La définition de l’art contemporain africain est complexe en raison de la diversité des pays, des modes de vie, des coutumes, des traditions et des conceptions sociales de chaque région. En outre, l’héritage de la diaspora causée par le colonialisme rend la définition encore plus difficile. Les spécialistes hésitent à définir l’art contemporain africain de manière homogène car chaque région est dynamisée par ses propres limites contextuelles. Les expositions et récits qui tentent de tracer une histoire directe et intermittente de l’art classique à l’art contemporain doivent prendre en compte la manière dont l’art contemporain africain s’est construit contre l’art classique. La période de 1920 à 1980 est souvent négligée et il est important de reconnaître son importance dans la formation et le développement de scènes et de styles indépendants. L’image précise de l’art africain contemporain est impossible à définir, mais quelques éléments historiques peuvent aider à comprendre la scène artistique actuelle. Dans cet article, nous présenterons les points de départ de l’art contemporain africain, son évolution parmi les courants et un aperçu de la scène artistique actuelle.
L’influence de la négritude sur l’art africain moderne et contemporain
La négritude est un mouvement initié par des écrivains tels que Aimé Césaire, Léon Damas et Léopold Sédar Senghor dans les années 1930. Le mouvement visait à promouvoir la culture noire et africaine, tout en censurant le colonialisme. La négritude a eu un impact important sur l’art africain moderne et contemporain en encourageant l’innovation artistique et en répondant aux questions sociales contemporaines tout en célébrant la culture traditionnelle.
Les artistes africains ont exploré de nouveaux sujets et voies artistiques suite à la négritude et à l’analyse des pionniers. L’art visuel au sein du mouvement est centré sur des normes clé et s’inspire d’autres mouvements novateurs tels que la Renaissance de Harlem et le surréalisme.
Les artistes africains modernistes et contemporains repoussent les limites et participent à des discussions mondiales sur l’évaluation de l’art contemporain africain et son introduction sur la scène mondiale. Il est important de se questionner sur qui est africain et qui a le droit d’être inclus dans la définition de l’art africain. Des artistes africains natifs, des personnes qui voyagent entre les continents ou encore des Africains blancs d’origine européenne peuvent tous avoir un héritage africain et contribuer à l’art contemporain africain.
L’émergence des modernistes africains dans l’art contemporain
Les Africains ont décidé de prendre en main les nouvelles avancées technologiques et de les intégrer dans leur propre environnement pour contribuer au progrès du continent. Les modernistes africains ont été des héros en respectant l’obligation sociale et en travaillant dans un contexte postcolonial. Des artistes comme Bakker Kenneth, Depara Jean, Egonu Uzo, Enwonwu Ben, Hodgins Robert Griffiths, Ibeto Christopher, Khumalo Sydney, Kwami Grace Salome Abra, Mancoba Ernst, Malangatana Valente Ngwena, Mukomberanwa Nicholas, Lilanga Di Nyama Georges, Ndiaye Iba, Olatunde Asiru, Onabolu, Aina, Chief Oni-Okpaku Gabriel, Pemba George, Sekoto Gerard, Skotnes Cecil, Thango Francis, Tingatinga Edward Saidi, Twins Prince Seven, Villa Edoardo sont considérés comme les ancêtres du modernisme africain.
Ces modernités africaines ont souvent été confrontées à des développements d’obstruction qui ont émergé contre la domination coloniale, mais ont finalement révélé les sujets d’embarras endurés. L’expansionnisme a présenté un univers totalement différent de pensées et de disciplines artistiques dans l’art contemporain africain. Des écoles d’art et des universités créatives, des ateliers et des studios ont été aménagés pour présenter de nouveaux enseignements artistiques.
L’art allégorique a pris le contrôle de la glorification et du langage conventionnel de l’imaginaire africain et de son articulation profonde. Curieusement, cela se passait alors que l’Europe et le monde occidental retenaient les résonances de la différence unique de Picasso et de ses homologues du cubisme et de la liberté de la ligne, de la structure, de la variété et de la forme. À partir de 1910 environ, l’art n’est plus seulement visuel, mais aussi conceptuel et culturel.
Picasso et l’art africain : appropriation ou inspiration ?
Pablo Picasso, un artiste majeur du XXe siècle dont les œuvres ont marqué l’histoire de l’art, a puisé dans l’art africain pour apporter une innovation dans ses créations. Au cours de la fin du XIXe siècle, l’arrivée de nombreux objets africains en Europe suite au colonialisme, n’était pas considérée comme des chefs-d’œuvre, mais plutôt comme des curiosités sans grande valeur financière. Cependant, vers les années 1900, Picasso et l’École de Paris se sont inspirés de cet art africain pour créer de nouvelles œuvres.
Bien que l’effet de l’art africain sur Picasso et l’introduction du cubisme ait été étudié, les œuvres qui ont conduit à ce développement n’ont pas été analysées en profondeur. L’art non-occidental est souvent considéré comme un instrument qui a permis aux artistes européens de réaliser un bouleversement pictural, mais qui a été rapidement oublié.
Les Demoiselles d’Avignon de Picasso, considérées comme une rupture avec le naturalisme de l’art occidental depuis la Renaissance, ont été mal accueillies. Picasso s’est ensuite inspiré de l’art africain pour créer une série de dessins, d’aquarelles et de sculptures dans lesquelles il a réduit les éléments du visage à des formes mathématiques de base. Ces recherches ont conduit Picasso et George Braque au cubisme, un mouvement qui a souligné la différenciation entre la peinture et la réalité. Le cubisme a eu un effet considérable et a influencé de nombreux mouvements artistiques.
Picasso possédait une grande collection d’œuvres africaines, mais son emprunt à l’art africain n’était pas toujours intentionnel. Bien que Picasso ait souligné la nature ibérique et non-africaine de ses œuvres pour leur donner du sens, cela soulève la question de savoir si Picasso s’est approprié la culture visuelle africaine sans respect pour le mode de vie dont il s’inspirait.
Enfin, il est important de souligner le rôle des artistes africains dans l’ingéniosité et la monumentalité des créations de Picasso. L’utilisation extrême de la bidimensionnalité et des plans de niveau dans l’œuvre de Picasso était possible grâce à l’influence des sculpteurs africains.
La création artistique en Afrique au-delà des frontières culturelles
Des artistes modernistes africains tels que Mancoba et Sekoto ont cherché à sortir des limites de leur culture en se rendant à Londres et à Paris, où ils ont été exposés à l’art occidental et à son histoire. Enwonwu, quant à lui, a été inspiré par le mouvement de la « négritude » à Paris, ce qui a donné une complexité infiniment meilleure à son travail. Malgré leur séjour prolongé à l’étranger, ils sont revenus dans leur pays pour adopter de nouvelles orientations et subir l’impact des changements politiques et sociaux sur le continent, tout en cherchant à faire reconnaître au niveau mondial la présence d’un modernisme africain.
De l’autonomie à l’expression : l’évolution de l’art contemporain africain
Au cours de la période coloniale, les activités de création en Afrique ont été largement influencées par l’Occident. Les colons et bienveillants ont établi des écoles et des studios d’art qui ont eu une grande influence sur la création artistique en Afrique. Cependant, il y avait également des activités créatives locales qui avaient des qualités particulières et qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui.
Certaines des écoles d’art établies par les colons et les bienveillants comprenaient le « Achimota College » au Ghana en 1936, la Makerere School of Fine Arts en Ouganda en 1939, l’école Murray au Nigeria entre les années 1930 et 1940, l’école de Lubumbashi au Congo entre 1940 et 1950, l’Institut technique de Khartoum au Soudan en 1946, l’école de Poto à Brazzaville au Congo en 1951, le College of Arts, Science and Technology au Nigeria en 1953, la Yaba School of Technology au Nigeria en 1955 et l’école d’Oshogbo en 1962, établie par Ulli Beier.
En plus des écoles d’art, il y avait également des studios et des parcours artistiques dans plusieurs pays d’Afrique, tels que les ateliers de Julian Beinart en Afrique du Sud, les ateliers de céramique de Michael Cardew au Ghana et au Nigeria, et les artistes de Rorke’s Drift en Afrique du Sud.
Après avoir acquis leur autonomie par rapport aux systèmes peu familiers qui les administraient, les pays africains ont connu des changements politiques et sociaux importants qui ont eu un impact sur la création artistique. De nouveaux types d’art contemporain africain ont émergé, influencés par la mondialisation, les médias, la correspondance et les cultures différentes. Les artistes africains ont commencé à voyager, à s’inspirer de différentes cultures et à offrir des expressions solides sur l’effet de la mondialisation sur leur territoire.
L’un des principaux styles d’art contemporain africain est l’art de l’objet traqué, qui consiste à réaliser des œuvres d’art à partir de matériaux collectés et réutilisés. Cet art est bien connu sur le continent et est souvent réalisé à partir d’objets de la vie quotidienne. Le Mozambicain Gonçalo Mabunda est l’un des artistes les plus célèbres dans ce genre de création. Il utilise des morceaux d’armes récupérés après le conflit pour créer des sculptures et ainsi donner une nouvelle vie à ces objets.
En somme, l’Afrique a produit des œuvres d’art exceptionnelles qui ont offert au monde un autre cadre créatif. La mondialisation et les changements sociaux et politiques ont contribué à l’émergence de différents types d’art contemporain africain, tels que l’art de l’objet traqué, qui reflète les valeurs et les traditions locales, ainsi que les influences de cultures différentes.
La révolution de l’art africain contemporain : une exploration ethnographique
Depuis la fin du 20ème siècle, plusieurs expositions d’art africain en Occident ont contribué à la renommée globale de cet art. L’exposition « Magiciens de la terre » au Centre Pompidou en 1989 a ouvert la voie à d’autres expositions importantes qui cherchent à instruire et à célébrer avec respect l’art et les spécialistes africains contemporains. Par exemple, l’exposition « Seven Stories about Modern Art in Africa » coordonnée par des conservateurs africains en 1995 à la Whitechapel Gallery à Londres a présenté des objets fabriqués par 60 artistes comme un manuel pour le contexte historique de l’art africain moderne.
Bien que l’art africain, en particulier la sculpture, soit connu en Europe depuis le 15ème siècle, il n’a acquis sa nature d’expression artistique authentique qu’après 1906, lorsque les peintres cubistes l’ont présenté comme un art nègre évident. Cependant, l’art nègre du cubisme n’est probablement pas un art africain, car les cubistes n’ont pas cherché à caractériser l’idée véritable de ces œuvres.
Il est donc important de redécouvrir la vérité de la réalité esthétique africaine par l’investigation spécifique des objets et des civilisations où ils étaient considérés, fabriqués, utilisés et appréciés. Cependant, l’investigation fragmentaire des sociétés africaines n’a permis jusqu’à présent qu’une approche restreinte de l’ensemble de la réalité stylistique.
L’art contemporain africain est unique, car il n’est pas causalement lié à son contexte. Il n’est ni l’expression immédiate et privilégiée d’un type de société, ni l’instrument de base des cultes, ni la représentation pédante des convictions et des fantasmes. L’investigation de l’art contemporain africain vise ainsi à établir une topographie, un ensemble d’expériences et une ethnologie complexe.
En résumé, l’art africain est une des parties significatives de la culture noire, d’autant plus précieuse qu’elle est délimitée par des objets qui, en raison de la traduction du message sculptural qu’ils véhiculent, peuvent être une des méthodes pour s’infiltrer dans les premières origines des civilisations africaines. La recherche africaniste moderne s’efforce de caractériser une réalité diverse et l’idée exclusive de ses implications emblématiques.
L’émergence de l’art contemporain africain sur la scène mondiale
L’art contemporain africain est en pleine expansion avec une augmentation de lieux artistiques, de foires et d’expositions sur le continent. Des artistes de différents pays africains se font remarquer tels que Wangechi Mutu, du Kenya, qui fusionne des références sociales africaines avec des éléments de science-fiction, ou encore El Anatsui, du Ghana, qui crée des dessins lumineux à partir de couvercles de bouteilles. William Kentridge, d’Afrique du Sud, est connu pour ses dessins au fusain qui reflètent l’histoire difficile de son pays, tandis que Julie Mehretu, d’Éthiopie, crée des œuvres monumentales en mélangeant lignes, formes et tons. Le peintre congolais Chéri Samba utilise souvent des gravures pour décrire la vie quotidienne dans son pays. L’artiste marocain Hassan Hajjaj est souvent comparé à Andy Warhol pour ses photos colorées inspirées de la mode et du Pop Art. Enfin, Yinka Shonibare, originaire du Nigeria et basé au Royaume-Uni, crée des œuvres frappantes et dynamiques teintées d’humour malgré son handicap.
Ces artistes africains ont connu un succès mondial et ont exposé leurs œuvres partout dans le monde, contribuant ainsi à la reconnaissance grandissante du travail artistique africain. Au 21ème siècle, l’art contemporain africain respecte de plus en plus l’orientation féminine, renforcée par des femmes telles que Touria El Glaoui, fondatrice de la foire 1-54 qui a permis de propulser cet art au-delà du continent. Cette foire représente les énergies uniques et croisées des 54 nations du continent et donne le rythme d’une imagination débridée, souvent basée sur la vérité d’un territoire caractéristique.
Les artistes les plus élégants présentent des œuvres allégoriques qui captivent l’attention des jeunes femmes admiratives de leurs aînées. Naomi Wanjiku Gakunga, inspirée par El Anatsui, travaille l’oxydation et la couture du métal pour lui donner une douceur inattendue. L’œuvre semi-mystique de la Gabonaise Myriam Mihindou fascine par ses têtes-de-loup en coton absous contenant des piquants et des arrière-plans historiques mystérieux, peut-être liés au vaudou… Jihan El-Tahri, originaire d’Egypte, aborde la frontière psychologique qui continue à isoler de manière erronée l’Afrique du Nord de l’Afrique sub-saharienne, où le Sahara est souvent considéré comme une barrière sociale plutôt que comme une zone de transition.
Les artistes africains contemporains sont de plus en plus engagés dans l’exploration de leur identité culturelle et de leur héritage, ainsi que dans la réflexion sur les changements sociaux et politiques à l’échelle nationale et internationale. Leur objectif est de faire progresser l’art africain, de dénoncer les injustices et de susciter une prise de conscience au sein de la société.
Barthélémy Toguo utilise une variété de médias, tels que des installations, des performances et des aquarelles, pour explorer les relations complexes entre l’Afrique et l’Europe, en particulier en lien avec les maladies telles que le sida et Ebola. Il collabore avec des scientifiques pour créer des images de cellules malades observées au microscope, qu’il utilise dans ses installations.
Fathi Hassan se concentre sur l’exploration des dialectes anciens et de l’histoire orale qui ont été supprimés par les colonisations. Il utilise des écritures dessinées pour jouer avec les images, les surfaces et la calligraphie de son héritage nubien. Il intègre souvent des éléments naturels pour donner du sens à ses textes.
Tyna Adebowale se concentre sur la culture nigériane contemporaine et les sous-cultures perturbées par des forces extérieures. Elle étudie les récits sociaux et profonds en Afrique sur le long terme, en se concentrant sur la différence et la facilité d’orientation naturelle. Elle a également participé à des projets éducatifs et religieux.
Hicham Benohoud explore les rêves particuliers, amusants et parfois bizarres qui remettent en question la culture marocaine. Bien qu’il ne se considère pas comme un artiste engagé, sa méthodologie repose essentiellement sur son enquête sur ce qui se passe dans la société.
Kudzanai-Violet Hwami aborde la vie en Afrique du Sud dans son travail, en utilisant une variété de médias pour créer des oeuvres qui intègrent des éléments visuels tels que des autoportraits, des photos de famille, des nus, ainsi que des références à la musique et à l’écriture.
Ayanda Mabulu utilise des images satiriques pour aborder les inégalités de la culture sud-africaine, représentant des pionniers forts comparés à des victimes d’abus, de misère et de sectarisme. Bien que son travail soit considéré comme politique, Mabulu préfère offrir une perspective personnelle qui suscite des débats.
Chaque artiste a sa propre histoire et sa propre approche artistique. Leurs oeuvres reflètent une exploration de la réalité africaine qui est nouvelle pour chacun.
Exploration de la créativité africaine: les influences des expositions, revues et ventes aux enchères sur l’art contemporain africain
Le développement de l’art contemporain africain a été marqué par plusieurs événements majeurs, tels que des expositions, des revues, des livres et des ventes aux enchères. Ces événements ont joué un rôle crucial dans la découverte de l’art contemporain africain en Occident, ainsi que dans la légitimation et la valorisation des œuvres d’artistes africains.
Parmi les expositions notables, on peut citer « Primitivisme dans l’art du 20e siècle » au MOMA de New York, qui a suscité la critique pour avoir présenté l’art africain comme brut et non courant. Cependant, l’exposition a également permis de découvrir la magnificence des formes exposées. « Magiciens de la Terre » au Centre Pompidou en 1989, à Paris, a mis en relation des artistes populaires avec l’avant-garde, introduisant des indices de la coutume comme les plumes et les couleurs. « Sept histoires sur l’art moderne en Afrique » au Whitechapel de Londres en 1995 a donné un cadre vérifiable à l’innovation africaine, tandis que « The Short Century: Mouvements d’indépendance et de libération en Afrique, 1945-1994 » à New York City a présenté 400 œuvres de toute l’Afrique.
Les périodiques sur l’art contemporain africain, tels que Revue Noire, Arts d’Afrique et The South African Art Times, ont également contribué à valoriser les œuvres d’artistes africains et à susciter l’intérêt du public pour l’art contemporain africain. Des livres tels que « L’art et les artistes contemporains d’Afrique » et « African Art Now, chefs-d’œuvre de la collection Pigozzi » ont également été publiés pour mettre en lumière les artistes africains contemporains.
Enfin, les ventes aux enchères d’art africain contemporain chez les maisons comme Christie’s et Sotheby’s ont également contribué à la reconnaissance de l’art contemporain africain en tant que valeur monétaire et artistique. Ces événements ont enrichi la scène africaine contemporaine en ajoutant de la valeur et de la légitimité aux œuvres réalisées par des artistes africains.
Les foires d’art contemporain africain : un dynamisme en constante évolution
Les galeries d’art contemporain ont la chance de se faire connaître sur la scène mondiale grâce aux événements qui leur permettent de rencontrer des acheteurs potentiels. Ces événements, qui ressemblent à la fois à des expositions et à des places de marché, se sont multipliés ces dernières années dans le monde entier. Les grandes villes comme Paris, Londres, New York, Madrid, Cologne et Bâle organisent toutes des foires d’art contemporain. Les artistes, les galeristes et les exposants y présentent leurs œuvres et rencontrent des collectionneurs, des marchands, des conseillers et même des conservateurs de musée. Des foires plus spécifiques ont également vu le jour pour mettre en avant l’art africain contemporain, comme la 1-54 Contemporary African Art Fair qui se tient à Londres, Paris, New York et Marrakech et qui attire plus de 10 000 visiteurs. AKAA, également à Paris, est une foire d’art et de design qui invite les collectionneurs, les experts et les amoureux de l’art à découvrir et acheter des œuvres. Cette foire est éminente pour sa qualité et son choix de galeries, avec des artistes disponibles pour rencontrer les gens et offrir leurs réflexions, ainsi que des causeries, des conversations et des rencontres avec des conservateurs, des chroniqueurs, des auteurs et des interprètes.
FNB Art Joburg, ART X Lagos, 100% Design Afrique du Sud : la montée en puissance des foires d’art sur le continent
L’Afrique aussi est devenue un lieu de rencontre incontournable pour les amateurs et les professionnels de l’art contemporain, avec plusieurs foires présentant les dernières tendances et les créateurs les plus influents. La Investec Cape Town Art Fair est l’une des plus grandes foires d’art contemporain sur le continent africain, et est connue pour son dynamisme social local et son énergie. La foire a pour objectif de donner une voix aux artistes africains et de les exposer sur leur propre continent, tout en offrant une variété d’œuvres d’art de qualité venant d’Afrique et du reste du monde.
D’autres foires notables incluent la FNB Art Joburg, la principale foire d’art contemporain en Afrique, qui attire des délégués des plus grandes institutions artistiques du monde entier. 1-54 à Marrakech est une autre foire bien connue qui met en avant une grande variété d’œuvres contemporaines et attire des visiteurs du monde entier.
Enfin, il y a ART X Lagos, qui est rapidement devenu le fondement de la scène artistique contemporaine du Nigéria. La foire expose une grande variété d’œuvres créatives, mettant en avant les artistes africains émergents et établis. 100% Design Afrique du Sud est une autre foire qui se concentre sur le design et expose les articles les plus récents dans le secteur, offrant aux acheteurs, aux fournisseurs et aux créateurs une source extraordinaire de découverte.
Dans l’ensemble, ces foires offrent une scène ouverte pour discuter et réfléchir autour de l’art contemporain, tout en mettant en avant les artistes africains et leur travail. Les foires attirent des visiteurs du monde entier, y compris des délégués des plus grandes institutions artistiques, ce qui montre l’importance croissante de l’Afrique dans le monde de l’art contemporain.
L’art africain contemporain s’expose sur le continent : des collections fascinantes à découvrir
Les amateurs d’art africain ont de nombreuses options pour découvrir des collections contemporaines fascinantes sur le continent. Bien que des centres historiques tels que le Quai Branly et le Forum Humboldt proposent des collections importantes, ils reflètent également le poids d’un passé colonial. Cependant, des lieux tels que la Fondation Zinsou au Bénin, le MACAAL à Marrakech et le Zeitz Museum of Contemporary African Art au Cap offrent des collections contemporaines exceptionnelles d’artistes émergents et reconnus. Nous ne pouvons pas parler de collection d’art africain sans mentionner le regretté Sindika Dokolo, qui a constitué une collection privée de plus de 5 000 œuvres et a créé la Fondation Sindika Dokolo pour promouvoir l’art contemporain en Angola. L’art africain est différent et fascinant, mais il a également été privé de nombreuses œuvres par les populations occidentales. En fin de compte, en donnant une visibilité universelle à l’art africain, nous pouvons également contribuer à rétablir l’harmonie entre les personnes, les populations et les pays.
L’art africain contemporain : un marché en plein essor et des enjeux politiques importants
Le sujet de l’art africain contemporain est hautement politique et nécessite une vision postcoloniale pour être pleinement compris. Le marché de l’art africain contemporain est en pleine croissance, bien qu’il ne représente qu’une petite partie du marché de l’art dans son ensemble. Les expositions d’art contemporain sur et hors du continent ont contribué à la reconnaissance de cette scène artistique d’élite. Le marché de l’art est une préoccupation constante et un marché unique est un allié de légitimation. L’ascension de l’art africain contemporain est le signe d’un accomplissement, mais le marché est aussi à l’origine du présentisme. La pandémie de Covid-19 a conduit à une nouvelle façon d’améliorer les expositions et de les rendre plus accessibles. Les maisons de ventes ont élargi leur clientèle, qui s’intéresse souvent à l’art africain contemporain. Le marché de l’art contemporain africain est spéculatif, mais les acteurs du marché travaillent à remettre à plat un modèle financier plus gérable. L’art contemporain africain prendra une place beaucoup plus importante dans la vie des individus à l’avenir.