Artiste peintre, sculpteur et poète, Gastineau Massamba Mbongo, compte parmi ces artistes engagés qui dénoncent avec aplomb les insécurités et injustices sociales. Son art représente une voix qui dénonce, une image qui reflète les misères et souffrances endurer par autrui. Il tente ainsi d’apporter un soutien moral aux personnes dans le besoin mais aussi de rendre visible leur cri silencieux et de nous faire entendre notre propre surdité face à leur situation.
Né en 1973 à Poto Poto à Brazaville, République du Congo, Gastineau Massamba Mbongo est initié au monde de l’art par son père. Professeur de sculpture et de céramique à l’École Nationale des Beaux-Arts de Brazzaville, celui ci en fait son apprenti et le forme aux différentes techniques artistique. L’artiste congolais déserte ensuite l’atelier de son père afin de poursuivre son cursus au Centre d’Art de la Tsiémé à Talangai administré par Rémy Mongo Etsion Massamba. Il s’essaye à de nombreux médiums et performances artistiques afin de toujours plus affirmer son art axé sur le travail des corps. Entre l’utilisation de fil, de peinture ou de dessin, Gastineau Massamba Mbongo ne manque pas de moyens pour la conception de son art expressif aux contours incertain et complexe.
Au-devant de sa toile, Gastineau Massamba Mbongo improvise les figures sans une conception préalable de l’œuvre en elle-même. Sans aucune préparation en amont, l’artiste avide de justice attaque directement le motif de création en faisant abstraction de toute décoration et narration. L’utilisation du pastel et de l’acrylique lui permet de retrouver l’énergie susceptible de saisir au plus vif les figures qu’il peint sur ses toiles.
Gastineau Massamba Mbongo est un dramaturge affirmé qui ne manque pas de faire ressortir cette connotation théâtrale dans ses œuvres. Il peint au plus profond de la chair et isole ces personnages dans des fonds noirs, un ascétisme qui confère à ses toiles un décorum quasi nul et qui n’est pas sans évoquer le dépouillement du théâtre de Beckett.
Loin d’être en rapport avec une oraison funèbre, l’art de Gastineau Massamba Mbongo est un subtil mélange de maniérisme et d’expressionnisme qui nous dévoile le sort de ces êtres humains fuyant l’environnement lugubre et sans vie lié aux violences politiques, sans sécurité économique ni sociale, se déplaçant et migrant à la recherche de meilleures conditions de vie. Ces peintures témoignent à leur manière de l’état du monde actuel et les situations les plus inhumaines dans lesquelles nous évoluons quotidiennement.
Gastineau Massamba conçoit ses œuvres en mêlant peintures et écritures, installations et performances. Il les confronte à une diversité de médiums, de l’aquarelle au fusain, du fusain à l’encre de Chine, en passant par les brûlures, les corps aux formes abstraites et complexes représenter par l’artiste interrogent sur le thème de la géopolitique internationale actuelle.
Reconnues par la critique internationale, les œuvres de Gastineau Massamba Mbongo ont été présentées jusqu’en juin 2018 à la Bandjoun Sation, fondation Barthélemy Toguo, Cameroun. Ces créations intègrent également la collection du Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL) de Marrakech et sont toutes aussi présentes dans la collection Gervanne et Matthias Leridon, à la Fondation Blachère, à la Fondation Beneton, au Centre d’art Barthélémy Toguo, entre autres.
En 2004, il participe à la Biennale de Dakar et à la Biennale Internationale de Casablanca en 2012. L’artiste congolais dispose d’un riche parcours artistique notamment sa participation à des résidences d’artistes et de nombreuses autres expositions personnelles et collectives à son actif ainsi que des collections publiques et des publications. Gastineau Massamba Mbongo est un artiste de renom dont les œuvres détiennent un sens de sensibilisation puissant à l’international. Elles interpellent les spectateurs sur leur surdité face aux cris et souffrances d’autrui et les invitent à ouvrir les yeux sur ces situations déplorables et omniprésentes de notre entourage.