Malala Andrialavidrazana est une artiste et photographe malgache-française qui interroge à travers son art les barrières et les interactions dans des contextes interculturels. Elle poursuit un idéal propre oscillant de manière réfléchie entre les espaces privés et les considérations globales pour explorer en profondeur les imaginaires sociaux. Le médium photographique est le langage artistique utilisé par Malala Andrialavidrazana pour communiquer sa vision tourné vers le passé du monde actuel.
La photographie de Malala Andrialavidrazana accorde un engagement profond aux enjeux et aux évolutions contemporaines. Né en 1971 à Madagascar, elle grandit dans son pays d’origine puis s’installe ensuite à Paris où elle obtient en 1996 son diplôme à l’École Nationale d’Architecture de Paris- La Vignette. Cette qualification renseigne sur sa capacité à percevoir le monde de part une vue tridimensionnelle et à se servir des images comme modèles pour concevoir de nouvelles formes de circulation.
Malala Andrialavidrazana ne cesse de parcourir différents horizons du monde afin de toujours plus alimenter sa pratique artistique unique. Elle débute ensuite sa carrière d’artiste visuelle en étendant son investigation sur les structures funéraires malgaches aux villes du Sud global – Auckland, Buenos Aires, Guangzhou et Santiago, entre autres. De cette enquête ressort la série photographique « d’Outre-Monde (2003) » qui aborde les traditions funéraires aux côtés des multiples formes et dimensions urbaines et reçoit le Prix HSBC de la photographie.
Dans ses œuvres, Malala Andrialavidrazana utilise souvent la juxtaposition de l’ancien et du nouveau pour explorer les dynamiques complexes du monde d’antan dans toute sa globalité. Ses images sont souvent complexes et multicouches, superposant des images d’archives et des photographies contemporaines pour créer des récits visuels riches et profonds.
Dans sa série « Echoes » (de l’Océan Indien), construit grâce au soutien de l’Institut Français et du National Arts Council d’Afrique du Sud, Malala Andrialavidrazana traduit les contours d’une singularité plurielle, tout en mettant en lumière la profondeur et la durabilité des liens historiques entre des endroits aussi éloignés tels que Antananarivo, Mumbai et Durban. Cette série d’œuvres est en réalité la matérialisation de l’intérêt de l’artiste pour le dialogue et la différence. Elle maintient une déférence éthique pour faire barrage aux nombreux préjugés problématiques qui obscurcissent et définissent les regards « du Nord » sur l’océan Indien – l’une des premières économies mondiales.
Les œuvres de Malala Andrialavidrazana ont été exposées à plusieurs endroits du globe tels que la Rencontres de Bamako, Fondation Donwahi, Lagos Photo Festival sur le continent africain ; Biennales de Changjiang et de Karachi, Dhaka Art Summit, Para-Site, en Asie ; Musée Herzliya au Moyen-Orient ; PAC Milano, Kalmar Konstmuseum, Lyon et EVA Ireland’s Biennale, Varsovie MoMA, en Europe ; Fondation Clément aux Caraïbes ; Aperture, Art Institute of Chicago, Ford Fondation, aux États-Unis.
En utilisant la photographie comme un outil pour explorer les histoires cachées et pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes, Malala Andrialavidrazana a créé un corps d’œuvres visuellement puissant et engageant. Ses images mettent en lumière les complexités et les différences identitaires sociales et appellent le public à une métamorphose radicale de leur perception du monde dans sa globalité.
Le travail de Malala Andrialavidrazana est un exemple éloquent de la façon dont l’art peut être utilisé pour créer des récits puissants qui sont à la fois visuellement magnifiques et politiquement importants. Sa photographie est un rappel constant que l’art peut être un outil de changement et que les artistes ont un rôle important à jouer dans la création d’un monde nouveau et égalitaire pour tous.