L’exposition « Kehinde Wiley: an archaeology of silence » est présentée à la Fondazione Giorgio Cini comme une occasion collatérale de la 59e Biennale de Venise et met en scène les brutalités du passé colonial à travers le langage de la légende déchue.
Cette exposition incorpore un ensemble de nouvelles et grandes œuvres et sculptures qui prolongent la réflexion créée autour de son travail réalisé à partir de 2008 environ.
D’abord inspiré par le « Le Christ mort dans la Tombe » d’Holbein, ainsi que par des œuvres d’art et des modèles authentiques de champions et de personnages déchus dans un état de repos, Kehinde Wiley a réalisé une série bouleversante en conceptualisant des structures picturales traditionnelles pour donner une interprétation contemporaine d’une image stupéfiante, qui résonne avec la sauvagerie, le tourment, la mort et la joie comme une méthode pour réfléchir à l’homicide de jeunes individus de couleur partout dans le monde.
Pour l’artiste contemporain, l’innovation permet aujourd’hui à chacun d’être un observateur de cette méchanceté, une fois apaisée. Ainsi, il donne un sens au fait que l’archéologie qu’il met au jour est le fantôme de la méchanceté policière et du contrôle de l’État sur les groupes de jeunes de toutes origines partout dans le monde. Compte tenu des conflits mondiaux actuels, le langage relatif aux luttes pour le contrôle et les libertés fondamentales est plus important aujourd’hui qu’à tout autre moment.
Ces nouvelles créations dépeignent des jeunes de couleur et des femmes dans des situations de faiblesse, racontant une histoire d’endurance et de flexibilité, découvrant que la magnificence peut toujours surgir de la répulsion.
Ces positions, acquises auprès de sources vérifiables de l’art d’Europe occidentale, fonctionnent comme de merveilleux requiem, répétant une représentation centrale de la jeunesse et de la flexibilité. Elles sont des repères de la persévérance et de la détermination malgré la brutalité, consolidant un point de vue qui dépasse le simple champ mortel et accueille le domaine du symbole de l’au-delà, du martyr et de la sainteté.
L’exposition « Kehinde Wiley : an archaeology of silence » est organisée par Christophe Leribault, président du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie, qui a présenté en 2016 « Kehinde Wiley : Lamentation », l’exposition la plus mémorable de l’artiste en France au Petit Palais.