Malgré le temps ou la géographie, les soulèvements à travers la planète ont toujours reflété une contestation spécifique du pouvoir, une rupture avec les principes établis, une exigence de changement, en accord avec l’évolution des mentalités et de la société elle-même. De la même manière, l’art véhicule la voix de ces évolutions dans leur multiplicité. C’est donc à travers l’exposition « Figures of power » à la Galerie Afikaris de Paris jusqu’au 14 août 2021 que l’artiste contemporain nigérian John Madu et le peintre sénégalais Ousmane Niang confronte leurs lectures du pouvoir.
Si Ousmane Niang se penche sur le lien entre le dominant et le dominé. John Madu change les platitudes du contrôle et lance une discussion sur l’identité. Une subtile manière pour eux de se servir de l’art comme d’une arme et de prendre position.
Entre créations qui reflètent parfois des figures de force par la différenciation nette entre l’homme et les créatures anthropomorphes ou dressées que Ousmane Niang représente dans ses toiles pour ressortir l’incarnation du pouvoir tout en maintenant un détachement visuel entre le solide et le fragile, entre les individus qui subissent et ceux qui ne réagissent pas. Une démarche de mettre celui qui regarde la toile dans un jeu de rôle face à la lutte au pouvoir comme pour maintenir sa démarche politique et faire ressortir les jeux de pouvoir. Il joue avec les codes et use parfois de sous-entendus tout en maintenant un goût spécifique à ces créatures destinées à être scrutés. Ses œuvres ne sont pas destinées à être seulement contemplés, mais poussent au sentiment de puissance.
Quant à lui, John Madu de par ses œuvres offre une capacité à ses personnages. Il les libère de toute norme sociale et change le récit pour que chacun soit autorisé à être qui il veut. Ses œuvres sont autant de gestes vers l’histoire que vers la jeunesse africaine et l’influence de la culture pop. Alors qu’il peint ses amis ou repense des créations artistiques, il cherche avant tout à imprimer l’histoire. Cette histoire est la sienne, mais aussi le récit de la jeunesse, assourdie par une culture mondialisée. Dans ses œuvres, il déforme la réalité dans le but qu’elle se rapporte à ce qu’il peut en dire et remet en question le développement et l’insistance de l’identité tout en obscurcissant la frontière entre le féminin et le masculin comme pour questionner sur la pensée actuelle du sexe. Avec ses pinceaux, John Madu montre une personnalité qui demande à être libérée tout en créant une rupture avec la coutume. L’exposition « Figures of power » est ouvert au public jusqu’au 14 août 2021 à la Galerie Afikaris de Paris.