L’exposition « Conditions » de l’artiste Nolan Oswald Dennis à la Goodman Gallery de Johannesburg, en Afrique du Sud, montre une série d’œuvres axées sur la figure du globe terrestre jusqu’au 11 septembre 2021.
En assemblant la structure dans différentes configurations, Nolan Oswald Dennis présente des points de vue alternatifs sur notre monde comme une approche pour envisager des opportunités supplémentaires.
Il propose avec « Conditions », des univers différents, une existence similaire à celle de la planète. Une planète rendue entière comme terre et vie indigènes ; une planète excentrique rendue juste, militante des femmes, socialiste, une planète tournée vers le sud, l’est et l’eau. En somme, une biologie des planètes noires, un genre de cosmographie où le noir est un vecteur qui ouvre les états secrets de l’existence.
Le globe rond est la figure idéalisée de la planète dans la cosmologie occidentale : cohérente, lisse, unitaire et compréhensible. Contre cette image du monde, Nolan Oswald Dennis propose une progression des changements de la sphère, tordant et étendant le modèle pour découvrir cet espace pour différents univers, d’autres résultats potentiels mondiaux.
En réalité, la géométrie du globe est une structure sphéroïde plus défectueuse. En nous éloignant du cercle dépassionné dominant, en abstrayant l’image ancienne du globe, il rapproche le visiteur de l’état de la véritable planète et présente cette dernière comme une figure topologique complexe qui surgit du monde qu’elle préfigure et converge avec lui. Tout en maintenant des modèles sculpturaux essentiels pour une série intitulée « a black cosmography », qui fait référence au symbolisme planétaire de la culture populaire, explicitement « Fear of a Black Planet » de Public Enemy et l’album « A New Myth » de The Brother Moves On. Ou les globes sont également animés par la spéculation sur la matière dans le modèle standard de la science de la matière moléculaire, tout comme l’hypothèse du multivers en cosmologie.
Dennis adopte une stratégie de cadres pour planifier de nouveaux modèles pour imaginer la planète et le monde qu’elle contient.
Pour ces conditions, il met en place un autre modèle de cadre de la Terre appelé « jardin pour le fanon », un projet d’exploration continue, un programme éducatif pour la boue commencée en 2017 au Massachusetts Institute of Technology, ou il pense au sol comme un modèle de la vie sociale et politique sur cette planète. Pour ce faire, un gadget bio-spécialisé change les textes des archives de la libération noire en sol, dans un effort conjoint avec une zone de vers de terres.
Tout au long de l’exposition, les vers dévorent les brins de cellulose des livres, les transformant en tissus, énergie, chaleur et matières fécales qui préparent la terre. En agissant ainsi, l’œuvre est un signal pour offrir des informations aux vers et à la terre elle-même, créant des états de plausibilité dans lesquels un plus grand groupe peut voir le monde d’une manière inattendue.
Qui est Nolan Oswald Dennis ?
Nolan Oswald est un artiste interdisciplinaire Zambien qui réside à Johannesburg, en Afrique du Sud. Sa pratique étudie ce qu’il appelle une conscience noire de l’espace : les états matériels et extraterrestres de la décolonisation.
Il est titulaire d’une licence d’architecture et d’une maîtrise de sciences en art, culture et technologie du Massachusetts Institute of Technology. Son travail remet en question les questions gouvernementales de l’existence par le biais d’un cadre explicite plutôt que d’une méthodologie propre au site.
Il s’intéresse aux constructions secrètes qui prédestinent les limites de notre esprit créatif social et politique. Par le biais d’un langage de graphiques, de dessins et de modèles, il étudie une scène secrète de conditions méthodiques et primaires qui constituent notre sous-intrigue politique. Ce sous-espace est délimité par des cadres qui traversent de nombreux domaines (spécialisés, spirituel, monétaires, mentaux, etc.) et son travail peut donc être considéré comme une tentative d’interfacer ces cadres, parfois restrictifs, parfois corrélatifs.
L’œuvre de Nolan Oswald Dennis peut par conséquent être considérée comme une tentative d’interface entre ces cadres, parfois contradictoire, parfois intégrale.
Dennis est le lauréat 2016 du FNB Arts Prize et a participé à quelques expositions, notamment à la neuvième Biennale de Berlin en 2016, à la Biennale du Congo en 2019, au Museu d’Art Contemporani de Barcelone, à l’Architekturmuseum der TU München, au Palais de Tokyo de Paris, au Lieu Unique de Nantes, et se trouve actuellement à la Delfina Foundation de Londres pour une résidence.