L’exposition « Yesterday Was a Terrible Day », la monographie principale donnée à la pratique vidéo de l’artiste Mounir Fatmi sur une proposition de Madeleine Filippi est ouverte jusqu’au 02 juillet 2022 au CASA CONTI – ANGE LECCIA située en Corse.
À travers le cristal de l’exil, l’exposition « Yesterday Was a Terrible Day » propose de retrouver ou de redécouvrir la méthodologie de Mounir Fatmi tout en répétant la toile de fond historique de la Corse. Chaque vidéo présentée s’expose comme des bribes de souvenirs. Souvenirs de quoi ? De qui ? De cette seconde où tout se renverse ; où l’on s’éloigne ; où l’on transmet la lourdeur de ce nom horrible d’être l’Autre : l’exil ; où ” hier ” prend un goût désagréable.
D’une œuvre à l’autre, on retrouve le récit de l’exil, de Mohammed V, aux jeunes issus de la migration dans les banlieues du monde occidental, en passant par Mehdi Ben Barka et Salman Rushdie. Les œuvres se réverbèrent les unes les autres comme autant de suites mémétiques surgissant sur la couche externe de la mémoire.
La figure de l’exilé, qui se multiplie dans de nombreuses pratiques en cours, et souvent de façon modélisée, par la présence d’objets significatifs, en exemple la couverture, les chaussures, les sacs, les bateaux, et ainsi de suite, apparaît ainsi dans le travail vidéo de l’artiste, mais de façon plus discrète.
Il ne s’agit pas pour lui d’un discours politique sur le sujet, mais d’une réflexion représentative de l’esprit de l’exilé, car l’exposition « Yesterday Was a Terrible Day » révèle comment l’idée d’exil apporte la mémoire et la signification de la dernière option dans la fondation d’un cours de force important.
Considérée comme un poème pour l’exil, dans lequel Mounir Fatmi fait ressortir l’excursion vers la connaissance du banni, il accueille le spectateur dans une promenade autour de l’expérience jungienne de l’individuation, qui voit l’exil actuellement non pas comme une condition, mais comme une étape vers demain.
Mounir Fatmi
Mounir Fatmi est né au Maroc. Ses œuvres sont reconnues mondialement depuis le milieu des années 2000.
Son travail sur les médias interactifs associe l’installation, la vidéo, la sculpture, le dessin, la peinture et l’écriture. Étant toujours à la jonction des sociétés occidentales et orientales, il favorise une méthodologie basique et de bon goût qui s’oppose aux doctrines politiques, strictes ou sociales. Au-delà des représentations et des codes établis, il questionne le monde contemporain en mettant en scène ses ambiguïtés et ses interrogations, sa méchanceté et ses paradoxes.
Son travail, qui apparaît comme une formidable organisation, traverse différents champs d’information, de la science au raisonnement, de l’innovation aux questions politiques. Une démarche pour nous inviter à parcourir le monde entre ses lignes, à traquer les différents points de vue, en refusant de se laisser étourdir par les conventions.
Son travail a été présenté lors de diverses expositions allant du Migros Museum für Gegenarskunst de Zurich, au Musée Picasso, la guerre et la paix, Vallauris, au FRAC Alsace, Sélestat, au centre d’art contemporain le Parvis, à la Fondazione Collegio San Carlo, au Centre Georges Pompidou, Brooklyn Museum, Museum Kunst Palast, Mori Art Museum, Moscow Museum of modern art ainsi qu’à la Hayward Gallery de Londres.
Il a reçu plusieurs prix dont le Uriöt prize, le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de Dakar, le prix de la Biennale du Caire ainsi que le Silver Plane Prize de la Biennale de l’Altai à Moscou.