Si le travail artistique de l’artiste marocain Omar Mahfoudi a d’abord été reconnu à partir d’un modèle interdisant les images métaphoriques, elle s’est peu à peu détachée du portrait strict. Ses compositions, panoramas illusoires qui surgissent de jets d’ombres, jouent avec la ligne entre le théorique et le métaphorique. Le souvenir de sa vie à Tanger, tout comme l’attrait d’un proscrit de l’au-delà, imprègne sa création artistique et donne vie à des sources désertiques, des régions sans âge lavées dans une lumière lointaine.
Jusqu’au 18 août 2021 à la Galerie Afikaris de Cap-Ferret en France, Omar Mahfoudi présente l’exposition « Waiting in the Oasis ». Une symbolique utile au rêve, soignée et mis en valeur par des impacts mixtes : de la série Amazonia du photographe Sebastiao Salgado, aux estampes de Katsushika Hokusai, en passant par l’art japonais et la peinture contemporaine de scènes enchantées. On retrouve une substance magnifique comme dans l’œuvre de Peter Doig, tout comme une profondeur réfléchie qui fait ressortir l’encre de l’artiste chinois Gao Xingjian, avec des contemplations comparables de la figure humaine.
Omar Mahfoudi joue avec la présence et la non-présence. Le vide emplit ses œuvres d’un secret, proche d’une sorte d’isolement existentiel. Reprenant le film du chef thaïlandais « Apichatpong Weerasethakul » une végétation luxuriante, des ombres bouleversantes et un environnement nettoyé soutiennent ces rêves, oscillant entre ciel perdu, crépuscule désespéré et soirées insondables.
Acquis du romantisme allemand, le thème de l’homme face à la nature est proposé par un personnage répétitif, consumé par son environnement. Un buste effrayant surgit des eaux profondes, une présence silencieuse et pénétrante. Les baigneurs qui accentuent les toiles de l’artiste Omar Mahfoudi présentent l’image d’un corps écumant, inspirant leur intemporalité. Évoquant des sculptures antiques, elles semblent anticiper, dans ces scènes protégées de toute autre interruption humaine, la revisitassions de l’équilibre du monde. Le calme captivant de ces jardins désertiques est contrebalancé par une sorte de danger que représentent les flous à l’obscurité et les coulures d’encre, un traitement expressionniste répétant les larmes. Le jeton émouvant de l’artiste ajoute à l’éclatement de ces scènes, auxquelles les ombres sont oppressées.
Entre le monde réel et la déception, les souvenirs et les illusions, la lumière ajoute à la composante céleste de ces tableaux. Sous ces pinceaux, la nuit, est à la fois faible et occupée, la lune offre diverses options picturales en contraste avec le soleil radieux qui éclaire habituellement ses paysages.
Ainsi, dans cet exercice difficile et constant entre lumière et obscurité, figuration et réflexion, pression et conciliation, le Marocain Omar Mahfoudi crée une œuvre à la fois oxymorique et artistique traversée par ses propres zones d’ombre. L’exposition « Waiting in the Oasis » à la Galerie contemporaine Afikaris du Cap-Ferret dénote un souffle illusoire, une trouée vers un passé, où la magnificence surgit, tant de la quiétude que de la torture.
De l’abus, Omar Mahfoudi décharge une motivation, extirpe l’incarnation dans une brume active pour dépeindre la folie de l’idée dominatrice et du discours libre.
Son mouvement devient énergie à travers une œuvre d’art délicate, la toile est captée d’une autre manière. Sa fondation, faite de couches directes, surpasse la représentation, car il la déconstruit, le fond dans la figure pour donner à voir une œuvre en couches, complexe. Loin des spectacles imaginatifs liés aux images militaires, l’artiste contemporain interroge la personne, entre obligation et activité, mémoire et oubli. Le sujet est bouleversant, secoué sur une base déchirée, bouleversante et incroyable.
Traiter pour lui le sujet des Généraux lui permettrait de réfléchir à ses sujets et références, à son travail autour de l’ombrage et du suivi. C’est clairement un sujet politique, mais c’est aussi ou plus la totalité de sa fixation sur l’uniforme, les récompenses, les représentations de la solidarité, du pouvoir, du triomphe.
Une pensée spécifique de l’élévation qui lui semble essentielle d’achever explicitement, car il aborde une évolution de sa méthodologie picturale en avançant des perspectives à travers le signal et la matière, par le biais de personnages affichés dans un état brut, voire créaturel, comme pour susciter une réflexion, où le suivi découvrirait l’anéantissement.