Jusqu’au 1er juillet 2023, la M.Bassy eV à Hambourg en Allemagne, accueille une exposition collective immersive des artistes féminins Karimah Ashadu, Buhlebezwe Siwani , Zohra Opoku , Zana ‘Ndebele Superhero’ Masombuka et Carrie Mae Weems . Intituler « WHO ARE WE IF NOT NATURE » cette exposition d’art contemporain met en lumière l’interdépendance entre l’homme, la nature et l’univers dans toute sa globalité selon la vision de ces artistes féminins noires contemporaines. À travers un esprit poétique et critique, ces artistes féminins explorent le dualisme entre notre patrimoine physique et naturel.
Les œuvres de l’exposition « WHO ARE WE IF NOT NATURE » dévoilent promptement les aboutissements socio-économiques d’une conception historiquement patriarcale et coloniale de la nature qui s’affirme dans le capitalisme d’entreprise et le racisme environnemental, mais également les implications spirituelles et collectives de la résistance féministe noire. En référence au discours autour de la durabilité, l’exposition collective expose singulièrement le rôle des femmes noires en tant que personnages actifs pour le changement écologique.
La nature est leur royaume pour se connecter à leurs propres racines ancestrales et se cultiver une perception introspective réciproque de notre environnement. Dans une concordance d’opinion presque surréaliste, « WHO ARE WE IF NOT NATURE » dévoile la perception commune du monde dans toute sa globalité, présente entre ces cinq artistes féminins contemporaines.
KARIMAH ASHADU
Née en 1985 à Londres, Karimah Ashadu est une artiste nigériane d’origine britannique qui vit et travaille entre Hambourg, Lagos et le Royaume-Uni. La pratique artistique de l’artiste se repose sur les thèmes du travail, du patriarcat et sur les notions d’indépendance dans un contexte socio-économique et socioculturel du Nigeria et de l’Afrique de l’Ouest.
Fondatrice en 2020, de la société de production cinématographique Golddust by Ashadu, spécialisée dans les films d’artistes sur la culture noire et les discours africains, Karimah Ashadu est une artiste émérite féminine noire qui dispose d’un riche parcours artistique. Lauréate du prix de la Bötterstraße à Brême (2022) et du prix ars viva (2020), Karimah Ashadu détient ses collections publiques à la MoMA de New York aux États-Unis ainsi qu’à la Collection Fédérale d’art Contemporain en Allemagne, elle obtient également la nomination de Abigail R. Cohen 2021 Fellow à l’Institut Columbia pour les idées et l’imagination, Paris, France.
Au cours de l’exposition collective féministes « WHO ARE WE IF NOT NATURE », Karimah Ashadu exposera une œuvre cinématique inspirante intitulée « PLATEAU ». La vidéo projection présente le portrait d’un groupe de mineurs d’étain du Nigéria principalement de Jos-Plateau. Ce film numérique en HD explore l’impact socio-économique et les pratiques d’autodétermination de leur activité minière.
Dans un langage visuel unique, Karimah Asahu dévoile l’histoire des travailleurs miniers de l’État du Plateau dans un Nigéria avant l’acquisition de l’indépendance. À travers son œuvre vidéo, Karimah Ashadu invite le spectateur à une excursion, à la fois inquisitrice et lyrique, sur le dualisme entre le paysage et le corps dans un contexte culturel de l’Afrique de l’Ouest et de la Diaspora.
ZANA « NDEBELE SUPERHERO » MASOMBUKA
Zana Masombuka de son nom d’artiste « Ndebele Superhero », va à la découverte des concepts de l’identité africaine et de l’interconnexion culturelle. En analysant à travers un art iconographique visuelle exclusive imprégnée d’un langage naturel et de sa propre renaissance culturelle, elle étudie la question de contemporanéité entre les connaissances traditionnelles et modernes.
Née en 1995 à Siyabuswa en Afrique du Sud, Zana Masombuka réside dans son pays d’origine à Johannesburg, et y pratique également sa passion pour l’art. L’artiste sud-africaine illustre sa perception du monde ainsi que son héritage anthropologique dans une diversité de médias notamment la photographie, le son, l’installation et la vidéo.
Zana Masombuka réalise sa première exposition personnelle à la Sembach Gallery au Cap, en Afrique du Sud, en 2021. Parmi ces créations figurent la série photographique avec impression numérique sur papier Tecco BTT270 « ISIZUNGU (HLUBUKA) » I – III, 2020, et la présentation vidéo « NAMBA S’KHAMBEI ». Ces représentations inspirantes de l’artiste sud-africaine seront toutes deux présentées à l’exposition « WHO ARE WE IF NOT NATURE » et l’œuvre vidéo servira de prélude à la série photo ISIZINGU (HLUBUKA), qui s’introduit dans l’intimité de la nature.
Pendant que l’œuvre vidéo s’identifie comme une libération des systèmes capitalistes et hyperindustriels, la série de photographie présente un entrelacement des pratiques culturelles indigènes avec la vie végétale indigène. Zana Masombuka à travers son œuvre photographique au regard introspectif, elle invite le public à se découvrir individuellement ainsi que notre relation implicite avec l’environnement naturel.
ZOHRA OPOKU
Grâce à un art photographique singulier, Zohra Opoku étudie la politique de la formation identitaire personnelle via les influences historiques, culturelles et socio-économiques, en particulier dans le contexte du Ghana contemporain. Originaire d’Allemagne (née en 1976 à Altdöbern), sa photographie s’exprime par la sérigraphie et le traitement photographique consécutif opéré sur des tissus naturels.
Artistes féminines noires de renommée internationale, elle expose dans plusieurs pays du monde tels que le Museum for Photography, Chicago aux États-Unis ; Kunsthaus Hamburg ; Guggenheim de Bilbao en Espagne ; Kunst-museum Wolfsburg et la Tate Modern, Londres, Royaume-Uni et participe à la 15e édition de la Biennale de Sharjah « Thinking Historically in the Present » (Émirats arabes unis) de 2023.
Le travail de Zohra Opoku se substitue largement à l’expérience humaine ainsi qu’aux commentaires sociaux au-devant d’une pratique artistique axée sur une politique de l’identité personnelle. Les œuvres de l’artiste sont composées d’objets de famille ainsi qu’un aperçu visuel propre à l’artiste de ses observations de la mémoire culturelle du Ghana. « WHO ARE WE IF NOT NATURE » présente à travers l’objectif photographique de Zohra Opoku une nouvelle perspective singulière du Ghana Contemporain ainsi qu’une invitation à une exploration personnelle identitaire.
BUHLEBEZWE SIWANI
Né en 1987 à Johannesburg, Afrique du Sud, Buhlebezwe Siwani réside et expose son talent artistique entre Cape Town, l’Afrique du Sud et Amsterdam aux Pays-Bas. C’est une artiste qui se sert d’une variété de médias y compris la photographie, la vidéo, la performance, l’installation et la sculpture pour matérialiser les contours expressifs de son art visuel. L’artiste est également une initiée « Sangoma » (« guérisseuse traditionnelle ») et ces œuvres remettent en question les récits patriarcaux de l’expérience des femmes noires dans le contexte sud-africain.
La pratique artistique de Buhlebezwe Siwani lui sert de moyen d’étude dans l’exploration des thèmes religieux et des questions d’éthique ainsi que sur le lien circonspect entre le christianisme et la spiritualité africaine. Appréciée à l’échelle mondiale, l’artiste féministe visuelle expose dans plusieurs lieux notamment à la Fondation Louis Vuitton, Paris, France ; Biennale de Bamako, Mali 2019 ; documenta 14 à Kassel 2017 ; Iziko National Gallery, Cape Town, Afrique du Sud et au Museum Africa à Johannesburg, Afrique du Sud.
L’exposition d’artistes féminins noires « WHO ARE WE IF NOT NATURE » accueillera l’œuvre vidéo « MHLEKAZI (2015) » de l’artiste Buhlebezwe Siwani où elle plonge les spectateurs dans l’univers traditionnel africain pour un bain de purification spirituelle dans les profondeurs ruisselantes des rivières et océans. En effet, « Mhlekazi » dont le terme désigne les guérisseurs traditionnels, imprègne le public dans l’ambiance intimiste d’un rituel presque voyeuriste où l’on peut observer le corps noir repeint en blanc de Buhlebezwe Siwani plongez consciencieusement et silencieusement dans une étendue d’eau jusqu’à disparaître complètement de la vue des spectateurs.
En étudiant l’eau comme un moyen spirituel de guérison et de connexion avec les ancêtres, Buhlebezwe Siwani souhaite à travers cette scène mystérieuse et intrigante centraliser la curiosité des visiteurs sur l’immensité et la pluralité de notre connexion avec le monde spirituel grâce à la nature ambiante.
CARRIE MAE WEEMS
Carrie Mae Weems est une artiste afro-américaine de renom considérée comme faisant partie des artistes les plus influentes de la scène contemporaine artistique. Née en 1953 à Portland aux États-Unis, elle vit et travaille à Syracuse, NY, dans son pays d’origine et expose des œuvres d’art aux facettes multiples tout inspirées des mêmes thématiques que sont les traditions familiales, l’identité culturelle, le sexisme, la classe sociale, l’éducation, la formation, les systèmes politiques et les manifestations du pouvoir patriarcal.
Carrie Mae Weems utilise la photographie, les textes, les tissus, les fichiers audio, les images numériques et la vidéo, pour présenter le système oppressif et inégal inhérent au monde actuel. Ses œuvres sont reconnues pour leurs capacités expressives socio-culturelle et elle participe à de nombreuses expositions autant collectives que personnelles dans des musées internationaux et nationaux comme le Metropolitan Museum of Art de New York et le Solomon R. Guggenheim Museum de New York.
La projection vidéo intitulée « A WOMAN IN WINTER » de Carrie Mae Weems fera partie des œuvres présenter au cours de l’exposition contemporaine dédiée à l’art des artistes féminins noires « WHO ARE WE IF NOT NATURE ». Dans cette présentation vidéo, vous pourrez observer une femme en blanc, entourée de fleurs et évoluant dans un décor onirique, elle scrute le moment entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Le personnage pourrait en un pas, ou en l’espace d’un instant être dans le futur, le présent ou le passé.
Avant de pouvoir admirer une atmosphère nouvelle, elle doit se confronter au paysage de son propre passé. Embrumée dans ses souvenirs, le sujet de la présentation vidéo doit maintenant faire face à l’histoire. Ce film met en avant l’influence dardant du passé ainsi que la floraison d’une lueur d’espoir influencé par le pouvoir de transformation des cycles naturels dont l’artiste invite les visiteurs à prendre conscience.