Les sociétés contemporaines se trouvent inextricablement enchevêtrées dans les turbulences de la crise climatique qui sévit à l’échelle mondiale. Des tempêtes dévastatrices aux vagues de chaleur accablantes, aucune région de la planète n’échappe à ces phénomènes, y compris l’Afrique, pourtant contribuant le moins aux origines du dérèglement climatique. Dans un élan de solidarité face à ce climat capricieux, des artistes contemporains se sont unis pour présenter l’exposition collective « After Life« . Actuellement exposée jusqu’au 11 septembre à la Nubuke Foundation au Ghana, cette exposition artistique symbolise l’engagement des artistes participants en faveur de l’amélioration des conditions climatiques mondiales.
L’exposition « After Life » réunit une pléiade d’artistes, parmi lesquels figurent des participants notables du WOORI festival. Parmi les talentueux acteurs contemporains engagés à travers l’art pour atténuer les conséquences du dérèglement climatique, on retrouve Alice Raymond, la communauté de Daboya, Esther Owusu, Fatric Bewong, Frederick Bamfo, Gideon Hanyame et Katesi Jacqueline Kalange.
Au cœur d’un paysage global marqué par les paradoxes de l’abondance et de l’épuisement, le travail novateur de Fatric Bewong, Gideon Hanyame et Frederick Bamfo met en lumière la transformation de matériaux jetés ou recyclés, offrant ainsi une perspective artistique et environnementale inspirante.
Fatric Bewong, à travers sa pratique artistique, transforme des éléments considérés comme des déchets en matériaux de base pour concevoir ses œuvres, illustrant ainsi la valeur artistique de la récupération et encourageant chacun à repenser l’utilisation des éléments présents dans notre environnement.
Gideon Hanyame adopte une approche exploratoire approfondie en explorant les multiples utilisations d’un matériau pour révéler les histoires qui y sont enfouies. En mettant en lumière les diverses qualités d’un objet spécifique, il invite le public à interagir avec celui-ci de multiples façons, suscitant ainsi une réflexion sur notre relation avec les matériaux qui nous entourent.
Pour Frederick Bamfo, donner une nouvelle vie aux matériaux jetés en les intégrant dans la conception de ses installations architecturales est au cœur de sa démarche artistique. À travers la réalisation in situ de structures préfabriquées à partir d’objets délaissés, il invite les visiteurs à explorer une collection audacieuse, tout en créant des espaces propices aux échanges et aux performances communautaires. Ses créations insolites, bien que respectueuses de l’environnement et novatrices, visent à stimuler des conversations sur le pouvoir, l’identité et leur influence sur nos interactions.
Quant à Alice Raymond, son art souligne l’urgence de la crise climatique, mettant en lumière la nécessité d’agir rapidement face aux défis environnementaux actuels. À travers ses représentations visuelles des modèles environnementaux ghanéens sur plusieurs décennies, elle déclare un état d’urgence, proposant des sculptures tissées qui semblent cartographier à la fois la résilience et la vulnérabilité des arbres Polialthia et Neem face aux actions destructrices de l’homme. En soulignant que si l’urgence climatique n’est pas uniquement africaine, l’Afrique détient les solutions, elle invite à une réflexion sur les réponses potentielles que le continent peut apporter à cette crise globale.
Katesi Jacqueline Kalange, à travers ses photographies documentant son installation à Loho of Badere, apporte une contribution précieuse à la réponse à l’urgence climatique. En s’inspirant des récits et des pratiques du peuple Dagaaba, elle met en lumière une approche basée sur l’histoire pour aborder les défis environnementaux actuels et les limites planétaires auxquels nous sommes confrontés.
Créer un écosystème équilibré ne concerne pas uniquement l’environnement, mais également la construction de sociétés équitables. L’approche du travail adoptée par la communauté Daboya et l’utilisation de copeaux de rotin par Esther Owusu comme matériau de base soulignent l’importance des personnes impliquées dans le processus artistique, invitant ainsi à une réflexion sur la valeur du travail et des matériaux utilisés dans la création artistique. Placer au centre les individus impliqués dans la création artistique plutôt que les marginaliser est une invitation à repenser notre rapport au travail et à l’environnement dans la lutte contre la crise climatique.
Les artistes contemporains participant à l’exposition « After Life » abordent les causes de la crise climatique actuelle, telles que l’extraction des ressources, la consommation effrénée et l’exploitation, tout en proposant des perspectives sur les transformations nécessaires pour construire un monde sain et durable pour les générations futures. Leur travail invite à une réflexion sur les actions que nous pouvons entreprendre dès maintenant pour un avenir plus viable et équilibré.