Les semaines de confinement ont été particulièrement productives pour les artistes contemporains. Les galeries et les musées étant fermés, plusieurs d’entre eux ont pu avancer sur leurs projets et surtout, partager leur art avec les internautes via les réseaux sociaux. Didier Viodé, peintre Benino-ivoirien-bisontin, a, pour sa part, maximiser les 59 jours où il ne pouvait pas sortir de chez lui en réalisant un autoportrait chaque jour. Ces œuvres d’art sont aujourd’hui mises aux enchères afin de récolter des fonds pour soutenir le secteur de l’art fortement touché par la crise de la Covid-19.
Un parcours riche et engagé
Connu sous le pseudo de Didiv, Didier Viodé a vu le jour en Côte d’Ivoire le 24 mai 1979, mais a passé la plus grande partie de son enfance au Bénin. Après son Baccalauréat, il retourne en Côte d’Ivoire et obtient une inscription à l’INSAAC, l’Institut National Supérieur de l’Art de l’Action Culturelle d’Abidjan. Quelques années plus tard, il rejoint l’école des Beaux-arts de Besançon en France où il obtient un Diplôme National Supérieur d’Expression.
Didier Viodé est un observateur du monde. Son travail tourne autour des thèmes comme l’humanité, les rapports nord-sud, l’exil, la politique, etc. Il s’inspire de son environnement : un corps sans vie sur Internet, des pieds dans des barbelés, une main levée, etc. Sa collection de peintures « Les marcheurs » lancée en 2007 l’a positionné comme l’un des artistes engagés sur le sujet de l’immigration. Les œuvres de Didier Viodé ont déjà été exposées dans de nombreuses galeries en France et au Bénin. Il a notamment participé à la foire AKAA en 2016.
Un confinement productif
Didier Viodé sort de cette période de confinement avec 59 autoportraits dans lesquels il se représente dans sa « posture normale du quotidien ». Chaque œuvre est différente de par les vêtements, les attitudes ou la technique utilisée. Didier Viodé a en effet travaillé avec de la peinture acrylique, de l’encre de Chine et a parfois eu recours à la technique des découpages. Au départ, le projet n’avait pas d’objectif spécifique. Il essayait tout simplement de s’occuper. Mais très vite, les œuvres publiées sur les réseaux sociaux ont suscité un grand intérêt.
Une deuxième collaboration avec la maison Piasa
Très tôt, la maison Piasa a exprimé son intérêt pour les œuvres réalisées et publiées par l’artiste. En 2017, elle avait déjà vendu aux enchères sa série de 8 dessins, Les clowns du G8, dans sa boutique. Mais cette année, la vente sera caritative. Les fonds récoltés serviront à résorber une partie des conséquences économiques de la Covid-19 sur le secteur de l’art. Le prix de départ pour chaque portrait est fixé à 500 euros. Pour Didier Viodé, c’est une fierté de pouvoir être exposé et vendu aux enchères par la maison Piasa et surtout de son vivant. Car rappelons-le, les œuvres des peintres sont généralement vendues aux enchères post-mortem.