Cette deuxième édition « Yango II – Biennale de Kinshasa : Tokozela lobi te » se déroulera dans différents lieux à Kinshasa, en République démocratique du Congo jusqu’au 14 août 2022 sous le fait que tout commence par l’affirmation sans équivoque que personne n’attendra demain avec son engagement phénoménal de fantaisie qui n’arrivera jamais.
À Kinshasa, depuis l’indépendance, une scène artistique extrême, dynamique et fluctuante répond à l’appel du présent. La ville réverbère avec ses mille réverbérations. Performers, artistes visuels et auteurs, n’ont pas peur des prêteurs sur gages, des marchands de sommeil et des différents théoriciens du narcissisme singulier.
Les créatifs découvrent des univers où s’éclairent des vies criardes et infinitésimales. Ils fabriquent leurs propres espaces de rencontre et de discussion ; ils mettent des ressources dans leurs relations avec les rencontres ou les minent ; ils assemblent leurs organisations ; ils évitent les slogans. Ils ajoutent à la composition d’un passé rempli de terres où la sauvagerie s’est répandu, à travers la servitude, le néo-expansionnisme et le post- impérialisme, un ensemble d’expériences qui racontent également la révolte contre ces maux.
Yango II est la deuxième édition de la biennale d’art contemporain créée en 2014 par l’artiste Kiripi Katembo.
Jouant avec les ambiguïtés que recèle la possibilité d’un art contemporain, cette biennale défend une majorité de beaux-arts, leurs conceptions polyphoniques, leurs transformations et leurs écologies lumineuses.
Les formes expriment des pouvoirs, les pouvoirs étendent les structures. Les figures, renversées, deviennent des occasions ; les influences deviennent des impacts. Cette interaction d’enlèvements et de transformations reflète les différentes voies empruntées par les expressions artistiques elles-mêmes.
La version Yango II dépasse le caractère unilatéral d’une exposition. Elle est diffractée, pour défendre la possibilité d’une foire d’art processuelle, qui bouge les formes, et qui est équipée pour se défendre en tant que pouvoir social.
Elle s’aventure d’une ville à l’autre, couvrant des destinations où les rêves affluent. Ces imaginaires sont diurnes : ils requièrent notre perspicacité, au lieu d’offrir des garanties. Ils reconfigurent un monde parfait, substantiel et immuable, formé dans l’état actuel.
Tout travail artistique implique une ouverture. Ouvrir quelque chose, c’est paraître accessible aux facultés. L’art a mis à nu et reflète notre condition à nu : celle de la précarité quotidienne, mais en plus en partant d’une composition pour aller vers la suivante, vers l’inouï, l’imprévu, vers ce qui nous mêle.
Au moment où nous en venons à revendiquer chaque sentiment d’ouverture, nous établissons partout des associations indirectes entre le travail, les questions législatives et les scènes sociales. Les éléments profonds qui relient ces développements sont distingués et fortifiés. Nous réparons et faisons la robustesse d’un monde qui nous invite et nous soutient, même avec toutes les obstructions qui limitent la vie.
En garantissant Kinshasa comme un centre de la scène planétaire de l’art, Yango II mélange la circonstance kinoise, congolaise pour résonner, et raisonner, avec d’autres circonstances contemporaines. Cette édition consolide les histoires indociles : celles de l’art, de la pensée, du Congo et des scènes environnantes.
Depuis Kinshasa, ville de terre, de continent et de fleuve rapide, qui coule vers l’océan et arrive sur différentes rives, Yango II rendra compte de diverses approches artistique, pour recueillir et inspirer de nouvelles voix, de nouveaux récits qui bouleversent les assurances, une source d’inspiration qui proposera une solidarité et une signification de développement, s’enroulant autour de connexions à différents endroits de la planète, à d’autres tropismes merveilleux, produisant des fortitudes croisées.
« Yango !« , une interjection très répandue dans les discussions de Kinshasa, se transforme en une allure : habitez le présent. Imposez-lui vos valeurs les plus chères. Construisez la ville, celle qui invite à toutes les congrégations, toutes les relations, toutes les errances. L’endroit pour les visionnaires tourmentés par le soleil, qui refusent de se reposer.