La Galerie Huxley-Parlour a le plaisir d’annoncer « Rage Comics », une présentation artistique mettant en vedette le duo d’artistes, Shir Cohen et Olivia Sterling. Jusqu’au 02 septembre 2023, cette exposition d’œuvres inédite sera exposée à l’espace Maddox Street de Huxley-Parlour et offre un effet visuel brut renvoyant à un abattoir ou à une boucherie, où les deux artistes essaient de concentrer leur rage individuelle à travers le langage de la chair, de la viande et de l’art.
Cette exposition prend une propension particulière où dans une approche artistique similaire, les artistes s’emploient à extérioriser leur colère à travers des personnages de dessins animés très connus aux débuts des années 2010. Le titre de l’exposition a été inspiré d’un objectif commun aux deux artistes, leur besoin d’orienter leur colère vers un but comique. Shir Cohen et Olivia Sterling portent leur choix sur ses bandes dessinées numériques, « Rage Comics » dont les personnages sont des dessins animés préfabriqués, connus sous le nom de « visages de la rage« . Les dessins de la série animés sont grossièrement représentés et suivent des scénarios simplistes exprimant pour la plupart la rage, un sentiment que nos artistes contemporains cherchent à libérer.
Shir Cohen et Olivia Sterling partagent un intérêt commun pour l’utilisation de dessins animés et de mèmes au sein des communautés amères présentes dans les espaces numériques, en particulier dans le domaine de la manosphère. Ces groupes numériques, derrière un sens de l’humour novateur, ont une vision bien définie et figée du monde, basée sur des concepts tels que la génétique et les stéréotypes raciaux et sexistes. Initialement utilisés pour représenter des éléments culturels transmis par imitation, les mèmes ont aujourd’hui une connotation différente, renvoyant à une culture d’images numériques partagées, parfois simplistes ou réductrices, facilement manipulables grâce à l’ajout de texte, et évoluant librement dans diverses sphères politiques, sociales, triviales, absurdes ou humoristiques. Dans une approche artistique unique, Shir Cohen et Olivia Sterling explorent la position complexe des mèmes, oscillant entre l’humour et la haine.
Les deux artistes s’intéressent aux devenirs des mèmes dans les mains d’individus guider par des idéologies sexistes et racistes et à quelle mesure le langage visuel de cet élément culturel pourrait permettre une telle propagation idéologique.
Shir Cohen engrange des récits et des incidents liés aux expériences des groupes tyrannisés, en particulier les Juifs et les minorités ethniques dans leur propre sentiment de disparité. Il présente des êtres hybrides d’animaux et d’humains qui se distordent le long des murs de la galerie Huxley-Parlour. Ces créatures exhibées par Shir Cohen dans un langage visuel simpliste et à faible résolution de l’économie de l’image en ligne ont pour fondement le symbolisme culturellement assuré de l’image. Il associe l’humain à certains groupes d’animaux pour mieux les protéger de la culture des mèmes et de la phrénologie.
Olivia Sterling explore la dualité de la noirceur et de la blancheur dans la Grande-Bretagne contemporaine à travers son travail artistique. Ses peintures utilisent l’humour et le burlesque pour critiquer les perceptions racialisées, y compris la sémantique de la race. Elle complète le travail de Shir Cohen en inversant ces métaphores déshumanisantes à travers ses séries de peintures. Les compositions de l’artiste dépeignent des personnages qui transforment de manière troublante l’apparence humaine en broyant de la viande pour en faire des saucisses. Dans un style théâtral humoristique et gore, Olivia Sterling utilise ces espaces imaginaires de boucherie pour donner forme à des fantasmes violents liés à la race et à la vengeance.
Tandis que Shir Cohen crée des êtres qui renvoient à des idéologies passées, cherchant à transformer les personnes marginalisées en animaux pour mieux les protéger de la violence et de l’injustice, Olivia Sterling fait des auteurs de ces idéologies stéréotypées de simples morceaux de viande avec lesquels on peut jouer, voire même consommer.
« Rage Comics » de Shir Cohen et Olivia Sterling aborde les conversations contemporaines autour de l’humour, de l’angoisse, du choc, de la violence, de l’expression et de la suppression. Le langage d’expression utilisé par les artistes dans cette exposition inédite est emprunté et subverti dans les espaces en ligne, qui sont souvent des vecteurs de haine, de violence et de terrorisme. Ils canalisent ainsi leur propre rage intérieure et leur opposition à l’empire qu’ils pourraient partager avec des communautés, des groupes Incel et autres sous-cultures d’extrême droite qui pullulent sur les réseaux en ligne.