L’exposition « A Dialogue with Objects » de Magdalene Odundo entame son dernier mois au Gardiner Museum. Présenter jusqu’au 21 avril 2024, cette présentation artistique exclusive a permis au public de découvrir les œuvres inédites de la renommée céramiste kenyane-britannique. Première exposition de Magdalene Odundo au Canada et la plus grande présentation nord-américaine jamais réalisée en son honneur, « A Dialogue with Objects » est une ode grandiose mettant en lumière le travail exceptionnel de cette potière-céramiste de renom.
Née en 1950, Magdalene Odundo a obtenu son diplôme en graphisme au Kenya avant de s’installer définitivement au Royaume-Uni, où elle a obtenu en 1976 son diplôme en céramique, photographie et gravure de l’Université des Arts Créatifs de Farnham. Au cours des années 1980, sa passion pour la céramique s’est révélée, un art traditionnel et raffiné qu’elle maîtrise avec une expertise et une habileté remarquables. L’exposition « A Dialogue with Objects » met en lumière la pertinence et la profondeur de sa pratique artistique à travers des vases sculpturaux délicats qui captivent le regard des visiteurs par l’esthétique des œuvres et le savoir-faire évident de l’artiste.
Plus de 20 œuvres couvrant la carrière de Magdalene Odundo investissent l’espace du musée, comprenant de nouvelles pièces directement issues de son atelier, d’autres de la collection permanente du Gardiner Museum, ainsi que des objets prêtés par d’importants musées et collections privées de Toronto. Cette exposition intervient quatre ans après sa grande exposition « The Journey of Things » au Hepworth Wakefield au Royaume-Uni. À l’instar de la célèbre présentation britannique , cette exposition présentée au Gardiner Museum mettra en valeur le travail de Magdalene Odundo avec des objets contextuels issus de l’art et de l’archéologie, offrant un aperçu de ses influences mondiales.
Pendant ses années d’études en Angleterre, l’artiste kényane-britannique a exploré les musées britanniques où elle a découvert des œuvres remarquables pour la première fois. Malgré le fait que ces œuvres aient été créées pour affirmer le pouvoir et l’autorité coloniales, elle a su exploiter ces collections en tant qu’artiste, femme et potière originaire du Sud, établissant des liens entre ces objets et le monde qu’elle a connu en grandissant au Kenya.
Engageant ainsi une conversation artistique immersive, les œuvres provenant de diverses régions géographiques, époques et médiums entrent en dialogue, mettant en relation le travail de la céramiste avec des objets anciens et symboliques tels qu’une figurine en marbre des Cyclades, un tablier Ndebele d’Afrique du Sud et une peinture de l’artiste trinidadien-canadien Denyse Thomasos. Ces échanges artistiques transcendent le temps et les cultures, illustrant un travail transculturel qui ne relève ni du colonialisme ni de l’exploitation, tout en remettant en question le rôle des collections muséales d’objets historiques et les hiérarchies de l’art occidental.
L’originalité des œuvres de Magdalene Odundo réside dans son processus de création entièrement manuel, sublimé par des finitions à la fois lisses et éclatantes. Les céramiques de cette artiste kényane-britannique représentent une fusion improbable de techniques traditionnelles de diverses cultures mondiales, dont le rendu exceptionnel est le fruit du talent inégalé de Magdalene Odundo. Elle consacre des mois à travailler sur un seul récipient, lentement et avec précision, investissant des années d’expérimentation et de maîtrise technique dans chacune de ses pièces.
Aujourd’hui sa pratique de l’art céramique et potier dépasse les frontières, valant à ses œuvres de se retrouver dans les plus grandes collections du monde, notamment le Metropolitan Museum of Art, le Brooklyn Museum, le National Museum of African Art, le British Museum, le Victoria & Albert Museum, le Gardiner Museum, entre autres. Une renommée qui fait la fierté et le bonheur de Magdalene Odundo qui affirme : « J’ai toujours espéré être invité à faire une exposition au Canada, et l’avoir au Musée Gardiner est très spécial pour moi, d’autant plus que l’une de mes pièces préférées sortant de mon atelier fait partie de leur collection« .
L’exposition est accompagnée d’un catalogue richement illustré avec des essais de Dr. Sequoia Miller, conservatrice en chef et directrice adjointe du Gardiner Museum, de Dr. Elizabeth Harney, de Dr. Nehal El Hadi et de Dr. Barbara Thompson, avec une préface de Sue Jefferies, ancienne conservatrice de la céramique moderne et contemporaine au Gardiner Museum. Pour offrir une expérience encore plus immersive aux visiteurs, des événements spéciaux sont prévus tout au long de l’exposition.
Le 3 avril dernier, des artistes multidisciplinaires ont offert des interprétations poétiques inspirées des thèmes, des récits et des émotions évoqués par les céramiques de Magdalene Odundo, établissant un dialogue entre l’art visuel et la parole. Parmi les intervenants figuraient le poète, producteur de théâtre et dramaturge primé Luke Reece, l’écrivain et compositeur Martin Gomes, Shakkoi alias Need Some Koi, un talentueux artiste, et l’artiste multidisciplinaire Tracey Kayy.
Dans l’après midi du 13 avril à été prévue le Slow Art Day, un moment exclusivement dédié à une activité guidée et engageante autour des œuvres de Magdalene Odundo dans « A Dialogue with Objects ». L’objectif de cet évènement : aider davantage de personnes à découvrir la joie de regarder et d’aimer l’art.
Enfin, pour clôturer cette série d’événements associés à l’exposition, un salon de discussion animé par Dr. Elizabeth Harney et Dr. Nehal El-Hadi est prévu pour le 18 avril. Rejoignez les contributeurs du livre pour une discussion et une visite guidée de l’exposition, permettant aux visiteurs de découvrir le parcours artistique de Magdalene Odundo et son influence dans le domaine de la céramique contemporaine.