suite » est ouverte jusqu’au 31 août 2021 au ZOLLAMTMMK de Frankfurt am Main dans le cadre de la Triennale de la photographie RAY 2021.