La Galerie 38 de Casablanca présente « Les Plis de l’Âme », une exposition personnelle de l’artiste Abdoulaye Konaté jusqu’au 29 juillet 2021. L’artiste Plasticien, Peintre, Sculpteur Abdoulaye Konaté pour sa deuxième exposition à la Galerie 38, présente un bouquet de 11 œuvres stupéfiantes et inédites, basé essentiellement sur la couleur et beaucoup sur le fond patrimonial des zones Touaregs et Peuls, toutes réalisées en huis clos, spécialement pour cette exposition.
Travaillant la tapisserie, le vêtement, la peinture et la sculpture, il utilise le tissu comme principal matériau d’imagination et puise son inspiration dans l’altérité africaine comme dans les occasions du monde. Il travaille en bandes cousues sur des surfaces de plus en plus grandes. L’ensemble des pièces de Konaté est orienté vers une quête de couleurs, ces créations présentent quelques composantes de la réalité dont il trouve la motivation dans la nature, l’actualité, les créatures, l’univers, mais aussi la manière dont les gens s’habillent.
Les œuvres sont composées de délicats morceaux de coton coloré, plats, dans lesquels se mélangent des tons chauds et secs, qu’il déploie en vagues mouvantes. Il crée ainsi un espace inestimable grâce à un travail discret de vibrations dynamiques. Tout un lit d’ombres se retrouve dans l’œuvre de l’artiste malien, encadrant une gamme chromatique : le bleu pâle des Touaregs, les verts, les rouges, les bleus, les mauves et les violets du Zaïane un peu comme une consécration pour ce clan berbère du Moyen Atlas qui s’est opposé à la victoire française et dont le nom signifie « fils de l’ombre », la variété des verts de L’hommage à la femme marocaine, les bleus et les verts des cercles touaregs, les noirs, les bronzes, les rouges, les oranges, les jaunes et les blancs des triangles sahélo-sahariens, les arkillas kerka un hommage à la tenture de mariage conventionnelles peules, les gris bleus qui structurent un horizon pour une petite personne, les gris et les rouges, la symphonie polychrome du papillon.
L’œuvre du Malien nous parle par les sens plutôt que par la raison. Et ce bleu qui revient comme un leitmotiv, une ligne rythmique qui constitue le motif, comme dans une variation musicale autour de laquelle s’articule la symphonie de l’artiste. Un bleu qui souligne, intensifie, illumine. Il semble que l’artiste ait prononcé une maxime, « le silence est d’or ».
Si Abdoulaye Konaté puise son inspiration dans l’actualité, il fait un clin d’œil aussi à la spiritualité, car il s’adresse à nous par les facultés et non par la raison. De plus, ce bleu qui revient comme un leitmotiv, une ligne cadencée qui compose le motif, comme dans une variété mélodique autour de laquelle s’articule la symphonie de l’artiste.
Abdoulaye Konaté
Né en 1953 à Diré, au Mali, Abdoulaye Konaté a fait ses classes à l’Institut national des beaux-arts de Bamako, puis à l’Institut supérieur des arts de La Havane, à Cuba. Utilisant le bazin, une tissu malien traditionnel, il réalise des œuvres à mi-chemin entre les sculptures et toiles tissées, faites de segments de texture colorée qui se déploient dans des apparences et des impacts optiques illimités.
Ses sculptures et installations dévoilent un monde qui connaît des problèmes financiers, politiques et sociaux et des facteurs réels à l’échelle mondiale. En abordant les thèmes de la mondialisation et des nombreux maux qui influencent nos ordres sociaux, comme les conflits, les changements environnementaux ou les infections mortelles, Abdoulaye Konaté interroge le destin de l’humanité.
En 1996, il a reçu le Grand Prix de la Biennale d’art africain contemporain de Dakar. Aujourd’hui, son travail est perçu dans le monde entier et a été présenté sur tous les continents dans diverses foires, biennales et expositions, dont la populaire présentation itinérante Africa Remix de 2004 à 2007. Les institutions les plus renommées accueillent son travail, par exemple, le Smithsonian Museum à Washington DC, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2013, l’Institut du Monde Arabe en 2011, et la Fondation Blachère en 2010.
Depuis 2002, il est Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France et est devenu, en 2009, Officier de l’Ordre National du Mali.
Chef de la Division des Expositions au Musée National du Mali, de 1985 à 1997, il a ensuite dirigé le Palais de la Culture de Bamako et les Rencontres Photographiques de Bamako de 1998 à 2002 et depuis 2003, il est superviseur du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia de Bamako.
La Galerie 38 Casablanca
Fondée en 2010 après la rencontre de deux amoureux de l’art, Mohammed Chaoui El Faiz et Fihr Kettani, La Galerie 38 prête ses murs à des spécialistes en devenir, publics et internationaux, dans le but constant d’investiguer la recherche créative et de s’intéresser à l’amélioration positive de la scène contemporaine et métropolitaine.
Depuis son origine, la Galerie 38 a une expérience pratique de la création contemporaine publique et mondiale. Elle s’adresse à plus de douze spécialistes prestigieux comme Abdoulaye Konaté, Amparo Sard, Fathiya Tahiri. Par le grand nombre de présentations individuelles qu’elle organise chaque année, La Galerie 38 soutient et fait progresser les professions des artistes contemporains.
La Galerie 38 a choisi depuis longtemps de se tourner vers l’un de ses modèles les plus connus, l’art urbain. La Galerie 38 s’est ainsi ouverte à l’ensemble de la scène underground, au street-art, à l’art pop, et s’adresse à des artistes qui ne sont plus à présenter, comme Jef Aerosol, Alec Monopoly, Georges Moquay ou Médéric Turay.
En mettant l’accent sur la lumière et le sentiment d’authenticité, La Galerie 38 se situe aujourd’hui comme un lieu de rassemblement pour la création et la diffusion de l’art contemporain et urbain pour tous les publics.