Arnaques aux œuvres d’art africaines : l’UNESCO tire la sonnette d’alarme

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UNESCO

Au cours de ces deux dernières années, les arnaques aux œuvres d’art africaines se sont multipliées à travers le monde, notamment via le web. Rivalisant d’ingéniosité, les fraudeurs inventent régulièrement de nouveaux stratagèmes et font de nombreuses victimes. Beaucoup d’entre eux se servent aujourd’hui du logo, du cachet et du nom de l’Unesco pour commettre leur forfait. Informée, l’institution internationale est rapidement montée au créneau pour mettre en garde les amateurs d’art.

Un mode opérationnel bien rôdé

Les premiers contacts entre les fraudeurs et les victimes se font généralement sur les réseaux sociaux. Les hors-la-loi leur proposent généralement des objets d’art, tels que des statuettes originaires d’un village africain. Afin de susciter rapidement l’intérêt de leur victime, ils lui donnent le nom d’un chef de village du Cameroun ou du Mali.

Le potentiel acheteur reçoit ensuite quelques clichés qui attestent que le bien existe réellement ; une étape censée faire baisser sa garde. Ensuite, afin de confirmer sa « valeur » et sa transportabilité vers l’occident, les arnaqueurs ajoutent un certificat d’authenticité portant le nom, le logo ou encore le cachet de l’Unesco. Dans certains cas, les cerveaux de ces arnaques aux œuvres d’art africaines utilisent même l’identité de fonctionnaires en poste dans les bureaux de l’institution au Cameroun. Mais après l’envoi de la somme demandée, plus rien. L’acheteur ne reçoit jamais l’objet d’art en question.

Arnaque aux œuvres d’art africaines : plus d’un million d’euros de préjudice

Selon l’Unesco, le coût de ces arnaques aux œuvres d’art africaines est évalué à plus d’un million d’euros. Et cela n’est qu’une valeur très approximative. En réalité, il est sûrement beaucoup plus élevé. En effet, rares sont les victimes qui ont le courage de contacter les autorités judiciaires pour dénoncer les fraudeurs. Il est donc difficile de les recenser. Dans le même temps, la liste des fraudeurs s’allonge de jour en jour, car le stratagème fonctionne très souvent.

L’Unesco sensibilise

Il y a quelques années, de nombreuses arnaques aux faux programmes de bourses ou aux faux recrutements avaient été signalés. Aujourd’hui, face au grand intérêt que suscite l’art africain dans le monde, ces arnaques aux objets d’art africains sont monnaie courante. Dans un communiqué, Cédric Bourgeois, chef des enquêtes judiciaires de l’Unesco, appelle donc à une vigilance accrue et au signalement de toute proposition de vente suspecte auprès des autorités judiciaires compétentes.

L’institution rappelle également qu’elle « n’intervient jamais dans le commerce de collections privées ni comme intermédiaire, ni comme garant. Sa mission est la protection du patrimoine culturel et la coopération entre États dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture ». C’est exactement le contraire de ce qui est mis en avant par les fraudeurs.

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