Le collectif « Sac o Dos » à l’école du maître Ludovic Fadaïro

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En résidence de création depuis le 28 novembre 2022 à Grand-Popo, trois artistes béninois renforcent leurs pratiques artistiques aux côtés de Ludovic Fadaïro, l’une des grandes figures de l’univers artistique béninois et africain.  

Membres du collectif « Sac o Dos », ces artistes que sont Eliane Aïsso, Achille Adonon et Eric Mèdéda entendent, à l’issue de cette résidence intitulé Kanxoxo nu (Au bout de l’ancienne corde), densifier davantage leurs créations.

En échos à l’adage fon « c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle », cette résidence de recherches et de création s’inscrit dans une dynamique d’échanges et de partages entre ancienne et nouvelle génération. Loin de prétendre réécrire l’histoire de l’art béninois, Kanxoxo nu nourri, tout de même, l’ambition de mettre en lumière les travaux de jeunes artistes contemporains béninois dont les pratiques artistiques sont enrichies par les enseignements du maître Ludovic Fadaïro.

Le collectif « Sac o Dos » à l’école du maître Ludovic Fadaïro
Eric Mèdéda – photo : @agencedekart

Bien que leurs médiums varient entre photographie, dessin, peinture, vidéo et sculptures, ils ont, d’un commun accord, choisi la peinture afin d’être focus et sur la même longueur d’onde en termes d’apprentissage.

Le collectif « Sac o Dos » à l’école du maître Ludovic Fadaïro
Eliane Aîsso et le Ludovic Fadaîro – photo : @agencedekart

« Les peintures sont souvent vides. On ne voit que le sujet alors que ce n’est pas de l’illustration » constate leur maitre qui invite ses apprenants circonstanciels à aller bien au-delà.

Au cours de cette résidence d’un mois, Ludovic Fadaïro attire l’attention du collectif « Sac O Dos » sur les différents éléments qui interviennent dans la réalisation d’une œuvre. La technique, la construction des couleurs, la texture etc. sont tant de détails qui selon le maître sont tout aussi importants que le propos. Pour lui, une œuvre d’art se doit de remplir trois critères à savoir : le beau, le bon et la profondeur.

Eliane Aïsso, Achille Adonon et Eric Mèdéda sont incités à sortir de leur zone de confort, à se surpasser afin de trouver des réponses à divers questionnements. Etant donné qu’il ne suffit pas de rester sur place pour créer, les jeunes sont souvent incités à aller au contact du monde qui les entoure à travers des balades et sorties inopinées afin de nourrir leur regard.

Le collectif « Sac o Dos » à l’école du maître Ludovic Fadaïro
Ludovic Fadaîro et Achille Adonon – photo : @agencedekart

Entre courants de pensées et notions inhérentes à leur territoire d’appartenance, ils sont outillés à travers deux grandes thématiques : « Art contemporain d’Afrique : réalité ou utopie ? » et « Création artistique et vodoun au Bénin, quelle adéquation ? ». Respectivement animées par Philémon Hounkpatin, Docteur en Histoire de l’art et Zéphirin Daavo, muséologue et chargé de la recherche en anthropologie culturelle à l’Université d’Abomey-Calavi, ces échanges permettent aux artistes de mieux appréhender les sujets qu’ils abordent dans leurs œuvres.

Les artistes du collectif « Sac O Dos » ont également échangé autour de l’art divinatoire «  » avec Gratien Ahouanmènou, journaliste et auteur du livre « Quelques clés d’Ifa ».  

Kanxoxo nu bénéficie de l’accompagnement financier de l’Institut français du Bénin qui accueille aussi la restitution de cette résidence de recherches et de création en 2023.

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