Jusqu’au 13 décembre 2023, la Gallery 1957 annonce « In and Out of Times », une exposition collective mémorable regroupant une sélection de 19 artistes émérites contemporains. C’est dans un visuel panoramique attractif que les différents artistes exposants abordent avec singularité les notions culturelles africaines de temps non linéaire.
Organisé par l’écrivain et conservateur britannique Ekow Eshun, l’exposition « In and Out of Times » est inspirée du concept ghanéen Sankofa ‘’retourner dans le passé pour aller de l’avant’’ et accueille des artistes contemporains émergents et établis de tout le continent africain et de la diaspora. Cette diversité d’intervenant donne lieu à l’inauguration d’une multitude d’œuvres nouvelles plongeant l’espace artistique dans une diversité exclusive de médiums et d’innovation. Entre peinture, collage et image en mouvement, les pièces de l’exposition permettent de s’immerger sans retenue dans le thème aborder, celle de la richesse de la culture africaine.
Les acteurs contemporains participant à « In and Out of Times » sont composer des nouveaux artistes de la liste de la Gallery 1957, tels que Emma Prempeh, Eric Gyamfi, Julianknxx, Kenturah Davis, Lyle Ashton Harris, Malala Andrialavidrazana, Shiraz Bayjoo, Tunji Adeniyi-Jones, Todd Gray et Zanele Muholi ainsi que des artistes de retour notamment Amoako Boafo, Arthur Timothy, Godfried Donkor, Gideon Appah, Kwesi Botchway, Priscilla Kennedy, Serge Attukwei Clottey, Tiffanie Delune et Yaw Owusu.
Pour accorder de la présence aux œuvres exposées, la galerie 1957 officie l’exposition dans un espace industriel à grande échelle de 1 400 mètres carrés. Dans la logique d’amplifier le récit de la présentation, il invite les artistes à concevoir des pièces inédites engageant un dialogue profond avec la grandeur du lieu d’exposition.
Cherchant à remettre en question les récits linéaires de progrès et de modernité ayant autrefois étiqueté les Africains comme sous-développés en comparaison aux Occidentaux, les artistes interrogent à travers leurs œuvres les concepts de temps, d’identités diasporiques africaines et de mémoire collective. De cette façon, les pièces de l’exposition s’inspirent des thèmes culturels africains de temps non linéaire et sur le concept de temps circulaire développé par la chercheuse américaine Michelle Wright.
Ces concepts aborder dans l’exposition font référence à la conception du temps dans les cultures africaines, qui diffère de celle de la vision occidentale, qui le conçoit comme linéaire et progressif. Dans de nombreuses cultures africaines, le temps est perçu comme cyclique, circulaire et répétitif plutôt que comme une ligne droite allant du passé vers le futur. Cette perception du temps est souvent liée à des cycles naturels tels que les saisons, les phases de la lune, ou encore les rituels et les traditions qui se répètent à intervalles réguliers.
En proposant le temps comme un cercle, Michelle Wright met en lumière sa richesse et sa complexité dans les cultures africaines, et remet en question les idées préconçues sur sa nature. Cette approche permet de réfléchir de manière plus ouverte et inclusive sur la diversité des perceptions qui lui sont affiliée à travers le monde, et offre de nouvelles perspectives pour penser notre rapport au temps et à l’histoire.