Amado Alfadni, un artiste soudanais né en Égypte, est le nouvel artiste en résidence à La Maison d’Odile. Son travail artistique se concentre sur la relation entre les inclus et les exclus, ouvrant le dialogue sur les questions d’identité et de politique. À travers l’utilisation de cartes postales, de photographies et d’archives sonores, Amado Alfadni révèle les relations complexes entre le passé et le présent, donnant vie à des histoires qui ont souvent été ignorées.
Durant son séjour de quatre semaines, l’artiste travaillera dans la grande galerie de La Maison d’Odile, explorant l’histoire du village de Bernède et retraçant l’influence espagnole dans la région. Son objectif est de reconstruire un cadre crédible qui permet de faire revivre des histoires souvent négligées, en remettant en lumière des récits du passé.
Amado Alfadni est un artiste multidisciplinaire dont l’enfance a été marquée par deux environnements différents : les rues du Caire et le foyer soudanais. La nécessité d’exprimer cette double perspective l’a conduit vers l’art, nourrissant son travail depuis lors. Son approche artistique fait référence à des chapitres oubliés de l’Histoire, parfois difficiles à digérer, en les mettant en relation avec l’état actuel des choses.
En plongeant dans des documents et des archives avec dévouement et passion, Amado Alfadni explore les passages douloureux et sensibles du passé. Son objectif est de reconstruire un cadre crédible pour donner vie à des histoires qui ont souvent été négligées. Ses œuvres font ressurgir des événements marquants d’un territoire et proposent une réflexion sur le destin de ses ancêtres soudanais, mettant en évidence l’exploitation incompréhensible des peuples africains depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.
La notion d’authenticité résonne également dans la démarche artistique d’Amado Alfadni. Il explore la manière dont l’identité est influencée par la domination coloniale ou d’autres formes de pouvoir abusif. À l’aide de cartes postales, de photographies et d’archives sonores, l’artiste révèle les relations complexes entre passé et présent créées par la domination coloniale. Il raconte comment celle-ci a affecté l’Afrique noire, en particulier les histoires entremêlées des peuples vivant dans la région où le Soudan rencontre l’Égypte et la Libye.
La Maison d’Odile, gérée par The Room Projects, est un lieu de recherche, de création et de rencontres. Fondée en 2021, elle offre à la scène artistique contemporaine un espace atypique propice à la stimulation de liens culturels insolites. Située dans le village de Bernède, au cœur du sud-ouest de la France, cette résidence d’artiste soutenue par la collection privée TaNy & PaWo propose une mosaïque unique de lieux de création destinés à des artistes et auteurs internationaux de talent. Entourée de champs de maïs et de tournesols, La Maison d’Odile offre un cadre inspirant où les artistes peuvent se plonger dans leur processus de création.
Depuis 2022, The Room Projects s’engage activement dans le développement d’un programme de résidences, d’expositions et de symposiums dédiés à l’art et au savoir au sein de La Maison d’Odile. Cette initiative vise à promouvoir l’échange culturel et à encourager des collaborations artistiques enrichissantes.
La Maison d’Odile a déjà accueilli de talentueux artistes tels que l’artiste français Adrien Van Melle, qui a exposé au Centre Pompidou à Paris l’année dernière, ainsi que le célèbre artiste nigérian Kelani Abass, dont les œuvres seront exposées cette année au MoMA de New York et au musée Tate de Londres. Récemment, l’artiste tchéco-polonaise Karo Kuchar a également présenté une installation sur site au Hangar Y.
La résidence d’Amado Alfadni à La Maison d’Odile est une nouvelle occasion pour les amateurs d’art contemporain de découvrir le travail engagé et pluridisciplinaire de cet artiste soudanais. Ses créations soulèvent des questions importantes sur l’identité, l’histoire et la politique, tout en révélant des histoires oubliées. À travers l’utilisation de cartes postales, de photographies et d’archives sonores, Amado Alfadni invite les spectateurs à réfléchir aux relations complexes entre le passé et le présent.