C’est à l’occasion de l’exposition collective : « Memoria : récits d’une autre Histoire » qui s’est déroulée au Musée des Cultures Contemporaines Adama Toungara que le jury du « PRIX DÉCOUVERTE JEUNE TALENT SOCIETE GENERALE CI 2022 », dirigé par Mme Joyce Sagoe de la Société Générale Côte d’Ivoire, rejointe par Mme Pauline Burmann de la Fondation Thami Mnyele, Mme Nathalie Varley Meplon du Musée des Cultures Contemporaines Adama Toungara et M. Zié Coulibaly de l’INSAAC, a choisi d’attribuer le premier prix à Carine Mansan, pour la soutenir dans sa carrière.
Le prix « PRIX DÉCOUVERTE JEUNE TALENT SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CI 2022 », est mis en place pour renforcer son statut de banque solidaire, la Société Générale Côte d’Ivoire à travers sa Fondation qui s’exercera au travers de quatre axes, dont celui de l’Art et de la Culture par la mise en valeur artistique et contemporaine, la constitution d’une collection pour la Banque, des concours et des accompagnements pour les jeunes, la participation aux projets artistiques, et même la construction d’un musée à Grand-Bassam.
A travers ce prix, la Société Générale Côte d’Ivoire souhaite promouvoir la jeune création ivoirienne tout en soutenant la place des femmes dans l’art et la société, en apportant une aide significative à une jeune artiste au début de sa profession.
La lauréate, désignée par le Jury parmi un choix de 3 artistes sur proposition des commissaires de l’exposition « Memoria : récits d’une autre Histoire », Nadine Hounkpatin et Céline Seror, se verra offrir par la Société Générale Côte d’Ivoire un programme d’échange culturel pour effectuer un séjour de 2 mois à la résidence artistique de la fondation Thami Mnyele à Amsterdam au Pays-Bas, suivi d’une exposition en 2023 dans les espaces de la Fondation Société Générale Côte d’Ivoire à Bassam.
La lauréate 2022 : CARINE MANSAN
Carine Mansan est une artiste visuelle née à Abidjan qui a perdu sa mère très tôt, ce qui a considérablement affecté sa future démarche de création.
Après l’école secondaire, elle quitte la Côte d’Ivoire pour se consacré au design d’intérieur à Paris, à la célèbre école Condé.
C’est lors de ces études à la faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, au Canada, qu’elle rencontre Achille Kouamé. Au contact de ce professeur de dessin et de peinture, Carine Mansan explore le non- figuratif et traque l’occasion potentielle de communiquer ses états d’âme et son altérité de manière libre et sans contrainte.
Extrêmement motivée par la sacralité et le style des symboles stricts, et plus particulièrement des vierges noires, qui la fascinent et marquent son esprit créatif, Carine Mansan se fait un devoir de voyager sur les traces de l’une des vierges noires les plus connues et les plus aimées d’Europe.
Dans sa grande œuvre à trois faces « Éthiopienne », une fresque fantastique dessinée à la plume, d’immenses représentations ainsi qu’une progression de têtes en bronze qu’elle a présentées dans l’exposition « Memoria : récits d’une autre Histoire », projet extrêmement privé imprégné d’altérité et de vieilles pratiques mystérieuses, elle interroge son être et son caractère le plus profond.
C’est à ce moment-là qu’elle a trouvé le Cantique des Cantiques et cette section spécifique : « Je suis noire mais belle » … qu’elle ne découvre qu’à l’époque médiévale, en Europe, tous les individus de couleur étaient désignés comme « Éthiopiens », de « Aethiopius », visage brûlé et nous rappelle par son art que tout est établi dans la culture africaine.
La Fondation Thami Mnyele : une résidence qui fait progresser l’art et la culture entre l’Afrique et les Pays-Bas.
La Fondation Thami Mnyele rend hommage à l’artiste dissident sud-africain, Thami Mnyele. Artiste qui a utilisé l’art comme moyen de raccord et de révélation pendant la lutte contre la ségrégation en Afrique du Sud. Il est décédé en exil au Botswana en 1985, lors d’une grève tactique consécutive à ses activités en tant que membre de collectif MEDU, une association d’artistes anti-apartheid, liée au Congrès public africain de Gaborone.
Après son décès, des artisans et des représentants du gouvernement ont proposé au conseil municipal d’Amsterdam de créer un atelier de spécialistes à son nom, en mettant l’accent sur les échanges culturels.
En 1990, la Fondation Thami Mnyele a été créée et en mai 1992, les premiers artistes africains se sont présentés à Amsterdam.
La Fondation Thami Mnyele est la résidence la plus expérimentée au monde aux Pays-Bas et offre aux spécialistes africains de toutes les disciplines de la création contemporaine (peinture, dessin, photographie, sculpture, textile, vidéo, film, son, et multimédias) une résidence dans son studio, situé dans une ancienne école au centre d’Amsterdam.
L’objectif principal de la Fondation Thami Mnyele est de faire avancer les échanges entre l’Afrique et les Pays-Bas par le biais des artistes. Son programme donne une chance à la réflexion, à l’exploration et à la conversation, offrant au lauréat une occasion optimale de se concentrer sur sa pratique ainsi que sur les échanges culturels.