Au cours de ce mois de juin 2020, Paris a accueilli plusieurs gros événements mettant en avant les œuvres d’artistes du continent noir. Parmi les plus marquants, la vente aux enchères d’art africain qui s’est tenue ce 24 juin dans les locaux de la maison Piasa a cristallisé l’intérêt des passionnés. Malgré le contexte difficile lié à la pandémie du coronavirus, cette nouvelle édition a en effet été un véritable succès, avec un nouveau record de ventes au profit des artistes visuels du continent.
Plus d’1,5 Million d’euro de recettes
Comme nous l’avions annoncé dans un précédent article, la maison Piasa a fait le choix de miser à nouveau sur la richesse culturelle africaine pour réunir les amateurs d’art de toute la planète. Alors que la Covid-19 fait rage et soulève de nombreuses interrogations, la maison de vente aux enchères parisienne a réuni des œuvres de tout le continent.
Sur la liste des artistes, figuraient ainsi de grands noms comme Chéri Samba, Dominique Zinpkè, Malick Sidibé, Oluwole Olofemi, Omar Ba ou encore Slimen El Kamel, pour ne citer qu’eux. Au total, 172 lots étaient mis en vente. Ils se sont arrachés comme de petits pains. Résultat des courses : 1 545 330 €, hors frais. La maison de vente aux enchères parisienne enregistre ainsi un nouveau record pour ce qui est de la vente d’œuvres d’art africain, après celui de 1,4 million € réalisé lors de la vente de Novembre 2019.
Focus sur le lot 107, le plus cher de cette vente aux enchères
Pour cette vente, l’art sud-africain était tout particulièrement à l’honneur. Grâce à une collaboration avec diverses maisons sud-africaines, comme Aspire Art Auctions et la Goodman Gallery, la maison Piasa a mis en avant plusieurs œuvres produites par des artistes de ce pays qui connait une véritable effervescence culturelle ces dernières années.
Et c’est d’ailleurs parmi ces œuvres que figure la plus chère de cette vente aux enchères d’art africain. Il s’agit du lot 107, du peintre sud-africain William Kentridge. Estimé entre 190 000 € et 250 000 €, il a finalement été cédé pour la bagatelle de 232 200 €. Intitulée Johannesburg, 2e plus grande ville après Paris (Soho Eating), l’œuvre a été réalisée en 1989, en pleine période d’apartheid, alors que le pays connaissait de profondes mutations.
L’artiste la décrit comme un symbole de la cupidité inconsciente des hommes au pouvoir. Associé au premier des dix films Soho Eckstein, Ie dessin avait déjà été exposé dans diverses galeries à Bruxelles, Washington, Chicago, New York, Los Angeles ou encore Munich. Une belle opération donc pour William Kentridge, artiste multi-casquettes, sculpteur, graphiste, musicien, cinéaste, mais aussi metteur en scène pour le théâtre et pour l’opéra.