Malala Andrialavidrazana vit et travaille à Paris. Dans ses créations fait du voyage et des expériences une méthode d’examen durable.
Depuis le début des années 1990, Malala Andrialavidrazana mène un examen anthropologique lié aux cérémonies et à la mémoire. Elle étudie les typologies des espaces de service funéraires malgaches.
L’ingénierie est une partie essentielle de sa préparation visuelle et théorique. Le territoire, dans l’ensemble de ses structures, décrypte certainement le fonctionnement d’un individu, d’une famille, d’un public.
Les œuvres de Malala Andrialavidrazana produisent des développements entre l’individu et le système. À travers la photographie, son médium de prédilection, elle dessine un rapport plastique au monde qu’elle tente d’identifier et d’appréhender par l’expérience.
En 2011, elle a fourni la série « Ny Any Aminay » à Madagascar et a été invitée à entrer dans les maisons de différentes familles pour mettre en images la proximité et la pudeur de leurs intérieurs.
Elle en donne le sens en disant qu’une fois avec certitude, les Tananariviens se retrouvent avec l’attente que l’on cesse de les prendre pour ce qu’ils sont : un non extérieur à leur propre région. Venez plus près, disent-ils. Alors, ils se font connaître par leur mode de vie et les articles qui les englobent, vieux, libres, cogneurs, programmés ou pacifiques. Continuellement heureux et nobles.
Malala Andrialavidrazana photographie des pans de corps, tournées, en quelque sorte arrangées, des objets, des matières, des couleurs. Longtemps, elle étend son exploration à toute la région de l’océan Indien. Ce qui la pousse à retrouver les foyers des familles indiennes, réunionnaises et sud-africaines.
Loin des buzzwords fascisants fantasmés par l’Occident, Malala Andrialavidrazana fabrique une représentation humble et humaniste d’une région topographique avec laquelle elle partage son propre lot d’expériences.
En 2015, elle s’est lancée dans une autre série d’œuvres, intitulée « Figures », des photomontages dans lesquels sont énoncés des prélèvements de divers rapports et chroniques : cartographies, cartes postales, billets de banque, couvertures de collection, timbres, bannières, images de livres scientifiques, historiques ou ethnologiques ordinaires et actuels.
Malala Andrialavidrazana expose des collections visuelles où s’entrecroisent des réflexions sur les notions de recherche, de région, d’expérience, d’exotisme, de patriotisme, d’hybridation sociale, mais aussi d’histoire et de stabilité.
Ces œuvres, coordonnées sous forme de chartes individuelles et collectives, témoignent d’une manière délicate et fondamentale d’aborder le déracinement, la révélation et la compréhension d’une région, d’une culture et, plus largement, de l’expérience humaine.
Avec des illustrations des années 1950-1970 et des couleurs datées qui témoignent d’une volonté de mettre en images une reconstitution de l’histoire qui ne soit pas uniquement composée à partir d’une perspective occidentale.
De l’Antiquité à la période avancée, les photomontages articulent sur un même plan les différents développements : leurs qualités, leurs débauches, leurs obligations et leurs blessures.
Le travail de Malala Andrialavidrazana est le résultat d’une recherche approfondie qui vise à mettre fin aux histoires forcées et implicites en promouvant des images fondamentales et utiles.