La galerie Christophe Person a le plaisir de vous présenter « Afroglitch », une exposition collective riche en couleur et en innovation artistique. Elle réunit les œuvres immersives et pleines de vie des artistes contemporains Jourdan Tchoffo du Cameroun, Raymond Tsham de la RDC et John-Baptist Sekubulwa de l’Ouganda. Jusqu’au 14 octobre 2023, l’espace d’art contemporain de Paris laisse libre cours à l’expression du talent de ses artistes contemporains.
Le mot « glitch » qui compose une partie du titre de l’exposition est un terme anglais d’origine yiddish qui signifie littéralement une « zone glissante ». Dans le contexte actuel, il s’agit d’une expression répandue dans le domaine du numérique et fréquemment utilisée pour interpréter une erreur dans un système structuré telle que la défaillance brève d’un ordinateur. Comparable à un bug du système informatique, la survenue d’une telle anomalie donne lieu à un déroulé d’actions autonomes réalisées par l’ordinateur. Ce bug bien qu’inattendue se manifeste par un visuel aléatoire comprenant des images aux couleurs discordantes et agressives qui défile sur l’écran souvent accompagné d’un son aigu.
Pour revenir au thème précis de l’exposition « Afroglitch« , l’intitulé sonne comme une métaphore pour aborder l’impact déstabilisant de la création artistique qui joue à surprendre les attentes tenues dans le domaine de l’art. Cette remarque est principalement tournée vers les artistes africains qui grâce à un imaginaire déridé ont eu un effet de Glitch sur l’écosystème de l’art occidental contemporain. L’exposition « Afroglitch » est un hommage à ces bugs numériques où les artistes visuels notamment Jordan Tchoffo , Raymond Tsham et John-Baptist Sekubulwa se rapportent pour court-circuiter avec ingéniosité les normes du système artistique contemporain.
L’exposition « Afroglitch » présenter à l’espace d’art français représente donc une occasion pour le trio d’artistes d’effectuer une approche artistique disruptive dans le jeu global de l’univers de l’art. Le pari est d’ailleurs remporté avec une explosion de couleurs et de techniques offrant un aperçu visuel saisissant. Les artistes surprennent le public avec l’usage d’une palette de couleurs diversifiées combinant des tons pastel et des traits joyeux afin d’insuffler toute la tendresse et la douceur qui émanent des réalités africaines. À partir de cette vision nouvelle, ils projettent des images qui perturbent les visions stéréotypées qui associent l’Afrique aux réalités tristes et violentes où un phénomène tel que le glitch était incertain.
Jourdan Tchoffo
Artiste plasticien né en 1994 à Bafoussam au Cameroun, Jourdan Tchoffo Kuete fait partie de la génération montante d’artistes africains soucieux du portrait noir et du réalisme social. Dans sa pratique artistique unique, il mélange avec esthétique l’héritage de la photographie noir et blanc africaine moderne défendue par les pionniers de l’histoire africaine notamment James Barnor, Seydou Keïta, Philippe Koudjina, entre autres.
À travers de toiles minutieusement colorisées inspirées de l’architecture coloniale africaine et de l’Americana classique, ses portraits transmettent un sentiment de nostalgie, au cœur de son message artistique. Il met en avant l’importance des valeurs familiales aujourd’hui fragilisées et présente l’éducation comme l’engrenage indispensable pour une société meilleure. Jourdan Tchoffo Kuete adopte un processus de création artistique hybride où il s’inspire de plusieurs éléments tels que le pop-art ou le grand cycle chinois des années 1970 du peintre islandais Errö. Quelques fois, les œuvres de l’artiste semblent s’engager dans un dialogue contemporain avec les créations composites de la star nigériane Nijdeka Akuyili Crosby, ou encore avec les scènes d’intérieur de l’artiste ougandais Ian Mwesiga.
Raymond Tsham
Artiste dessinateur de talent, Ryamond Tsham éblouit le public avec ses œuvres réalisées à partir d’un stylo à bille. Né en 1963 à Lubunz, dans le Kasaï Oriental en RDC, c’est avec un simple bic de couleur noire que l’artiste contemporain effectue des desseins sur papier canson, des masques et des statuettes du Congo et d’autres contrées. Vingt ans plus tard, il introduit progressivement dans sa pratique artistique des couleurs. Les crayons de couleur, les aquarelles viennent alors embellir les fonds de ces réalisations et souligne l’aperçu visuel de certains de ces personnages. Ryamond Tsham s’adonne également à la peinture et dévoile des tableaux empreints d’audace et de récits. Toutefois, son domaine de prédilection demeure le dessin et l’hommage à la statuaire africaine. Il célèbre avec raffinement le passé à l’aide du contemporain offrant ainsi un caractère unique à ses créations.
John-Baptist Sekubulwa
L’artiste ougandais dans sa pratique artistique se concentre sur le développement d’un lexique visuel symbolique. Artiste-peintre expérimenté, John-Baptist Sekubulwa utilise son art pour critiquer et débattre des questions abordant les injustices sociopolitiques à l’échelle mondiale. À travers un humour mordant, sa pratique artistique traite de nombreuses questions touchant aux problématiques sociétales, dont les liens avec le passé colonial. Devant l’ironie de ses œuvres, se cache un véritable sujet de dialogue auquel le public est invité à participer.