Les portes de la Bag Factory Artists’ Studios s’ouvrent avec enthousiasme pour accueillir « iVum Vum », une exposition solo de l’éminente Lebogang Mogul Mabusela. Jusqu’au 14 juin, cette artiste sud-africaine, également connue sous le pseudonyme de Monotypebabe, dévoile une présentation artistique captivante, tissant les récits de l’histoire et de la culture automobile en Afrique du Sud. À travers ses gravures et dessins monotypes, Lebogang Mogul Mabusela dévoile les dominations et les dogmes enracinés dans la culture masculine noire, explorant leur impact sur la société sud-africaine contemporaine.
Originaire de Mabopane et résidant actuellement à Pretoria, l’artiste sud-africaine Lebogang Mogul Mabusela, surnommée Zinequeen et Monotypebabe, se consacre à l’expression artistique de la réalité quotidienne de sa terre natale. Diplômée en beaux-arts de la prestigieuse Wits School of Arts en 2019, où elle s’est vue décerner le Standard Bank Fine Arts Prize, l’exposition « iVum Vum » met en lumière les créations de sa série en cours, intitulée « Johannesburg Words », en hommage à une œuvre gravée de Robert Hodgins portant le même nom. À travers cette collection, l’artiste saisit brillamment l’effervescence vibrante de la métropole tout en critiquant subtilement l’élitisme latent de ses habitants. Une approche perspicace qui dénonce l’injustice du misogynoire au sein de la communauté noire masculine.
Capturant avec une délicatesse singulière les scènes ordinaires du pays, l’œuvre de Lebogang Mogul Mabusela met en lumière les interactions quotidiennes des femmes noires avec les hommes citadins, illustrant les échanges linguistiques fréquents qui jalonnent ces rencontres. Elle souligne avec une ironie subtile la nature de ses créations : « contredit la réalité de la navigation dans le misogynoire ; un espace dangereux rempli d’obstacles, de barrages sexistes et de nids-de-poule patriarcaux». Lebogang Mogul Mabusela redirige le regard masculin vers lui-même, exposant sa persistance et sa nature insidieusement modeste.
Dans sa démarche artistique, cette créatrice contemporaine met en lumière cette perspective machiste, plaçant les hommes au centre à travers des portraits associés à du texte. Les œuvres de Lebogang Mogul Mabusela incarnent pleinement les défis ardus auxquels les femmes noires sont constamment confrontées, révélant les mécanismes et le langage singulièrement local utilisé par les hommes pour désarmer les femmes.
Pour accentuer la textualité des portraits et le rôle d’oratrice de Lebogang Mogul Mabusela, les œuvres sont soigneusement exposées sur des étagères. Ces scènes minutieusement peintes par l’artiste capturent des instants si banals et récurrents qu’elles permettent au spectateur de s’immerger dans le récit, tandis que les portraits, tels des miroirs, invitent à une introspection et une réflexion profonde.
L’artiste sud-africaine poursuit son exploration de la masculinité à travers de nouvelles œuvres exposées lors de l’exposition « iVum Vum« . Cette série inédite met en lumière la relation entre les hommes et leurs voitures dans le contexte de la séduction monotone. Le titre de l’exposition, inspiré d’une chanson de l’artiste de Kwaito Brown Dash, évoque l’histoire de séduction où une femme est invitée au cinéma dans la voiture de Brown Dash.
À travers « iVum Vum« , l’artiste utilise des termes affectueux présents dans ses œuvres pour personnaliser les voitures aimées par les hommes, les transformant en figure féminine séduisante. Cette exposition explore comment cette personnification des voitures renforce une culture où les femmes sont souvent réduites à des objets. En mettant en avant la BMW E30 325is 1992 de couleur vert paon, également appelée « Gusheshe » et emblème de la culture automobile sud-africaine et de la course automobile, l’artiste invite les spectateurs à réfléchir sur la frontière entre la culture populaire et la responsabilité individuelle.
L’exposition « iVum Vum » propose une critique profonde des rôles de genre au sein de l’Afrique du Sud contemporaine et au-delà, ainsi que de la manière dont ses acteurs se conforment aux expressions dominantes de la masculinité. En questionnant qui est autorisé à occuper la pole position et qui est relégué en dernière place dans le domaine de la culture automobile et de la culture en général, l’artiste soulève des questions importantes sur la société et ses normes.
À travers cette exploration artistique, « iVum Vum » invite à une réflexion sur la construction sociale des genres, sur les dynamiques de pouvoir et sur la manière dont elles se manifestent dans notre quotidien. En remettant en question ces normes préétablies et en mettant en lumière les implications de ces constructions sociales, l’exposition offre une prise de conscience sur les enjeux entourant la masculinité et la culture contemporaine.