L’Institut Français de Cotonou accueillera, dans les jours à venir, l’exposition Empreintes du Béninois Hector SONON. Reportée à une date encore inconnue pour le moment en raison des restrictions sanitaires liées à la Covid-19, cette exposition retient tout particulièrement l’intérêt de notre rédaction. On vous en parle.
Hector Sonon : faire parler les empreintes du passé et du présent
À travers Empreintes, Hector SONON appelle son public à une réflexion profonde sur les traces que chacun de nous laisse durant son passage sur Terre. Qu’elles soient positives ou négatives, elles sont là, bel et bien présentes ; certaines plus marquantes et plus profondes que d’autres. Indélébiles, ces empreintes finissent par devenir, d’une certaine façon, les reflets de nos identités individuelles dans les esprits et les mémoires.
Les créations présentées dans le cadre de cette exposition s’inspirent de faits divers majeurs, comme l’attaque de la rédaction du journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 qui a laissé des marques encore vivaces dans la perception des rapports avec la religion. Ce jour-là, le radicalisme religieux a arraché au monde, des talents dont le seul tort a été de s’exprimer librement sur les pages d’un journal. Une tragédie qui a tout particulièrement marqué l’artiste ; Hector Sonon étant lui-même dessinateur de presse.
L’artiste puise également son inspiration des empreintes laissées par les éléments de la nature. Très attaché à son pays, il matérialise notamment, dans l’une de ses œuvres, les sillons creusés durablement par le ruissellement de eaux sur les pierres de l’Atakora, plus grande chaîne de montagnes du Bénin.

Technique mixte, grillage, bobines et acrylique
120 cm x 110 cm
Ces diverses empreintes, Hector SONON les matérialise grâce à des combinaisons de plusieurs matériaux, dont des fils de fer, du coton ou encore de la peinture.
Un parcours engagé

Le parcours de Hector Sonon est riche et diversifié. C’est dans la presse écrite que l’artiste fait ses premiers pas, en tant que dessinateur-caricaturiste, au sein de la « Gazette du Golfe », l’un des plus grands quotidiens indépendants du Bénin. Âgé alors de seulement 17, et face au régime autoritaire et dictatorial de l’époque qui restreint toute forme de liberté d’expression, c’est un déjà un artiste engagé ; statut qu’il ne revendique pourtant pas.
En 1989, Hector Sonon lance « Zinsou et Sagbo », le premier album de bandes dessinées béninois. De 1993 à 1995, il séjourne au Togo où il apporte son soutien à son confrère Olivier Egloh face aux nombreuses pressions politiques. Afin de se professionnaliser dans son art, l’artiste intègre en 1997, l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Quelques années plus tard, il devient pensionnaire de L’École Supérieure des Arts Visuels Saint Luc de Bruxelles, d’où il sort en 2014, diplôme en poche.
Dans sa démarche artistique, Hector SONON s’inspire beaucoup de la culture et du riche patrimoine son pays, berceau du Vaudou. C’est également un observateur averti qui décrypte les faits, gestes et odeurs de son environnement afin d’aborder une grande variété de sujets à travers le dessin, la peinture, les tamis et ses atypiques Rouleaux de printemps.
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