La galerie d’art Montague Contemporary à le plaisir d’accueillir dans son espace artistique l’artiste kenyane Jess Atieno pour une exposition personnelle. Intitulée « Of Land, Body, and Water », cette présentation se déroulera jusqu’au 21 octobre et mettra en avant la dernière sélection d’œuvres de l’artiste contemporaine où dans un panorama complexe et nuancé, elle propose au public une exploration immersive dans la dualité de la représentation au sein d’un référentiel post-colonial. Admirant d’un nouvel œil l’identité africaine, Jess Atieno analyse la nature momentanée de l’imagerie visuelle et la manière dont sa représentation se soustrait à l’objectif photographique.
Née à Nairobi, au Kenya, Jess Atieno représente une actrice influente de la scène artistique africaine contemporaine. Elle a fait ses études à l’Asiko School of Art de Lagos avant d’obtenir une maîtrise en beaux-arts à l’école de l’Art Institute de Chicago, aux États-Unis. L’artiste s’engage dans la découverte et l’étude des récits complexes de l’identité, de l’histoire coloniale et de lieu. La plateforme Nairobi Print Project, une bibliothèque en ligne dont elle est la fondatrice et qui est consacrée aux histoires coloniales africaines et de la diaspora, témoigne de son engagement et de son intérêt pour ce partie de l’histoire dite post-coloniale, source de la complexité identitaire africaine.
La première partie de son exposition « Of Land, Body, and Water », interroge les limites des supports visuels dans leur capacité à saisir l’essence même et la complexité des images qu’ils sont censés renvoyer. À travers ses œuvres d’art, l’artiste kenyane invite le public à réfléchir et à reconsidérer les méthodes conventionnelles utilisées pour refléter l’image en portant un regard critique sur la pertinence de l’objectif photographique et des présomptions qu’elle véhicule.
Parallèlement, l’exposition explore les différentes possibilités de se réapproprier cette représentation dans tout son ensemble, en se servant du potentiel de transformation des tissus swahili « Leso« , aussi connus sous le nom de khanga. Jess Atieno perçoit ce tissu comme une métaphore de la « récupération de la représentation par le biais de l’iconographie et de la remédiation« . Le leso, un tissu fortement enraciné dans la vie et l’histoire de l’Afrique de l’Est, devient alors un support narratif énonciateur entre les mains de l’artiste contemporaine.
Elle utilise la richesse culturelle de la tapisserie du leso comme un pourtour pour orné des sujets historiques afin de faire ressortir l’essence de l’image et de récupérer leur identité détériorer par l’objectif photographique ainsi que leur représentation. Ses motifs aux multiples facettes et ses préceptes (ujumbe) proposent un moyen de communication interpersonnelle, particulièrement pour les femmes, au sein de marges sociétales et cultures qui pourraient restreindre leur voix. La richesse visuelle et culturelle du leso offre une possibilité à Jess Atieno, de se réapproprier l’aperçu visuel des photographies, mais aussi de donner une autre dimension à ces œuvres photographiques.