La photographie joue un rôle important dans l’environnement actuel du Ghana en tant que société postcoloniale, en enregistrant l’existence quotidienne, la vie de tous les jours et en révélant une époque brillante sur le plan politique et social au cours des années 1960 et 1970. Il est significatif aujourd’hui que ce médium montre des facteurs réels qui s’opposent au monde parfait d’un monde typique protégé depuis l’indépendance. Le Prix Carmignac du Photojournalisme entend donc aider à la création d’un projet éditorial et visuel qui rend compte d’une urgence écologique, humaine et transnationale.
Cette année, la Fondation Carmignac se concentrera sur le Ghana, une référence en Afrique de l’Ouest pour sa stabilité et son respect des questions législatives multipartites. Berceau du panafricanisme, le Ghana est confronté à l’expansion des décharges en plein air comme celle d’Agbogbloshie, où résident près de 80 000 personnes. Le Programme des Nations Unies a reconnu le Ghana comme l’une des principales objections au monde en matière de déchets électroniques.
Bien que la réglementation mondiale ait évolué pour restreindre le développement des déchets dangereux avec la Convention de Bâle en 1992 et celle de Bamako en 1998, il n’y a aucun signe de changement de cap au Ghana. Attirée par des coûts de traitement moins élevés, mais avec des objectifs de réutilisation, l’Europe occidentale est actuellement l’une des principales zones d’envoi de ces déchets illégaux avec près de 600 000 tonnes chaque année.
Au Ghana, environ 95 % des déchets électroniques sont collectés et réutilisés par le marché informel. Ce travail est effectué par des personnes inadéquates, souvent mineures, et sans aucune directive en matière de bien-être. Pendant le temps passé à collecter des matériaux importants, par exemple le cuivre et l’or, ils sont exposés à plus de 1 000 substances nocives, dont le plomb et le mercure. Ces déchets ne sont pas biodégradables et s’accumulent dans l’environnement et dans les êtres vivants.
Sélectionné·e par un jury international qui se réunira à Paris en novembre 2022, le·la lauréat·e recevra une bourse de 50 000 euros pour effectuer un reportage de six mois sur le terrain avec le soutien de la Fondation Carmignac, qui financera une exposition itinérante et l’édition d’un livre monographique à son retour.
Rappelons que les candidatures seront ouvertes jusqu’au lundi 17 octobre 2022 et le dépôt de candidature est entièrement gratuit.