Artiste égyptienne, Amal Kenawy s’est concentrée au Caire, à l’Institut du Cinéma de l’Académie des Arts, puis à l’École des Beaux-Arts en 1999.
Amal Kenawy communique ses pensées à travers des figures, des mouvements vidéo, des dessins, des installations ou des performances et traite de sujets tels que la mémoire, les rêves, la détention ou le passage, avec un ver brutal tissé d’images, qui unit les énergies contraires pour ruiner nos suppositions.
Ses œuvres les plus mémorables ont été réalisées avec son frère, Abdel Ghani Kenawy, entre 1997 et 2002 : il s’agit essentiellement de sculptures et d’installations, issus de structures ou de plans constructivistes, et dont les structures incluent véritablement le spectateur.
Ces œuvres jouent sur la différenciation entre le flou du métal et le clair-obscur des voiles.
À partir de 2002, elle a marqué ses œuvres seules, de temps en temps avec une vidéo jointe à une performance, qui convoquent la question du mariage contraint.
En relation avec un papillon pris dans un réseau, vêtu d’une robe blanche, une femme tisse des perles et des garnitures sur un cœur de chair, tandis que l’artiste duplique le signal sur un modèle grandeur nature acéphale placé devant l’écran.
Son film animé « The Purple Artificial Forest » reprend cet étrange mélange en mêlant différents thèmes récurrents dans son œuvre : figures d’insectes, organes découpés, liquide violet évoquant le sang.
Dans l’installation, vidéo « Booby Trapped Heaven« , l’horaire moucheté d’un petit avion est posé sur l’arrière d’une dame immobile, confrontant une scène qui paraît comme une aventure ferroviaire. Répétant l’aspiration de nombreux Africains à se déplacer, cette vidéo communique en outre la possibilité de répression, celle d’un foyer angoissé qui est peut-être, dans tous les cas, déjà avoué en soi.
Riche et mutable, le travail d’Amal Kenawy cadre la faiblesse des créatures, sur la ligne entre rêve et réalité, vers et brutalité.
Amal Kenawy s’est éteinte à 38 ans d’une leucémie.