Alors que le MoMa de New York consacre présentement l’exposition monographique « Frédéric Bruly Bouabré : World Unbound », c’est dans ce même état d’esprit que la galerie MAGNIN-A présente dans ses espaces à Paris « On ne compte pas les étoiles » jusqu’au 30 juillet 2022.
« On ne compte pas les étoiles », une exposition dont le titre fait allusion au livre éponyme de Frédéric Bruly Bouabré et qui propose un assortiment peu commun et remarquable de dessins peu ou jamais montrés, réalisés par l’artiste entre 1983 et le milieu des années 2000.
À l’occasion de l’exposition « On ne compte pas les étoiles », le galeriste André Magnin ouvre ses archives pour offrir au public français la possibilité de découvrir les dessins réalisés par l’artiste ivoirien. Ainsi, à côté de grands ensembles, comme la principale édition de l’Alphabet Bété ou le Musée du visage africain, la galerie MAGNIN-A met au jour des œuvres inédites, des lettres et objets, mais aussi des vidéos de Bruly Bouabré.
Le savoir, Frédéric Bruly Bouabré y a consacré sa vie, cela commence par sa perception du monde et de la nature. Depuis sa vision en 1948, il livre tout ce qui se trouve sur la couche extérieure des choses : produits organiques, brumes, écorces, noix de kola, empreintes sur le sol, mais aussi ses représentations de personnages qu’il a sans doute trouvés dans des magazines, des journaux et des photos. Les structures à travers lesquelles l’information semble venir à lui. Prendre conscience, obtenir des connaissances apparentes et parfois imperceptibles à travers un œil unique, c’est essentiel pour l’œuvre extraordinaire de Bruly Bouabré qui nous atteint, nous charme et nous change.
Son art est un monde. Il a ses règles, ses divinités, son langage, et avant même d’être dessinateur, il n’a cessé de chercher à apaiser les hommes, à considérer et à vénérer la Terre, c’est-à-dire à la chérir, Frédéric Bruly Bouabré avait besoin d’entrer au Panthéon de Victor Hugo et de sauver le mode de vie des siens par l’écriture. Il le répétait sans cesse : L’écriture et l’art sont les meilleurs moyens de concrétiser les pensées et les peuples.
Plusieurs œuvres sont présentées à la galerie MAGNIN-A pour l’exposition « On ne compte pas les étoiles », et y témoignent de l’unicité du dessin et de la lettre, de la lettre et de l’âme. Ainsi, la première adaptation absolue de son Alphabet bété, comprenant ses dessins les plus mémorables, mais aussi le musée du visage africain et de nombreuses autres compositions. Les célèbres pierres de Békora, qui sont à l’origine de son alphabet, sont également bien en vue.
Toute la stricte origine de Bruly Bouabré, dont la première des créatrices est la Nature, se retrouve dans sa capacité à adorer et à faire aimer, à voir et à faire voir les mots sacrés qui s’articulent sur les pierres, les tâches et les peaux.
L’espace de la galerie Magnin-A est ainsi pensé comme une excursion à l’intérieur d’un monde. Des pièces uniques, des troupes, des œuvres, des lettres sur l’artiste, des photographies et des fichiers sonores et vidéo balisent un chemin par lequel nous nous infiltrons dans sa création.
L’exposition « On ne compte pas les étoiles », est aussi le récit d’un compagnonnage, c’est une entrée dans la pensée de l’artiste qui montre que l’alphabet de Bruly Bouabré a été fait à partir de 453 dessins et que chaque dessin ressemble à un mot dans un livre de référence.