Organisée depuis 2014, la Museum Week est le plus grand événement culturel sur Facebook, Instagram, Twitter, Weibo, WeChat et Vkontakte. L’édition de 2019 a rassemblé plus de 60 000 participants issus de plus de 100 pays. Malgré les circonstances liées au coronavirus, les organisateurs ont tenu tout de même à maintenir l’édition de cette année, qui s’est finalement tenue du 11 au 17 mai. Sous le thème « Être ensemble », les musées et institutions du monde entier ont ouvert virtuellement leurs portes et ont partagé des milliers d’œuvres d’art. Contrairement à l’année dernière, l’Afrique était très peu représentée. Mais quelques acteurs du continent ont tout de même participé à l’événement. C’est le cas notamment de la Fondation Zinsou qui, pour sa 6ème édition, a gratifié ses abonnés et followers en ligne, d’un superbe échantillon de créations issues des arts visuels africains. Retour sur les 7 jours de la Museum Week 2020 vue depuis l’Afrique :
#heroesMW, lundi 11 mai
Comme le hashtag l’indique, ce premier jour de l’édition 2020 de la Museum Week était dédié aux personnes qui sont en première ligne dans le combat contre le coronavirus. C’était également l’occasion d’explorer le thème du héros sous l’angle culturel. A cette occasion, la Fondation Zinsou basée au Bénin a choisi de faire (re)découvrir au public les portraits de trois héros de la lutte contre la ségrégation raciale :
- Nelson Mandela : deux portraits photo réalisés par Jürgen Schadeberg, le photographe qui a suivi le combattant de l’apartheid pendant plus de 60 ans, sont visibles sur les comptes de la fondation ;
- Mohamed Ali : le boxeur noir a été l’un des principaux défenseurs des droits des noirs aux États-Unis. Il a été célébré à travers un tableau de Chéri Samba, issu la collection « Le Combat du siècle » ;
- Jack Johnson : l’œuvre de Bruce Clarke sur le boxeur américain a été publiée sur les pages sociales de la fondation.
Au cours de cette première journée de la Museum Week 2020, la Fondation Zinsou a également fait redécouvrir au public les œuvres du projet AGBARA WOMEN de l’artiste Ishola Akpo. Il met en avant l’histoire des reines africaines volontairement effacées de l’Histoire. Un collage réalisé par l’artiste pendant sa résidence à la fondation a été également publié. On peut y voir les amazones du Dahomey, cette armée de femmes guerrières créée par l’une des reines du royaume pour résister à l’invasion coloniale. Une peinture du célèbre Cyprien Tokoudagba représentant l’une de ces vaillantes femmes peut être également découverte sur les pages sociales de la fondation.
Pour finir cette première journée de la Museum Week, la fondation Zinsou a fait le choix d’un autoportrait de Samuel Fosso, une œuvre à travers laquelle il dénonce la ségrégation raciale aux USA et aborde les questions liées à l’émancipation de la femme noire.
#cultureInQuarantineMW, mardi 12 mai
Cette deuxième journée avait pour but de convier les publics confinés à des activités culturelles et artistiques à domicile. Elle abonde dans le même sens que l’initiative #ArtInQuarantine du Getty Museum. Sur les pages de la fondation Zinsou, la journée a démarré avec des œuvres du Musée de Ouidah. Le public était invité à jouer en reproduisant les différents décors depuis la maison. Les clichés pris au cours de l’exposition de Malick Sidibé par les participants ont été publiés à nouveau. Ils reproduisent l’ambiance du studio de l’artiste à la perfection. De nombreuses photos prises après les expositions de Samuel Fosso en 2014 où le public a reproduit l’univers de l’artiste ont aussi été publiées. Cette deuxième journée s’est achevée avec la publication d’un guide pratique d’accompagnement des enfants dans la réalisation d’un pantin en wax avec un peu de tissu, de la colle et du papier cartonné.
#togetherMW, mercredi 13 mai
C’était la journée exclusivement consacrée au thème de cette édition de la Museum Week. Les publications à travers le monde tournaient autour des notions de collectivité et d’effort commun. Pour rentrer dans cette dynamique, la fondation Zinsou a choisi de célébrer les liens entre les amis, les communautés, les familles et les institutions à travers une photo de Adama KOUYATE appartenant à la Série 100, une collection lancée en 1970. Un portrait de Malick Sidibe datant de 1972 est également à (re) découvrir sur les pages de la fondation. Mais ce n’est pas tout, vous pouvez aussi y voir ou revoir :
- Le bain de l’enfant et Un repas familial de l’artiste congolais Moké, qui est considéré comme l’un des pères de la peinture populaire zaïroise ;
- la série « Sapeur de Bacongo » de Baudouin MOUANDA publiée en 2008 ;
- la série CHROMA de Medina DUGGER sur les coiffures, leurs diversités, leurs richesses et leurs significations ;
- le tableau peint par tous les enfants qui ont participé aux ateliers petits pinceaux animés par Pauline Guerrier au cours de sa résidence à la fondation ;
- des peintures et sculptures de Geroge LILANGA, mettant en scène des êtres mi-humains et mi-imaginaires ;
- une peinture ancestrale sans titre de Esther MAHLANGU datant de 2010 ;
- une œuvre d’art de Georgina Maxim, un artiste zimbabwéen, fait avec des vêtements de plusieurs personnes défuntes ;
- un masque guèlèdè de l’artiste béninois Kifouli Dossou, dénommé « l’Esprit de mon père veille sur moi » ;
- des clichés de studios de Malick Sidibe, Sanlé SORY et Samuel FOSSO, datant de la période allant des années 50 aux années 80 ;
- une toile de Pierre BODO ;
- une œuvre de Joël Andrianomearisoa qui évoque de manière métaphorique un banc public.
#museumMomentsMW, jeudi 14 mai
La crise du Coronavirus a obligé tous les musées du monde à fermer leurs portes. Pour continuer à faire vivre la culture malgré tout, les institutions culturelles ont été invitées à partager les souvenirs des visites faites dans leurs locaux et à encourager leurs publics à faire de même. Dans ce sens, la Fondation Zinsou a reposté de nombreux souvenirs marquant ses moments forts au cours des dernières années.
On peut noter entre autres, les clichés de la remise du prix d’encouragement jeune artiste du Praemium Imperiale à Marie Cécile Zinsou, la directrice de la fondation. Plusieurs photos prises au cours des visites d’enfants pendant les expositions organisées par la fondation ont également été publiées. Vous pouvez aussi découvrir sur les comptes Facebook et Twitter, les clichés des résidences d’artistes à la fondation.
#climateMW, vendredi 15 mai
Pour le 5e jour de la Museum Week, les organisateurs ont souhaité une emphase particulière sur le climat, l’un des thèmes majeurs de notre époque. Le but est de sensibiliser les publics sur l’urgence climatique en publiant des contenus artistiques, culturels et scientifiques. Dans ce cadre, la Fondation Zinsou a publié une œuvre de Frédéric Bouabré datant de 1948, où il met en dessin ses connaissances dans le domaine du climat. Les tableaux de Pauline Guerrier montrant la puissance du vent et de la pluie sont également à découvrir sur les différentes pages sociales. L’œuvre « Qui vivra verra » du Béninois Tchif (2009) attire particulièrement l’attention. Elle prédisait que si l’homme ne s’engageait pas à réduire la pollution, nous serions obligés de porter des masques d’ici 50 ans. Une œuvre qui a un écho tout particulier dans le contexte actuel.
#technologyMW, samedi 16 mai
L’avant-dernier jour de la Museum Week 2020 a été réservé à la technologie. Les musées du monde entier ont mis en avant les efforts qu’ils déploient pour rendre leurs contenus accessibles en cette période de confinement. La Fondation Zinsou a fait le choix d’un retour en 1950 avec un cliché de Seydou KEITA montrant la jeune femme de cette époque. Le photographe mettait à la disposition de ses clients un scooter, une montre, un poste radio, etc., des accessoires qui étaient à cette époque un véritable luxe. Toujours dans cette même ligne, on peut voir une photo de Samuel Fosso qui montre l’homme d’affaires de la fin des années 90 avec son téléphone à l’oreille. Deux publications méritent également une attention particulière :
- les dessins de Hector Sonon qui représentent le Cotonou du Futur en 2059 ;
- une œuvre de la série Vodounaut de l’artiste Emo de Medeiros, une série de sculptures incorporant de la vidéo.
#dreamsMW, dimanche 17 mai
Dans un environnement fortement marqué par la crise de la Covid-19, l’édition 2020 de la Museum Week s’achève sous une note d’espoir et de rêve. La Fondation Zinsou a fait le choix d’amener son public dans un univers où tout peut se réaliser avec l’œuvre la Cité des étoiles de Rigobert Nini. Elle a ensuite publié les œuvres de Laeïla Adjovi, primées à la Biennale de Dakar en 2018. L’artiste nous amène dans son univers onirique en partant du poème qu’elle a écrit en 2016. Les tapisseries brodées à la main de Lyndi Sales réalisées après une visite des catacombes de Paris peuvent aussi être (re) découvertes sur les pages de la fondation. Cette journée a été clôturée par la pièce « L’été vit plus fort » de Frédéric Bruly Bouabré.
Au total, cette 7ème édition, en dépit de son contexte très particulier, a été l’occasion pour les musées et espaces d’art et de culture du monde entier, de s’ouvrir au public. Grâce à la Fondation Zinsou et aux autres participants du continent, cet événement a ainsi permis de lever encore plus le voile sur les chefs-d’oeuvre de l’art visuel africain.
Pour retrouver toutes les publications de la Museum Week 2020 faites à travers le monde, utilisez les 7 hashtags suivants : #MuseumWeek2020, #MuseumWeekFrance, #MuseumsForCulture, #MuseumsFromHome, #StayHome, #ShareCulture, #MuseumWeek