Cette année, le Festival International de la photographie d’Olten en 2023 (IPFO) accueille les lauréats du Prix de la photographie africaine contemporaine 2022 . Jusqu’au 27 août 2023, les visiteurs auront la possibilité d’assister à cet évènement artistique public en plein air, qui se déroulera au Stadthaus Olten. Ils pourront également explorer les cinq séries photographiques des lauréats en utilisant l’application Smartify sur leur smartphone. L’ouverture officielle aura lieu le 23 août 2023. Les artistes photographes retenus pour l’édition du Prix CAP 2022 sont Amina Kadous, Remofiloe Mayisela, Lee-Ann Olwage, Mahefa Dimbiniaina et Pamela Tulizo. Découvrez ci-dessous un aperçu des heureux lauréats sélectionnés pour le Prix CAP 2022 et participant à la IPFO 2023.
AMINA KADOUS
Né en 1991 à El Mehalla, en Égypte, AMINA KADOUS est un artiste photographe dont l’identité artistique a été forgée depuis son enfance dans son pays d’origine. Le coton, encore appelé l’or blanc est un élément qui a toujours fait partie de sa vie et ceux depuis son plus jeune âge. Commerçant de textile manufacturier populaire depuis trois générations, l’artiste a grandi au sein d’une concession où la plantation des graines de coton et le tissage des fils cotonnier étaient une routine quotidienne.
Aujourd’hui, résidant au Caire, en Égypte, son art retrace ces souvenirs d’enfance et s’inspirent de l’héritage laissé par ces grands-parents afin de se reconnecter à ce qui reste des graines de coton semé depuis lors et qui s’étiolent. Sa technique artistique sert de point d’ancrage au passé historique du pays et de sa richesse culturelle et lui rappelle un symbole majeur de son identité égyptienne. À travers son objectif photographique, il explore l’origine, l’évolution, l’érosion et les plans de renaissance de l’Égypte.
REMOFILOE NOMANDLA MAYISELA
Remofiloe Nomandla Mayisela est une artiste qui utilise la photographie comme médium artistique. Né en 1994 à Johannesburg, Afrique du Sud, elle vit à Johannesburg et oriente son art sur la condition féminine. Remofiloe Nomandla Mayisela réalise principalement des autoportraits qui comportent de grands éléments performatifs et ces images explorent certains aspects de la vie des femmes. Elle s’inspire de sa propre expérience de la rupture des tabous sexuels sociaux et politiques dans ces créations.
L’œuvre “Lip Service” est le fruit de l’analyse de l’artiste sur les stéréotypes sociaux dissimulés derrière le dicton populaire “Le chemin vers le cœur de l’homme passe par son estomac“. À travers cette création, l’artiste met en lumière la fausse liberté accordée aux femmes et la persistance des stéréotypes dans une société qui prétend être égalitaire. Le personnage présenté dans sa photographie arbore un costume traditionnel qui est un mélange de vêtements occidentaux, domestiques et de vêtements sud-africains locaux. Cette représentation vise à dévoiler le rôle d’objet et la place attribuée aux femmes dans la société, une perception dégradante qui ne se limite ni à la nationalité ni à la géographie.
LEE-ANN OLWAGE
Lee-Ann Olwage est une conteuse visuelle et artiste photographe sud-africaine. Né en 1986 à Durban et résidant à Cape Town, elle oriente son travail sur la collaboration, l’identité et la célébration. Elle se sert de sa photographie comme un moyen de co-création et de célébration. L’artiste met en place des projets à long terme où elle entreprend de créer un espace, un espace autour duquel les personnages qui collaborent avec son art participent activement à la création d’images, des images miroirs de leur histoire respective.
Dans la série d’images exposées pour le Festival International de la photographie d’Olten (IPFO 2023) , les œuvres photographiques de Lee-Ann Olwage abordent un nouveau projet bien précis. À travers sa photographie, elle met en lumière la nécessité de la scolarisation des filles afin d’établir une société où les femmes et les filles africaines pourront non pas seulement rêver, mais aussi réaliser leurs rêves et s’épanouir pleinement. Pour mener à bien ce projet d’autonomisation féminine, l’artiste photographe collabore avec les filles de Kakenya’s Dream, une organisation à but non-lucratif qui tire parti de l’éducation pour autonomiser les filles et améliorer bon nombre de maux paralysant leur plein épanouissement.
MAHEFA DIMBINIAINA RANDRIANARIVELO
Né en 1991 à Antananarivo, Mahefa Dimbiniaina Randrianarivelo est un photographe surréaliste malgache. Initialement attiré par le graphisme et la peinture numérique, il s’est finalement tourné vers la photographie surréaliste. Son intérêt pour ce style artistique a été influencé par des figures majeures du surréalisme telles que Claude Cahun, Erik Johansson, René Magritte, Grégory Crewdson et son cinéaste préféré, Wes Anderson.
Dans sa série photographique intitulée “Sarotava“, Mahefa Dimbiniaina Randrianarivelo présente des portraits d’individus sans tête, des images troublantes qui toutefois révèlent la capacité de l’être humain à juger l’apparence des autres, même de manière inconsciente. Cependant, les sujets de ces images capturées par l’artiste contemporain sont les Malgaches. Il met en lumière, sans distinction de sexe, de race ou de religion, les conditions de vie de ce peuple qui semble vivre comme au Moyen Âge, mais qui a accès aux technologies du monde contemporain.
PAMELA TULIZO
Pamela Tulizo est une artiste photographe documentaire et journaliste, née en 1994 à Bukavu en République démocratique du Congo. Elle a grandi à Goma, dans une région abîmée par la guerre civile et connue pour le fléau des violences sexuelles perpétrées contre les femmes. À travers ses médiums artistiques, elle met en exergue la double identité des femmes congolaises. Naviguant entre la représentation victimaire et dévalorisante véhiculer par la presse et une image de femmes battantes, porteuses d’espoir et luttant contre les injustices sociales.
Dans sa série photographique présentée au IPFO 2023, Pamela Tulizo révèle à contrario de l’image apposée par la presse et les reportages, des images de femmes qui souhaitent être perçues comme des femmes fières, belles et fortes qui se battent avec acharnements contre les préjugés et les injustices sociales. Des préjugés renforcés grâce aux impacts constants des reportages sur la population de Goma, créant ainsi un cercle vicieux qui empêche la région de se développer positivement.