L’exposition « Two or three sides of the same Story » à la Galerie 1957 d’Accra au Ghana est la toute dernière de l’artiste Naïla Opiangah à découvrir jusqu’au 20 août 2022 et qui présente des œuvres de l’artiste réalisées pendant sa résidence de deux mois à la Galerie.
Cette exposition de l’artiste plasticien gabonais Naïla Opiangah présente des histoires générales racontées du point de vue de ses corps, les figures qu’elle moule avec ses coups de pinceau libres, somptueux et gestuels à la peinture à l’huile. Son œuvre se situe entre l’abstraction et la figuration.
Dès le début, les figures présentes semblent ressembler à des corps de femmes noires. Comparant ses corps au putti, les chérubins universels des toiles européennes des périodes Renaissance, Baroque et Rococo, Naïla Opiangah les considère comme un point focal temporaire. Comme les putti, les corps de Naïla Opiangah sont un substitut total de l’humanité.
Grâce à la variété colorimétrique et aux signaux picturaux, les corps de l’artiste Naïla Opiangah occupent une fonction expressément privée et politique. Ils sont assis : dans une idée profonde ; à la récréation ; ensemble piégés dans des étreintes délicates.
En refusant d’offrir à l’observateur la possibilité de voir leurs visages, Naïla Opiangah donne à ses corps un registre d’intelligibilité. À une époque où les existences des individus noirs sont surveillées par des calculs et la séparation des ensembles de données, les mouvements de Naïla Opiangah vers l’anonymat sont ressentis comme une dotation libérale d’adoration et de plausibilité.
Naïla Opiangah doit normaliser le fait de voir réellement les femmes noires, leur corps, leur excellence et leurs conversations habituelles sans les sexualiser ou encore moins les codifier.
La construction d’histoires est une pulsion humaine aussi importante qu’une autre. S’il y a une chose que nous savons des contes que nous racontons, et de l’histoire elle-même, c’est qu’un point de vue objectif ne peut pas réellement exister.
Elle est indéniablement modelée et teintée par le cristal de la vie que nous menons tous : notre enfance, notre niveau de scolarité, la façon dont nos blessures peuvent être réparées, les personnes qui nous ont choyés et nourris et celles que nous avons adorées et soutenues en retour.
Les histoires que nous détendons nous montrent comment agir, et comment traiter les autres. Il s’agit souvent d’une activité très délicate et granulaire. Comme un nombre considérable d’histoires qui ont été saisies depuis un certain temps se démêlent sous nos yeux, Naïla Opiangah nous offre un moyen de construire quelque chose de véritablement nouveau.
Ces œuvres présentent une structure stratégique à plusieurs niveaux : pour que le monde puisse voir les femmes noires telles qu’elles sont : éblouissantes, méritant le repos – avant tout humaines, et une extension vers le développement de qui mérite notre sympathie, et le déplacement de notre vision dont l’humanité et l’indépendance substantielle comptent.
Le titre de son exposition « Two or three sides of the same Story », fait référence à la réceptivité des compréhensions dans ses scènes.
Chaque tableau est minutieusement nommé, offrant une incitation vers son but. Les corps sont sans délai délégués, explicites et complètement dépendants de l’observateur pour l’interprétation.
L’objectif, à travers l’utilisation de la surface, des torsions picturales de bandes de bleu, de vert et de couleurs terreuses, est de lancer un observateur incontrôlé dans un océan de traductions, de faire appel à la merveille d’une nouvelle compréhension et à l’idée flexible du point de vue.
Le cycle de Naïla Opiangah demande que nous nous inclinions vers la gamme complète de l’expérience humaine, au-delà de ce qui nous est accessible du point de vue de nos propres rencontres singulières.