L’art contemporain africain sera une fois de plus à l’honneur à travers l’exposition « Ce qui s’oublie et ce qui reste ». En effet, cette exposition est le fruit du partenariat entre le Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MAACAL) de Marrakech et le Musée national de l’histoire de l’immigration de Paris, avec pour commissaires Meriem Berrada et Isabelle Renard. Entre héritage et génération, tradition et culture, récits historiques et vision du monde, des liens visibles et invisibles se créent autour des thèmes de la transmission, de l’immigration et des traditions africaines.
Quelle place occupe actuellement la transmission de nos traditions et cultures africaines pendant ces temps où dominent les réseaux sociaux et l’individualisme?
Que deviendra la passation de mémoires de génération en génération ?
« Ce qui s’oublie et ce qui reste » : un honneur à la créativité et à la diversité artistiques
L’histoire nous rappelle que cet évènement se tiendra au sein du Palais de la Porte Dorée construit en dix-huit mois à l’occasion de l’exposition coloniale internationale de 1931, période durant laquelle étaient présentées les colonies françaises de l’époque. Le symbolisme de ce lieu marque les esprits et fait une analogie au titre de l’exposition qui met en avant un passé historique pour une mémoire collective comme legs culturel dans la perspective de créer un horizon viable pour le futur.
Dix-huit artistes exposeront leurs œuvres à travers des vidéos, des sculptures, des peintures, des installations, des tissages et des performances. Ce qui rendra cette exposition riche en vitalité de la production contemporaine africaine.
La photographie, un secteur qui représente le dialogue entre traditions et perspectives, est adoptée par plusieurs artistes marocains : Amina Agueznay, Ymane Fakhir, Malik Nejmi et Btihal Remli. L’artiste Béninois Ishola Akpo qui crée ses œuvres en mélangeant modernité et traditions, tout comme son confrère franco-béninois Emo de Medeiros ou le malgache Joel Andrianomearisoa, qui combinent différents supports (sculpture, vidéo, performance etc.) pour exprimer leur perception artistique et transculturelle.
Meschac Gaba, l’artiste conceptuel béninois, fascine à travers ses œuvres tirées d’éléments du quotidien pour s’approprier des thèmes sur la globalisation ou encore sur le consumérisme.
La sud-africaine Lerato Shadi, adepte de la performance et de l’installation est également mis en avant durant cette exposition. Quant au réalisateur Hamedine Kane (Mauritanie-Sénégal), habitué aux biennales internationales, il met en scène dans ses œuvres cinématographiques une vision d’un monde en plein changement. De même, un hommage a été rendu à Frédéric Bruly-Bouabré, le dessinateur et poète ivoirien qui n’est plus.
De plus en plus, on assiste à une plus grande valorisation des artistes africains à travers ces expositions, biennales, vernissages et autres événements culturels, qui n’est que la consécration de l’art contemporain en Afrique.