October Gallery de Londres présente une exposition indépendante de nouvelles œuvres de l’artiste Sokari Douglas Camp CBE qui étudient le déguisement de « Jonkonnu » à la fois dans son contexte caribéen et dans celui plus large de la diaspora africaine jusqu’au 23 juillet 2022.
L’exposition « Jonkonnu Masquerade » s’inscrira dans le prolongement de l’énorme sculpture « Europe Supported by Africa and America », présentée au V&A en complément de l’exposition « Africa Fashion », qui a ouvert le 2 juillet 2022.
Deux autres de ses impressionnantes sculptures, toujours en lien avec « Jonkonnu », feront également partie de la Kensington and Chelsea Art Week.
Alors qu’il explorait les débuts du carnaval de « Notting Hill » pendant le lockdown de la pandémie, Sokari Douglas Camp CBE a été fasciné par une série de lithographies ombrées d’Isaac Mendes Belisario, représentant des fêtards de « Jonkonnu » en Jamaïque à la fin des années 1830.
La fête de Jonkonnu a été créée à l’époque de la servitude, lorsque les travailleurs des domaines célébraient les deux jours de fête autorisés chaque année par des mascarades mélodiques débordantes qui rappelaient leur héritage africain.
Au cours de ces festivités, les esclaves se masquaient dans des tenues qui s’inspiraient des paradigmes occidentaux et en faisaient la satire : officiers de marine, marins, souverains, propriétaires de domaines, amuseurs, etc. Chacun avec une capuche sensationnelle, tandis que se mêlaient à ces figures des fous, des esprits de la nature, des présences maléfiques, etc. Les racines se trouvaient plus loin dans les coutumes généalogiques africaines.
Les coiffures frappantes des fêtards dissimulés ont aidé l’artisan à se souvenir des exaltantes mascarades Kalabari de la plage nigériane où elle a grandi, des figures qu’elle a récemment étudiées dans son travail.
Le déluge de figures qui en est résulté est un mélange puissant de personnages étranges qui suivent les liens de recouvrement entre les mascarades africaines, les coutumes des foires des Caraïbes et leur dernière manifestation dans la ville de Londres, lors des défilés très costumés du carnaval de « Notting Hill ».
Avec ces nouvelles œuvres passionnantes, Sokari Douglas Camp CBE respecte comme il se doit l’inébranlable « âme juste » qui fait son devoir en dépit de tous les malheurs.
Ces sculptures réunissent énergiquement divers éléments issus des univers interdépendants des mascarades innovantes, des parades de célébration et des défilés de parcs d’attractions. De cette manière, elles certifient l’engagement fort des sociétés africaines et caribéennes dans la ville multiculturelle de Londres aujourd’hui.
Alors que le carnaval de Notting Hill a été supprimé les deux années passées en raison de la pandémie, l’énergie impérative de ces personnages émouvants anticipe une période – bientôt – où les joyeuses réjouissances reviendront et où toute la région se rassemblera pour célébrer à nouveau l’ensemble de nos forces.